Victoire restait stoïque devant les deux personnes se tenant devant elle. L'un, les cheveux blonds comme les blés, la regardait avec attendrissement. L'autre, aux cheveux noirs comme les ténèbres, fixait le sol, gêné de se trouver là. L'un,souriant et joyeux ; l'autre, l'air fuyant et inquiétant. Deux caractères en totale opposition mais qui pourtant se tenaient bien devant elle.
La bouche ouverte, la jeune fille cligna des paupières pour être certaine qu'elle ne rêvait pas : Lucian et Léo étaient bien là, sur le pas de la porte, sa porte, alors que son meilleur ami n'appréciait pas ce dernier.Elle inspira fortement et le fixa dans les yeux.
-Qu'est-ce que tu fais - ou devrai-je dire, vous faites - là ?
- Il faut qu'on parle. Il est arrivé quelque chose à Léo et...
- Mais je m'en fous de Léo ! Et depuis quand t'intéresses-tu à lui ? le foudroya-t-elle du regard. A-t-il pris des nouvelles de mon état quand je suis restée enfermée trois jours chez moi ? Non ! Il voulait faire ami-amie avec moi soit disant. Tss... Que des tissus de mensonges.
Elle essaya de leur fermer la porte au nez, mais c'était sans compter sur la rapidité de Lucian pour la bloquer. Elle s'éloigna telle une furie, les poings serrés, et se dirigea vers la cuisine. Léo resta éberlué devant le comportement de la brune à son égard : il avait voulu venir la voir mais son meilleur ami l'en avait formellement interdit ! Seulement, ça, il avait oublié de le lui dire, ou fait exprès de se taire.
Ce dernier entra dans la maison bien que l'adolescente ne lui ait pas donné son autorisation, et rejoignit son amie, qui tremblait de colère, les mains posées à plat sur la table. Il osa faire un pas dans sa direction mais se ravisa lorsqu'il croisa le regard plein d'amertume qu'elle lui lançait.
- Commentas-tu osé le ramener ici, dans ma maison ? cracha-t-elle en s'approchant de lui. Toi qui le déteste tant !
- Les choses ont changé, tenta-t-il.
- Oui, je vois ça. Les rôles sont inversés à présent : je le déteste, et toi, c'est devenu ton ami, répliqua-t-elle, ironique.
- Ce n'est pas ça, Victoire... Si tu avais vu dans quel état il se trouvait, tu..., commença-t-il en avançant la main vers elle.
- Je quoi ? Je n'aurais certainement pas eu pitié de lui ! le coupa-t-elle en écartant violemment son bras.
Lucian se recula soudain, apeuré de la réaction de son amie. Il ne l'avait jamais vue comme ça et cela lui faisait mal. Elle avait dû encaisser tant de choses ces jours-ci, qu'il comprenait que ce qu'il avait fait était la goutte d'eau ayant fait déborder le vase.
Il voulut l'apaiser en la prenant tendrement dans ses bras mais elle ne le voyait pas comme cela : la jeune fille le repoussa d'une gifle en pleine figure. Il eut un hoquet de surprise en même temps que sa collègue : sa main était partie toute seule, elle n'avait pu la contrôler. Elle s'en voulait terriblement mais la colère fut plus forte que le regret et l'adolescente courut vers le salon où elle trouva Léo, toujours sur le palier de la porte, frigorifié et hésitant à entrer.
- Eh ben, rentre. Je ne suis pas si cruelle que ça. Et je ne chauffe pas pour les oiseaux.
Un rire nerveux s'échappa de la bouche du jeune homme et il franchit le seuil de la demeure en refermant la porte derrière lui. Il vit que Victoire l'observait du coin de l'œil, des éclairs dans les yeux. Il eut le temps de ne rien dire qu'elle reprenait d'une voix froide :
- Que viens-tu faire ici ?
- Je n'en sais rien. C'est Lucian qui m'a traîné jusqu'ici.
- Il aurait pu se retenir, grinça-t-elle des dents.
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Le son d'une voix [En cours de correction]
ParanormalA l'âge de seize ans, Victoire n'a pas la vie dont elle rêve. Durant toute son enfance, elle a entendu des voix lui chuchoter à l'oreille. Elle pensait parler à un ami imaginaire. Mais cela allait bien plus loin que ça.Maintenant qu'elle a grandi, e...