Chapitre 17: Partie 3

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Bonne Lecture ~♡

- Tu m'emmènes où ? demandai-je alors qu'il conduisait depuis quelques minutes déjà.

- Secret, sourit-il en me faisant un clin d'œil.

Je n'arrive toujours pas à croire à tout ça... Un gars qui me fait littéralement craquer s'intéresse à moi. Je le regarde conduire, il est décontracté, accoudé sur le rebord de la fenêtre, une main sur le volant. Ses cheveux sont décoiffés à cause du courant d'air qui passe par la fine entre-ouverture de la fenêtre.

Je me retiens de passer ma main dans ses cheveux ébouriffés, c'est tentant...

Son profil grec m'intrigue, je découvre sur le bas de sa mâchoire une fine cicatrice, le seul détail qui le rend moins parfait. Il semble si différent de toutes les personnes que j'ai pu rencontrer...

Il paraît renfermer un malheur intense et une sorte de mal-être démesuré... Mais malgré cela, il reste incontestablement confiant, il a ce regard qui dit « je choisis », ce regard si buté.

Tout cela créé chez moi une espèce de fascination, j'aimerais que tout soit réel et si facile, mais j'en ais la certitude, rien ne sera facile. 

- Parle-moi, demande-t-il en caressant rapidement ma jambe avant de poser sa main sur la boîte de vitesse.

- De quoi ? questionnai-je déstabilisée par le contact furtif.

- J'en sais trop rien, dis-moi en plus sur le gars qui t'as aidée à New York ?

- C'est un ange, soufflai-je tout d'abord, il m'a sortie de tout un tas de problèmes, mais depuis que je suis ici, il ne répond plus à mes appels, peinai-je à dire.

J'ai du mal à déglutir. Il me manque terriblement.

Pourquoi Alex m'en parle maintenant, tout était parfait jusque là...

- Désolé, je ne voulais pas te mettre mal à l'aise, glissa-t-il en me jetant un regard discret.

- Ça va, mentis-je en caressant sa main. Et quand pourrais-je en savoir plus sur toi ?

- J'en sais trop rien...

Mes sourcils se froncent sans que je puisse le contrôler.

- Je devrais être terrifiée, je suis dans la voiture d'un parfait inconnu...

- Mince, comment as-tu deviné que je te kidnappais vers une maison dans les bois pour faire de toi mon esclave ? interrogea-t-il en rigolant.

- Contente-toi de me parler de toi, plutôt que de fuir les questions à chaque fois, demandai-je en me regardant dans le rétro viseur.

- C'est pas très glorieux, grinça-t-il, j'ai grandi avec ma mère et arrivé au lycée je suis devenu un espèce de tombeur à deux balles, je sais même pas comment des filles ont pu succomber à mes phrases bidons. Et finalement avec l'accident de ma mère il y a trois mois, je me retrouve à rester ici pour essayer de compenser les choses.

- « Compenser » ? répétai-je sans comprendre l'utilisation du mot.

- J'ai en partie causé l'accident et ma mère a toujours tout fait pour moi, donc je ne pouvais pas me débiner, lâcha-t-il comme une évidence, ça aurait été lâche.

Je rive mon regard à son visage absolument fermé, sa mâchoire est totalement contractée. Je me décide à laisser tomber le sujet pour aujourd'hui, si je le brusque il m'en voudra certainement. 

Ça me fait peur, la relation que nous sommes en train de créer semble si fragile, si improbable.

La voiture tourne à droite, il passe dans une forêt assez épaisse et lorsque la route de fortune s'arrête et qu'il se gare dans un coin, je pose ma main sur sa joue, qui semble se détendre d'un coup.

La tension disparaît et alors que je m'apprête à enlever ma main et descendre, il l'attrape et me tire vers lui. Je me retiens tout juste de mon autre main sur sa cuisse et il plaque ses lèvres sur les miennes.

Nos langues s'emmêlent et nos respirations se mélangent, j'essaye de me mettre dans une meilleure position et il me tire. Je monte donc sur ses genoux, pas vraiment consciente de ce que je fais.

Sa main droite se glisse entre le tissu de la combi et ma cuisse, je tremble tellement cette caresse est délicieuse. Cette sensation me perturbe.

Ce sentiment indescriptible... D'appartenance, me retourne de l'intérieur.

Mes doigts se frayent un chemin dans sa masse de cheveux bruns et je me délecte du contact de ses mains chaudes tout contre ma peau.

Mais ses doigts se retirent doucement et se posent sur ma joue pour me détacher de lui. J'ouvre enfin mes yeux qui étaient jusque là clos, je ne saisis pas exactement pourquoi il s'arrête.

- Je ne t'ai pas emmenée ici pour ça, murmure-t-il à cinq centimètres de mon visage en me fixant d'une drôle d'expression. Je ne veux surtout pas que tu penses que c'est le cas, mais ça va très vite entre nous depuis hier, peut-être un peu trop.

Trop vite ?!

Ça fait au moins deux mois que je vis dans la peur des autres et quand j'ai l'impression de pouvoir enfin me donner entièrement, je vais « trop vite », les autres garçons ne s'en plaindraient pas !

C'est quoi son problème? Il initie les baisers et alors que je me donne, il me repousse.

Très bien! J'ouvre la portière, m'appuie sur le fauteuil derrière lui et m'extirpe de la voiture en essayant de ne pas l'émasculer dans le mouvement.

Je pose les pieds dans l'herbes et expire doucement, calme-toi et profite, si tu commences à t'énerver... C'est que tu en attends trop.

N'espère pas. N'espère rien.

- Scarlett, je, j'entends derrière-moi.

- Ne t'en fais pas, coupai-je en me retournant, j'ai compris, ralentissons. Alors ? On se promène ? soufflai-je en tendant ma main vers lui dans l'espoir de pouvoir rapidement penser à autre chose.

- Oui, mais...

Il me regarde un instant et sourit étrangement, avant de se retourner et de se pencher pour récupérer quelque chose derrière le siège conducteur.

- Ferme les yeux et tourne-toi, énumère-t-il.

Je m'exécute, ses pieds frôlent le sol dans un bruissement. Il couvre mes yeux d'un tissu.

- Qu'est-ce que tu fabriques ?! questionnai-je en rigolant alors qu'il pose ses mains sur mes épaules.

- C'est pour la surprise, se justifie-t-il avec dans la voix un sourire.

- Je risque de me casser la figure, avertis-je en me retournant et en posant mes paumes à plat  sur son torse.

- Ce n'est pas au programme, attends.

Il m'attrape par la taille et je me sens soulevée, je comprends alors qu'il est en train de me tracter sur son épaule.

- Mais t'es dingue, éclatai-je de rire en enserrant son t-shirt dans un mouvement de panique.

- Fais-moi confiance.

DrownedOù les histoires vivent. Découvrez maintenant