Sam s'enferma dans la salle de bains pour se faufiler dans des vêtements enfin en concordance avec la température, mais il mit beaucoup de temps à en sortir. Je ne cherchai pas à le presser et profitai alors du lever du jour en m'affairant à la coupe du bois, à l'extérieur. Dix minutes s'écoulèrent sans que je ne m'en rende compte. Quand je réapparus dans la maison, il n'était toujours pas sorti.
- Sam ? l'appelai-je en tapotant sur la porte de la salle de bains. Tout va bien ?
- Je... Euh..., chercha-t-il ses mots. Je ne me sens pas très bien !
Sans même réfléchir, et prise d'une irrépressible panique, j'actionnai immédiatement la poignée pour entrer, mais fus stoppée par le verrou.
- Sam, ouvre-moi !
- Non, non ça va aller. Donne-moi juste un peu de temps, tenta-t-il de me rassurer à travers la porte.
- Tu es sûr ?
- Oui, oui. Ne t'inquiète pas pour moi, dit-il en tentant de se faire plus rassurant.
Je n'étais pas dupe, je pouvais entendre le manque d'assurance dans sa voix. J'hésitai à le laisser seule mais m'y résolus, un milliard de choses à faire m'attendant encore.
- Je peux te laisser ? Je dois sortir pour aller chercher quelque chose.
- Bien sûr, ne t'occupe pas de moi. Fait !
- Ok, cédai-je de mauvaise grâce. Si ça ne va pas mets-toi au lit.
- D'accord !
Non, je ne le maternai pas trop. Mais, s'il avait la grippe X, il n'y avait rien que je puisse faire pour le sauver. Tout au mieux, je pouvais lui rendre cette épreuve moins désagréable. De la chaleur, du repos et ma présence auprès de lui, voilà tout ce que je pouvais lui offrir.
Je n'enlevai même pas le manteau et les bottes que j'avais revêtus pour sortir couper mon bois et ressortis pour aller rendre une petite visite à Monsieur Acido. Je le voyais tous les matins sans exception et, bien que j'aurais préféré rester avec Sam, je ne pouvais pas me permettre de louper ce rendez-vous sous peine de l'inquiéter et de le voir débarquer chez moi. S'il y avait bien une chose que je ne voulais pas voir se produire, c'était qu'il découvre la présence de Sam.
Je connaissais bien ce vieil ami et il m'aurait formellement défendu de le garder à la maison. J'entendais d'ici ses interrogations et ses peurs. Il m'aurait dit que c'était dangereux d'accueillir un inconnu sous mon toit, que je ne savais même pas d'où il venait ni ce qu'il voulait. Remarquez, il n'aurait pas tort. Cependant, Sam était un homme comme les autres et il avait le droit comme n'importe qui d'autres, de bénéficier de la générosité Humaine, si tant est qu'il nous en reste un peu.
Ayant refusé sa toute récente proposition de m'installer chez lui, il ne comprendrait pas que je vive avec quelqu'un quand mon premier argument était que je veuille rester seule. Il m'assommerait d'idées toutes faites comme quoi Sam cherchait juste à profiter de moi et de mon grand cœur, qu'il jouait avec ma solitude pour obtenir quelque chose, me duper, me voler et Dieu sait quoi encore.
Sur le trajet, je me promis donc de ne pas lui en toucher un seul mot mais je dus, par ce fait, trouver un stratagème pour récupérer les fameux médicaments dont j'avais besoin. Le mieux, était de lui faire croire que c'était pour moi, mais je craignais qu'il ne me les fasse avaler sur-le-champ pour être sûr que je me soigne. Il prenait très soin de moi et je ne pouvais pas le lui reprocher. J'étais heureuse de savoir que j'avais une épaule sur laquelle m'appuyer s'il m'arrivait quelque chose.
À l'époque où nous avions constitué cette réserve, nous avions décidé d'un commun accord que tout resterait chez Monsieur Acido. Tout d'abord parce que je venais le voir tous les jours, donc que ça ne me poserait pas de problème pour y avoir accès, et ensuite parce qu'il disait pouvoir mieux gérer ce stock, avec plus de prudence, qu'une jeune fille. Je n'avais rien trouvé à y redire, mais, aujourd'hui, je voyais avec plus de clairvoyance l'aspect négatif de cette idée.
Je décidai donc de lui demander si une partie des médicaments pouvaient se trouver chez moi, notamment en cas de coup dur. Nous verrons bien si cette technique fonctionne ou non, mais je savais d'avance que j'allais devoir faire preuve de beaucoup de persuasion. Croisons les doigts.
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S.A.M
Science FictionEn 2050, le monde est soudainement ravagé par une nouvelle mutation du virus de la grippe que tout le monde pense inoffensif. Sans même qu'ils ne s'en aperçoivent, les Hommes se retrouvent victimes d'une pandémie et nomment le virus "la grippe X". P...