S.A.M

Chapitre 6 - Partie 2

Il y avait quelque chose de bon et de doux dans ce que nous tentions de partager. Un amour simple et sincère. Nous ne nous posions pas de question sur ce qu'il était acceptable de faire ou non. Nous étions en accord parfait. Nous n'avions nullement besoin de nous dire les choses pour oser les faire, nous connaissions les envies de l'autre et ressentions les choses plus clairement qu'avec n'importe qui.

L'eau qu'avait mise Sam à chauffer devait servir à faire la toilette que nous n'avions pas faite la veille au soir avant de nous endormir. Je vins m'asseoir en tailleur en face de lui, l'eau tout juste chaude posée entre nous deux. Je plongeai un torchon à l'intérieur de la casserole et Sam ôta son pull et son T-Shirt. Je fus happée par la vision de son torse nu et légèrement musclé et ne pus me résoudre à le laisser se laver lui-même. J'avais envie de parcourir les contours de son corps, de toucher le grain de sa peau.

Sam resta immobile, attendant que je lui donne le linge mouillé mais je n'en fis rien. Je me hissais sur les genoux et pris un de ses bras entre mes mains. Il se laissa faire et plongea ses iris sur mon visage. Trop intimidée, je ne pus soutenir son regard que quelques secondes seulement. Je fis glisser le linge dégoulinant le long de son bras avec une douceur qui ne laissait pas entendre que ma priorité était de le laver. Non, je découvrais son corps.

Après plusieurs allers-retours, j'attaquai l'autre bras puis ce fut au tour de son torse. Il se raidit d'un coup lorsque mes doigts dépassèrent par inadvertance du lingue et frôlèrent sa peau. L'eau ruissela comme une cascade le long de son corps et j'eus enfin le courage de plonger mon regard dans le sien. À ce moment, j'y lus une multitude de choses notamment, et ce fut aussi le cas pour moi, du désir.

Il stoppa précipitamment ma main, s'empara du morceau de tissus et se dressa sur ses genoux lui aussi. Il appuya doucement sur mes épaules pour que je me rasseye et passa le tissu, et sa main accessoirement, dans l'encolure de mon pull. Cet homme n'avait pas le moindre vice, il ne cherchait pas à m'observer gratuitement, à me mettre nu sans que cela soit une décision personnelle de ma part. Il m'en offrait l'occasion mais au final c'était à moi de décider.

Je fermais les yeux, me laissant transporter par les petits cercles qu'il effectuait sous mon vêtement. À un moment, je sentis ses doigts toucher à leur tour ma peau ou plus exactement la naissance de mes seins. Ce fut le moment le plus excitant de ma vie. Je saisis la base de mon pull et l'ôtai d'un simple mouvement, me retrouvant en soutien-gorge devant l'homme que j'avais choisi.

Il envoya valser le torchon et passa un bras sous mes jambes et un autre autour de ma taille. Je me cramponnai fermement à son cou, le cœur comme une machine à laver en mode essorage. Je savais que j'étais sur le point de vivre un moment important de ma vie. Il me conduisit jusqu'à mon lit et m'y déposa délicatement avant de presser mon corps du sien.

Il marqua un temps d'arrêt et caressa affectueusement ma joue du bout des doigts avant de m'embrasser. Notre baiser dura une éternité, mais ce ne fut pas encore assez long à mon goût. Chaque fois qu'il y mettait fin, je les lui volais à nouveau, avide de sentir ses lèvres posées sur les miennes. Cinq minutes plus tard nous étions tous les deux nus et nous hurlâmes ensemble la force de la passion qui nous habitait.

Je ne vécus rien de plus beau que cela. Tout avait été parfait, lui en premier. Nous nous endormîmes une fois de plus dans les bras l'un de l'autre, éreintés par la force de notre amour. Je ne m'étais pas demandé une seule seconde si offrir ma première fois - et oui c'était ma première fois - à un garçon que je connaissais depuis une journée était une bonne idée. Il y avait trois années de cela je vous aurai dit "jamais de la vie", mais, aujourd'hui, le contexte était différent et le garçon l'était aussi. C'était lui le bon, je le savais.