On ne peut qu'aimer une étoile...

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Alors que je m'apprête à ouvrir la porte, un bip sonore et répétitif se met à envahir mon environnement. Lentement, sans que je ne comprenne ce qu'il se passe, la scène sous mes yeux se trouble pour disparaître progressivement. Le son me sort de mon rêve. En retenant un grognement de frustration, je lance ma main à l'aveuglette vers la table de nuit adjacente à mon lit pour y frapper l'objet qui émet le bruit strident. Lorsque le silence est revenu dans la pièce, je force mes yeux à s'ouvrir, les faisant papillonner le temps de m'adapter à la luminosité ambiante qui, bien que faible, est bien trop forte pour un réveil.

Une fois mes yeux parfaitement habitués à la lumière, je laisse mon cerveau s'éveiller à son tour. Pourquoi ai-je mis le réveil un samedi matin ? Nous n'avons pas cours aujourd'hui. Je me retourne dans mon lit, histoire de me rendormir puisque je suis fatigué de la pleine lune en approche, mais un poids vient s'écraser sur moi et m'en empêcher.

- Allez 'mus ! Debout ! Cornedrue et Queudever vont nous quitter.

J'émets un grognement en signe de mon incompréhension. Chassant les dernières brumes de mon sommeil, je mets quelques secondes à comprendre le sens de sa phrase. Le souvenir du jour actuel me fait saisir ses paroles et je prends mon air le plus dramatique possible :

- C'est vrai ! C'est aujourd'hui qu'ils rentrent chez eux, ces traîtres, nous abandonnant aux bons soins de notre ami, Monsieur Rusard, pendant cette longue période hivernale !

Sirius, toujours à cheval sur mon corps, explose de rire. Toujours englouti sous mes couvertures, je tente de me défaire de mon ami, qui tire ma couette dans la manœuvre, exposant mon corps au froid glacial environnant. Je frissonne immédiatement dans mon pyjama élimé et bien trop fin pour la saison. Mes cheveux en bataille sont agités par un léger courant d'air, qui me fait tourner la tête vers la fenêtre. Celle-ci est grand ouverte, en plein hiver, si tôt le matin, alors que des chutes de neiges sont très probable dans la journée. Pourquoi ces bougres sont-ils suffisamment fous pour ouvrir le seul obstacle qui nous protège un tant soit peu de cette froideur glaciale à l'extérieur ?

Passant outre l'imbécilité des deux bruns du dortoir – je me doute que Peter n'est pas responsable de cette idiotie – je balance mes jambes hors du lit et pose mes pieds sur le tapis douillet et moelleux. Avant même que je n'ai pu faire un mouvement en direction de la fenêtre, Patmol m'attrape le poignet.

- Siri'... il fait froid dehors. James et toi êtes en train de transformer notre dortoir en igloo... Je n'ai pas envie de finir en glaçon.

- Laisse, on s'en fiche, balaye le brun. Cornedrue l'a ouverte pour aérer un peu, pour une fois qu'il fait quelque chose d'utile dans ce dortoir. En plus, on n'a pas le temps ! Le petit-déjeuner fini dans quarante minutes et on doit manger avant leur départ.

Je soupire, mais mon ami me tire déjà vers la porte. Je tente tant bien que mal de rester statique, mais malgré toute ma force de loup-garou, Sirius parvient à me tirer. Pourtant, sentant ma résistance, il s'arrête et se tourne vers moi, un air interrogateur au visage.

- Laisse-moi au moins le temps d'enfiler une tenue plus décente, je soupire en riant légèrement.

Patmol baisse le regard de ma tête à mon corps, provoquant un doux frisson le long de ma colonne vertébrale. Il constate ma tenue et un sourire illumine son visage. Son regard remonte vers mes yeux et alors que je suis sur le point de me perdre dans ses billes argentées, il me fait faire demi-tour et me dirige vers la malle au bout de mon lit. Il l'ouvre, y attrape une tenue au hasard, me la fourre dans les mains et me pousse ensuite vers la salle de bain, qu'il referme derrière moi.

Connaissant le tempérament impatient de Sirius, je me prépare en vitesse. Quand je sors de la pièce d'eau, le brun est sur mon lit, assis en tailleur, le regard sur le sol. Je le trouve beau ainsi. Je vois d'ici le léger pli sur son front qui se forme lorsqu'il se met à réfléchir à quelque chose. Ses cheveux ondulés glissent de ses épaules pour venir encadrer son visage et le dissimuler de moitié. Il a les coudes posés sur ses genoux, les poings sous son menton pour maintenir sa tête. Je pourrais passer des heures à le regarder.

On ne peut qu'aimer une étoileOù les histoires vivent. Découvrez maintenant