Chapitre II.

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   Il arrivait que je me demande comment, oh bon sang, je faisais pour le supporter.
   Était-ce humain d'être aussi casse bonbons ?
   Expliquez-moi, je vous prie, pourquoi j'avais l'impression de me coltiner mon petit frère.

*

   ⎯ Ah ! Vous voilà enfin ! S'écria Hoseok en nous voyant entrer dans le restaurant, se levant brusquement de sa chaise.
   ⎯ Nous sommes désolés ! Nous avons eu un... Empêchement. Dis-je en jetant un regard meurtrier à l'idiot qui ne cessait d'user de ses charmes pour se faire pardonner, nous offrant son plus beau sourire.
   Quant à cet "empêchement", je n'allais tout de même pas leur avouer qui si nous étions en retard c'était parce que Kook était en train de se faire astiquer la tuyauterie par un inconnu... Pas très charmant.
   Ils nous firent une place à la table, finalement plutôt habitués à ce qu'on soit en retard. Puis, Jin se leva à son tour en faisant tinter son verre à pied avec son couteau pour annoncer quelque chose. Tout le monde était là et on allait enfin pouvoir faire les présentations.
   La soirée toucha à sa fin et personne n'avait pensé à ramener "modération" puisque tout le monde, sans exception, était bourré. Je vous laisse deviner qui de nous tous avait le plus picolé. Et oui, je vous le donne en mille : Kookie. Cette petite tête brune n'avait jamais eu conscience de ses limites. Personne n'avait réussi à le persuader d'arrêter de boire car il ne pouvait résister à ce genre de tentations. Et devinez qui avait le privilège de le ramener chez lui ? ... Bingo !
   Je sentais déjà la fatigue s'emparer de mon corps en plus de l'ivresse. Ce soir-là, le taxi était destiné à être notre ami.
   On clôtura la soirée avec un dernier verre -histoire d'avoir la bonne grosse gueule de bois le lendemain matin- puis on se dirigea vers la sortie en titubant. On salua le couple, on se prit dans les bras les uns, les autres et certains se disaient même "émus" tellement l'alcool leur montait à la tête. Quant à moi, c'était tout juste si j'avais osé regarder Jin durant cette soirée, de peur de croiser son regard. Il avait l'air tellement heureux en compagnie de sa bien aimée que mon cœur s'était serré à maintes reprises. Je ne pouvais retenir mes larmes plus longtemps. Ce fut au moment de lui dire au revoir en lui serrant la main que je détourna le regard, les larmes aux yeux avant de prendre la fuite, me pressant de sortir du restaurant, suivi de très près par mon dongsaeng qui, malgré l'ivresse la plus monumentale, n'avait pas oublié que j'étais -indéniablement- le seul capable de le supporter. Je séchais alors mes larmes tout en reprenant mon sang froid.
   Difficile de trouver un taxi à une heure pareille... Mais il était hors de question de ramener Kookie sur mon dos car c'était tout juste s'il pouvait marcher. Il était bien trop lourd. Dans tous les sens du terme.
   À mon grand bonheur, j'aperçus un hôtel à quelques pas d'où nous étions. Je pris alors le "brundinet" par le poignet et le traîna littéralement jusqu'au bâtiment. Je paya de quoi passer la nuit, l'hôtelier me donna les clefs, je monta jusqu'à la chambre et le déposa enfin sur le lit avant de m'effondrer à ses côtés, totalement épuisé par ce trop plein d'émotions et par ce maudit alcool bien qu'il m'avait été d'une grande aide durant la soirée puisque sans lui, je doute fort que j'aurais pu supporter une telle situation. Kook me sortit soudainement de ma rêverie -ou devrais-je dire les bras de Kook-, puisque ce dernier venait de resserrer son étreinte, m'étouffant comme si j'étais une de ses grosses peluches. Je soupira le plus discrètement possible afin de ne pas le réveiller, -car cet imbécile s'était endormi à l'instant même où je l'avais déposé sur le lit- essayant de me libérer de son emprise mais en vain. Il avait bien plus de force que je ne l'imaginais.
   Je sentais que mes paupières se faisaient de plus en plus lourdes, je tentais pourtant de veiller, sachant pertinemment que dormir avec Kook était risqué. Très risqué. Je faisais de mon mieux mais je ne pus lutter plus longtemps. Le sommeil nous enveloppa, doux, délicat. Et la chaleur de Kook me tenait étrangement chaud au cœur. J'avoue avoir entendu les battements de celui-ci s'accélérer. C'est bizarre mais je ne voulais plus me réveiller... Et pourtant...

P'tite Bíte.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant