Chapitre 3

119 4 0
                                    

Il se dirigea vers la table, tira une chaise et me força à m'asseoir dessus. Il partit vers la cuisine et en revint avec un gros plat de pâtes. Il s'assied en face de moi, me servit, se servit puis commença à manger. Je le regardai pour la première fois dans ses détails. Il avait des yeux bleus intenses, des traits de visage très fins, un petit nez, des cheveux châtains soyeux. Il était vraiment très beau, même sublimement beau. Il releva les yeux et me regarda avec insistance.

Louis: Il y a un problème?

Je baissai la tête, rougissant légèrement.

Moi: Non, aucun.
Louis: Alors mange!

Je sursautai. Il avait crier tellement fort aussi. Je relevai la tête.

Moi: Pourquoi tu t'énerves comme ça?
Louis: Tu ne m'a jamais vu énerver salope.

Je me levai rapidement, lançant ma chaise derrière moi.

Moi: Une salope? Moi? Mec tu ne me connais pas est-ce clair?

Je pris mon assiette pleine et me dirigeai vers l'étage.

Louis: Je serais toi, je viendrai m'asseoir bien sagement.

Je me retournai et le regardai d'un air dédaigneux.

Moi: Tu n'es pas moi connard.

Je commençais à monter les escaliers quand j'entendis Louis se lever et courir vers moi. Je n'eus même pas le temps de partir que Louis m'attrapait par le cou, me faisant lâcher l'assiette qui explosa en mille morceaux sur le sol. Il me porta d'une main posée sur ma gorge, m'étranglant presque. Il me jeta sur la table à manger, aplatit ma main sur le bois et y planta un couteau. Je poussai un cri de douleur, les larmes tombèrent de mes yeux sans que je n'eusse pu les contenir. Ma main était accrochée à la table par un couteau qui l'a transperçait. Ma respiration se faisait de plus en plus saccadée, je me mordais la lèvre inférieur pour essayer de moins sentir la douleur. Louis me regardait, tranquille, comme si de rien n'était.

Louis: Ne joue pas avec moi, est ce bien clair?

J'avalais difficilement ma salive et le regardai dans les yeux.

Moi: Louis.. 

Aucun autre son ne put sortir de ma bouche. Il parut choqué de m'entendre dire son prénom.

Louis: Oui Hayden?
Moi: ...J'ai...mal...

Il ricana.

Louis: Oh, vraiment?

Je serrais les dents.

Moi: ..Connard...

Je sentais le sang coulé le long de ma main, je ne la sentais plus.

Louis: J'aime bien être un connard.

Il retira le couteau d'un geste vif, me faisant crier de douleur. Il partit s'asseoir sur le canapé, tranquillement, sans m'adresser un seul regard. Je me relevai et me précipitai vers la cuisine afin de passer de l'eau sur ma main. La douleur était atroce, l'eau me traversait entièrement la main. Les larmes coulaient le long de mes joues. Comment pouvait-il être aussi cruel? Je me mis un bandage sur la main et retournai dans la salle. Louis était devant la télé, détendu. Je m'approchai de lui et m'assieds dans le canapé, à environ un mètre de lui, regardant la télé. Du coin de l'œil, je le vis tourner son regard vers moi.

Louis: Je mange pas tu sais.

Je le regardai. Il tapait de sa main la place à côté de lui. Euuuh, what the fuck.

Moi, lui montrant ma main bandée: Peut être mais tu fais mal.

Il baissa les yeux.

Louis: Tu le cherches..
Moi: Oh, de pas vouloir qu'on me traite de salope mérite de me trancher la main?
Louis: Je suis gentil au fond..
Moi: J'en doute pas.
Louis: De l'ironie?
Moi: Très légèrement.
Louis: Encore de l'ironie?
Moi: Ouais.

Il grogna ce qui me fit rire. Il leva les yeux sur moi.

Louis: Il est mignon ton rire.
Moi: Euuuh, bah merci.
Louis: Viens..

Je m'approchai de lui afin de combler le mètre qui nous séparait. Mon épaule touchait la sienne. On avait pas l'air cons comme ça. En mode trop coincé. Je me suis levée et suis parti dans ma chambre, la situation était bien de trop gênante, surtout après ce qu'il avait fait.. Je me couchai sur mon lit, regardant ma main entourée de bandage. La douleur était encore très forte, ça me lançait horriblement. Je n'avais qu'une envie, rentrer chez moi, que tout recommence comme avant. Je me mis à pleurer, à chaudes larmes, ne pouvant plus m'arrêter. C'était bien de trop en si peu de temps. La porte de la chambre s'ouvrit doucement sur Louis, il s'approcha de moi et je me jetai dans ses bras. Peu importe le mal qu'il m'avait fait, peu importe tout ce qu'il a bien pu se passer, j'avais besoin de réconfort. Je pleurais contre son torse tandis qu'il caressait doucement mon dos. J'agrippai mes mains à ses vêtements, faisant partir toutes les tensions de mon corps frêle. Je me décollai ensuite de lui, essuyai mes larmes et murmurai un léger 'excuse moi' puis le poussai en dehors de la chambre et fermai la porte. Je m'adossai à cette dernière et me laissai glisser jusqu'à ce que je sois assise par terre. Je poussai un long soupir.

Louis, à travers la porte: Arrête de pleurer.
Moi: Casse toi!
Louis: Non, je ne partirais pas.
Moi: Tu me fais bien trop de mal Louis. Tu as vu ma main? Est ce que tu l'as vu hein?
Louis: Mais... j'ai des poussées de violence comme ça, je me contrôle pas...
Moi: Alors apprend à te contrôler connard. T'es pas censé me laisser assez potable pour être violer? Alors arrête de me trancher chaque partie du corps.
Louis: Chaque partie du corps? Juste la main et la joue pour le moment.
Moi: Oui, pour le moment..
Louis: Non c'est pas ce que je voulais dire Hayden..
Moi: Ferme là Louis. Je ne veux pas que tu prononces mon nom.
Louis: Hayden...
Moi: TA GUEULE.
Louis: Arrête de pleurer..
Moi: Pourquoi je ne pleurerais pas hein? Pourquoi? Je ne suis plus chez moi, tu me fais du mal, je vais me faire violer, c'est super, j'avoue, je devrais être super heureuse!
Louis: Pardonne moi, j'ai été obligé..
Moi: Je m'en bats de tes excuses.
Louis: Mais...

Je me levai d'un bond, ouvris la porte et mis la plus grosse claque que je n'ai jamais mis en plein dans sa face de con. Je claquai la porte à son nez et partis me coucher.

Until The End ~OraneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant