Lucian n'avait pas eu le droit d'entrer dans la salle d'interrogatoire et attendait dans le hall d'entrée. Enfin,attendre était un grand mot. Plus exactement, il faisait les cent pas et arpentait les longs couloirs vides du commissariat. Il ne comprenait toujours pas pourquoi il avait prétendu être l'ami de Léo, et encore moins pourquoi, en ce moment même, il stressait autant.
Sans doute parce que, lorsqu'il avait croisé le regard du jeune homme, il y avait décelé de l'innocence. Il ne le portait pas dans son cœur, mais il ne pouvait pas le laisser croupir en prison pour un crime qu'il n'avait pas commis ! En plus, on ne savait même pas où en était rendu le pronostic vital de l'inconnue.
Il releva la tête précipitamment et prit la décision de se rendre à l'hôpital. Si lui ne le faisait pas, qui le ferait ? Il se dirigea vers l'accueil, où se trouvait une policière d'une quarantaine d'années qui tapait sans doute un rapport sur le clavier de l'ordinateur.
- Hum... Désolé de vous déranger, madame.
- Oui,mon garçon, besoin de quelque chose ? demanda-t-elle en relevant la tête.
- Oui,je voudrais que vous préveniez le policier qui interroge mon ami que je suis parti à l'hôpital pour prendre des nouvelles de la jeune fille blessée.
- Pas de problème. Vas-y, je lui dirai.
Il la remercia d'un signe de tête et sortit d'un pas lourd. Qu'allait-il apprendre une fois sur place ? Qu'elle était morte ? Vivante ? Dans un état grave ? Il souffla de frustration, mit nerveusement les mains dans les poches de sa veste et continua sa route à pied. Inutile de prendre le bus ;il devrait attendre bien plus longtemps.
Il fallut une demi-heure au blond pour arriver à bon port. Les grandes portes vitrées s'ouvrirent sur son passage et l'odeur caractéristique de l'hôpital vint taquiner ses narines. Il avança dans le couloir d'entrée jusqu'à la salle d'attente et s'assit sur un siège libre. Il mit la tête dans les mains et souffla bruyamment. Un jeune médecin, passant par là, le regarda, surpris.
- Ça ne va pas, mon garçon ?
Lucian sursauta et leva les yeux.
- Si, si, tout va bien. Enfin, non. Je...
- Tu attends quelqu'un, peut-être ?
- Non, à vrai dire, je viens m'assurer qu'une jeune fille, qui vient d'être admise aux urgences, va bien.
- Cela tombe plutôt bien, je travaille dans ce service. Dis-moi son nom,peut-être pourrai-je t'aider.
Le blond le fixa, les larmes menaçant de couler. Il ne connaissait pas son nom... Comment allait-il faire ? Il aurait dû le demander aux policiers. Eux, devaient le savoir. Peut-être même Léo, mais ils leur avaient strictement interdit de se parler, pour le bien de l'enquête, avaient-ils dit. En attendant,il restait démuni et sans informations devant le médecin qui restait là, à le fixer.
- Je ne le connais pas..., déclara-t-il en baissant son regard.
Un silence s'installa entre les deux hommes avant qu'une dame, à l'aide d'un micro, ne l'interrompe :
« Le Docteur Harper est demandé aux urgences. Je répète : le Docteur Harper au service des urgences. »
Le garçon releva la tête vers la poitrine de l'homme, où son nom était affiché sur un petit carton. « Dr Harper ».C'était lui... Peut-être que...
- Je suis désolé, je dois répondre à l'appel. Cette jeune fille blonde adû encore faire des complications suite à l'opération,marmonna-t-il pour lui-même en réajustant sa blouse.
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Le son d'une voix [En cours de correction]
ParanormalA l'âge de seize ans, Victoire n'a pas la vie dont elle rêve. Durant toute son enfance, elle a entendu des voix lui chuchoter à l'oreille. Elle pensait parler à un ami imaginaire. Mais cela allait bien plus loin que ça.Maintenant qu'elle a grandi, e...