Le Royaume d'Ankanil

Chapitre 1 : Et c'est reparti pour un tour

Dyn Clor était accoudé au bar, en train de boire une bière bien mousseuse et bien fraîche. L'homme attendait ses amis et compagnons de toujours : Derek, Kyron et Milho à la taverne du village où ils s'étaient établis quelques jours plus tôt. Ces derniers étaient partis se renseigner sur d'éventuelles quêtes à effectuer dans la région. Lui avait préféré rester ici se reposer avant de repartir à l'aventure. Il faut dire que la dernière à laquelle il avait participé l'avait salement amoché. Par moment l'endroit où l'épée du gobelin l'avait touchée, son épaule droite, le faisait horriblement souffrir. Mais heureusement cela lui arrivait rarement.

Un coup de froid balaya alors la pièce. Ses compagnons, tous bien emmitouflés dans leur vêtements venaient d'entrer. Ils se dépêchèrent de refermer la porte, repérèrent Dyn et se dirigèrent vers lui.

- Alors ?

- Rien du tout, lui répondit Kyron, dépité, en s'asseyant lourdement à côté de son ami.

Il commanda du doigt 3 autres de ces boissons alcoolisées si appréciées par les aventuriers pendant que Milho et Derek prenaient place à leur tour. Chacun se débarrassa de son grand manteau de fourrure et se mit à l'aise. La soirée se passa malgré tout fort joyeusement. On recommanda à boire, puis à manger, de sorte qu'au bout de deux ou trois heures les quatre compères étaient plus qu'ivres. Milho, le plus sobre ( si on pouvait encore en considérer un comme sobre à ce moment) suggéra finalement l'idée d'aller se coucher. Les autres acquiescèrent avec un enthousiasme sûrement augmenté par l'alcool dans leur sang et s'apprêtèrent à regagner leur chambres, situées à l'étage de cette taverne-auberge. Mais Milho senti soudain un léger changement de température dans la salle. Quelqu'un venait d'entrer mais avec une certaine précaution. Ses sens tout à coup en alerte malgré son taux d'alcoolémie élevé, il se retourna vivement, prêt à sortir la dague qu'il cachait sous sa manche.

Presque comme sortit d'une de ces histoires qu'on raconte aux enfants pour leur faire peur le soir, un homme grand et encapuchonné tentait de passer inaperçu. Pour ces mêmes enfants, il aurait signifié soit le plus grand danger que les héros connaîtraient jamais, soit le départ pour l'aventure. Dans ce cas là l'homme était un simple voyageur en quête d'un endroit pour passer la nuit. Il avait fait doucement en ouvrant la porte pour ne pas déranger les quelques clients qui se trouvaient encore là. Il alla calmement voir l'aubergiste en lui demandant s'il avait une chambre à lui louer pour la nuit. Ce dernier lui remit une clé. Le voyageur le remercia humblement et monta les escaliers, devançant ainsi les aventuriers sous le regard suspicieux de Milho. L'étranger le remarqua et sourit, comme pour lui indiquer qu'il n'était absolument pas une menace et qu'il n'avait pas à le dévisager de cette manière. Milho n'en resta pas moins méfiant mais monta tout de même se coucher, tout comme ses amis.

Kyron Ribar était chevalier. Du moins il était sur le point de l'être. Il se tenait dans la plus grande salle du plus grand château du pays et pourtant il se sentait tout petit. Son rêve allait finalement s'accomplir, après toutes ces années il allait enfin intégrer le cercle des protecteurs du royaume. C'était une promesse qu'il s'était faite : soit il se ferait adouber, soit il mourrait. Et aujourd'hui, jour de son 21ème anniversaire, le chevalier suprême ou " le vieux" comme il préférait l'appeler allait le sacrer ici même, dans ce château. Le prestige qui allait retomber sur lui était tellement immense ! Ce n'était pas tous les jours que quelqu'un entrait dans l'Ordre.

Il s'était fait beau pour l'occasion. Ses cheveux bruns n'étaient pas ébouriffés comme d'habitude, en tant que futur chevalier, il se devait à présent d'avoir une apparence moins négligée. Il fallait faire honneur à l'Ordre. Il portait comme le veut la coutume, une chemise blanche et un pantalon blanc. En sortant d'ici, il serait habillé avec son armure tout le long du corps et son épée à la ceinture comme tous les vrais chevaliers. La salle où se déroulait la cérémonie était étincelante d'or et de rouge, les vitraux aux fenêtres était sublimes. Malgré la chaleur de la pièce on pouvait sentir une légère brise qui avait réussie à se faufiler jusque là, slalomant entre portes et couloirs et qui venait caresser le bras nu du jeune homme. Il huma cet air frais qui faisait un bien fou et qui le rafraîchissait en cette étouffante journée d'été.