Comme à mon habitude, je regardais les étoiles. Là, allongée au sommet de la colline, les cheveux emmêlés et maintenus dans une queue de cheval que j'ai faite à la va-vite avant de filer à toutes vitesse et de courir à m'en exploser les poumons.Et comme à leur habitude, les astres étaient au rendez-vous.
Pour rien au monde je ne maquerai cela.
C'était devenu mon havre de paix depuis que je suis arrivée ici.
Le bruit du ruisseau en amont, la fraîcheur du vent à travers ma simple tenue de sport, toujours la même, le bruit des branches qui claquent entre elles au gré des rafales de vent. Tout ici m'apaise et me permet de m'évader. D'évacuer, le temps d'un instant, tout stress caractéristique de la race humaine.
Tout ici me rend vivante.
Et comme d'habitude, les vibrations et la sonnerie de mon téléphone portable dernier cri viennent interrompre ce moment de calme éphémère. Et bien que je l'adore, la voix de Dream Koala me fait pousser un soupir de résignation : il faut retrouver la civilisation. Enfin ce qui se trouve en être aujourd'hui le contraire.
Pour la quinzième fois depuis le début du mois, je ne répond pas, me contente de descendre la colline et de refaire le même chemin que j'emprunte deux fois par soirée, dans un sens, puis dans l'autre, et à chaque fois, quasiment à la même heure.
Je me retourne une dernière fois et lève légèrement la tête vers le haut de la colline pour apercevoir les luxuriantes étoiles en leur donnant rendez-vous le lendemain, pour la quinzième fois ce mois-ci.