VIII :Cache-cache cadavre

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Il fait nuit tard en hiver. C'est bien. C'est froid, revigorant. Les arbres se succèdent, pins, séquoias, chênes. C'est beau. Apaisant.

Comme le cadavre à mes pieds.

Il a toujours ce sourire bizarre d'ailleurs. Une belle gueule de pédophile.

Il faut cacher le corps maintenant.

Je cherche aux alentours un terrier, une faille, quand je trouve soudainement l'objet parfait.
Alors tout doucement, je me lève et prends du bout des crocs, délicatement, la branche dépourvue de feuilles pour la déposer sur le corps.

Parfait.

Je pars sur le bout des pattes, ronronnant déjà de ma délicieuse réussite. Celui-ci ils ne le trouveront jamais.

Je vois déjà le gros titre des journaux pour humains stupides : « LE CACHE-CACHE CADAVRES»
Le tout sera de savoir combien ils en trouveront.

Je devrai me cacher. Je devrai.
Mais depuis que l'autre fils de louve m'a humilié, je ne peux m'en empêcher. Je veux saccager son putain de territoire de lépreux.
Je sens encore sa voix couler sur ma peau. Son pauvre "Mienne" qu'il a osé me sortir.

Sale fils de druide.

J'en ai plein le cul de tous ces connards qui osent se pointer devant moi avec cette légende à la con, ces idéaux à la con, et cette soumission de mysogyne à la con. Et j'ai encore ma dent dans le fourreau de mon katana.

Je le jure sur ma vie qu'il l'a bouffera ma dent.

Ça faisait maintenant un bout de temps que je n'avais pas revu un klad. Toujours à danser en troubadours autour de feux de joie à ce que j'ai pu constaté.

Je souris malgré moi.

J'ai quand même passé du bon temps là-bas.
À arracher des têtes.

Le Klän a toujours été extrêmement simple dans sa manière d'être.

Toi tu vis, toi tu vis, toi tu crèves.

Enfin, ça a plus tendance à être dans l'autre sens. Surtout si tu es Dominé. Alors là c'est la tête sur la pyramide de têtes.
La cerise du maseltoff.

Non sérieusement, ses armoiries étaient très jolies, il faudra donc par conséquent que je pense à les prendre si je veux me faire des rideaux un de ces quatre. Juste à côté de sa peau qui me servira de serpillère.

Un panneau planté au milieu de nulle part interrompt mes pensées.

Groville.

Sérieusement ?

Je lève les yeux vers la lune. Elle a l'air de bien se foutre de ma gueule celle-ci. Y'a que les Canadiens pour pouvoir donner des noms pareils. Tabernak.

Je regarde le panneau. Le panneau me regarde.

Mouais.

Je suis une panthère quoi.

Soudain, j'entends un bruit. Mes sens semblent sortir de leur état léthargique. Je lève brusquement les yeux. Traquer.

Et je rencontre une autre paire complètement ébahie.

Et merde.

Mais que foutent les Canadiens dans leurs putains de break, la nuit, en forêt ?

Il me regarde toujours. Je le toise. Il est seul. Ce que j'en pense ?
Je vais pouvoir le bouffer.

Umh. Tuer...

Mes canines s'aiguisent. Ma mâchoire émet de petits claquements secs.

Clac clac clac

-K L Ä N- Empire Of DominationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant