Une étrange relation

Chapitre 7

-    En gros t'es fatigué.
-    Ouais...
-    Dors.
-    Hum ?
-    Dors.

Et quand je me réveille, je suis dans mon lit. J'ai l'impression que tout ça a été un rêve sauf que lorsque que je bouge ma jambe, ma cheville me lance et lorsque je regarde sous mon pied, un pansement y est placé. Je vois une béquille près de mon lit et je ne sais même pas comment elle a atterri ici. Je soupire et me lève en m'appuyant sur mes mains et mon deuxième pied. J'attrape la béquille et me traine dans la salle de bain. J'essaie de me préparer rapidement et vais ensuite à l'université.

-    Oh my God ! Ibrahim... What did you... do ?! [Oh mon Dieu ! Ibrahim... Qu'est-ce que tu as... fait ?!]
-    It's a little difficult to explain... [C'est un peu difficile à expliquer...]
-    Okay... as you want... [Ok... comme tu veux...]
-    Mm... Melissa ?
-    Yes ? [Oui ?]
-    I have to find someone, I'm sorry I... [Je dois trouver quelqu'un, je suis désolé je...]
-    Have to go ? [Dois t'en aller ?]
-    Yeah. [Ouais]
-    It's okay, but do you need help ? [C'est bon, mais t'as besoin d'aide ?]
-    No, I'm fine, it's okay. [Non, je vais bien, c'est bon.]
-    Okay...

Je lui fais un petit signe de tête et essaie tant bien que mal de trouver Dawson.

-    Tu cherches quelqu'un ?

Je sursaute comme un fou et laisse échapper un gémissement de douleur.

-    Dawson.
-    Ibrahim, comment tu vas ?
-    Comment je vais ?! Je me suis réveillé dans la forêt et tu m'as sorti de là alors que...
-    Tu t'es endormi. Tout va bien ok ?
-    Merci... je murmure.
-    Pas de soucis.
-    C'est toi qui m'a soigné ?
-    C'est moi oui.
-    Et pour la béquille ?
-    C'est moi aussi.
-    Combien je te dois ?
-    Pourquoi, la béquille ? il demande en rigolant.
-    Ben... oui.
-    Tu n'auras qu'à me la ramener quand tu n'en auras plus besoin.

Je le regarde longuement puis baisse la tête.

-    Qu'est-ce que tu faisais dans la forêt à cette heure-ci ?

Je ne vois pas son visage mais je sais déjà qu'il s'est fermé.

-    Dawson ?
-    Vaut mieux pas que tu le sache.
-    Mais pourquoi c'est si dangereux ?! Pourquoi y'a tous ces bruits... et putains de merde pourquoi je vois deux yeux verts me hanter tous les soirs hein ?!

Quand je le regarde, il a les yeux grands ouverts. Je fronce les sourcils.

-    Quoi ?
-    Tu as vu des yeux verts ?
-    Tu les as vu toi aussi... ?
-    Non.
-    Huh...
-    Tout ce que tu as à savoir c'est qu'il ne faut surtout pas que tu retournes dans la forêt.
-    Avant que je ne m'endorme tu m'as dit qu'on s'était fait repérer. Ça veut dire quoi ?
-    Ça veut dire que c'est deux fois plus dangereux. Pourquoi tu refuses de suivre ce que je te dis de faire ?
-    Mais parce que je n'ai aucune idée de ce qu'il se passe !
-    Tu n'as pas besoin de le savoir Ibrahim.
-    Roh t'es pire qu'un roque c'est pas possible ! Et est-ce que tu peux m'expliquer ce que je foutais au milieu de la forêt dans la nuit ?
-    Ça y'a que toi qui peux me l'expliquer.
-    Je n'ai jamais fait de somnambulisme Dawson alors ça... me fiche la trouille ok ?!
-    Tu n'as jamais fait de somnambulisme ? Tu veux dire, jamais de ta vie entière ?
-    Jamais Dawson. Jamais, jamais.
-    Ok, il faut que j'y aille.
-    Comment ça il faut que tu y ailles ?!
-    Je dois y aller. À plus tard.
-    Dawson ! Dawson attends !

Je lui attrape le bras et il se retourne vers moi. Cette fois il m'attrape les deux poignets.

-    Ibrahim regarde-moi et écoute-moi bien une dernière fois. C'est déjà dangereux. Si je te le dis, ce sera encore plus dangereux que ça ne l'est déjà pour toi.
-    Qu'est-ce que tu me racontes... ?
-    Ce que je te raconte c'est que t'es assez en danger comme ça.
-    Huh. Ok... j'ai compris, ça ne sert à rien que je te parle...
-    C'est ça. À plus tard, il dit finalement.

Je peste et vais en cours.
Les semaines qui suivent se passent plutôt normalement et j'avoue que ça me fait du bien de ne pas voir de yeux verts partout et de ne pas voir Dawson qui n'arrête pas de me répéter que c'est dangereux et tout et tout.... Jusqu'au moment où elle est venue me parler.