Chapitre 17: Partie 4

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Bonne Lecture ~♡

J'en rêve, j'aimerais tellement pouvoir être éperdue de confiance.

Le croire, me croire, croire à tout cela.

- Repose-moi, m'exclamai-je alors que cela faisait cinq minutes qu'il me transportait.

- On y est presque, plus que quelques pas, annonça-t-il en me déposant doucement sur la terre ferme.

Alors que je remets mes habits en place, il enlève le tissu de mes yeux. Je suis accueillie par son doux regard, il me prend la main dans une caresse et me guide. Nous sommes près d'une descente, en réalité nous sommes sur la montagne derrière la ville, un espace très vaste.

Derrière nous, seul le bruit des feuilles se frottant les unes contre les autres emportées par le vent se fait entendre. Je regarde Alex serein. En pleine contemplation du paysage.

Je lève les yeux sur le ciel qui occupe visiblement toute son attention.

On aurait pu croire que quelque chose d'extravagant se passait là-haut, mais ce que j'y découvris ne fut que l'éclat de la fantaisie bellissime de la nature.

Dans l'immensité de l'azur, je vois le soleil, grand astre de feu, en train de s'abattre doucement, engendrant un hypnotisant dégradé de couleurs.

Je n'ai jamais pris le temps d'apprécier le coucher du soleil, tout comme les choses simples de la vie, pensai-je.

Pourtant, ce spectacle était vraiment d'une beauté sans pareille. Les nuages avaient pris une teinte rosée et contrastaient avec les rayons orangés envoyés de l'étoile chaleureuse qui striait le bleuté de l'éden. Je ne pus détacher mes prunelles de cette vision si banale et prodigieuse à la fois...

Lorsque finalement l'énorme tournesol se coucha, nous ne nous regardâmes même pas.

Le silence de la nuit et nos respirations pour seule mélodie.

- J'avais vraiment envie de te montrer cet endroit, chuchota Alex en s'asseyant par terre.

- Pourquoi ?

- Parce que j'avais l'habitude de venir ici, répondit-il en se tournant vers moi.

- Que faisais-tu ? Tu venais seulement ici regarder le soleil se coucher ? Un peu cliché... commentai-je en le fixant d'un regard moqueur.

- Ris franchement, mais oui, je venais ici pour tout.

Il respira profondément avant de continuer.

- En fait, j'y allais avec une personne très chère, expliqua-t-il.

Une fille, ne pus-je m'empêcher de penser.

- Dès que nous étions tristes, ou mal, on allait ici, on s'asseyait et on ne bougeait plus.

- Ton refuge à toi, complétai-je en prenant sa main chaude dans la mienne.

- Et toi ? Tu avais un refuge ? relança-t-il en serrant ma paume.

- Oui, littéralement en réalité, c'était un refuge animalier en fait, explicitai-je en le regardant.

- Et tu t'occupais des animaux ?

- Pas seulement, j'ai rénové les locaux, ajoutai-je pas peu fière.

C'était à peu prêt le seul acte qui me rendait réellement confiante.

- C'est une habitude chez toi de venir en aide ?souffle-t-il dans un rire doux.

- Je... Tu sais très bien que non...

Il ne sait pas, je ne lui ai pas tout dit.

- Tu ne te pardonnes pas ?

- Comment le pourrai-je ? J'essaye de me le sortir de l'esprit et c'est déjà assez difficile.

- Mais pourtant si tu en as pris conscience, tu as déjà fait un énorme pas, constata-t-il en gardant le regard tourné vers moi.

- Je ne l'ai pas accepté et je ne l'accepterai jamais, les actes que j'ai pu commettre sont lourds. Pour avoir vécu ce que j'ai fait vivre à d'autres, j'ai saisi la portée de mes actes et c'est assez terrifiant en un sens, expliquai-je en rivant mon regard au loin.

- Est-ce vraiment tout ? Tu ne faisais pas ça seulement pour le plaisir, supposa-t-il en posant son autre main sur ma joue pour me faire tourner vers lui.

- J'ai adoré être entourée, me sentir importante aux yeux des autres, j'en avais tellement besoin, c'était un gouffre sans fin, avouai-je dans un sourire triste.

Il se tait et nous nous regardons seulement, il ne me porte aucun jugement, se contente de me couver du regard.

- Tu étais seule, affirma-t-il. On n'a pas faim d'attention lorsqu'on en a réellement.

- Je n'étais pas à plaindre, négativai-je.

- Tu me dis ça pourtant, je le sais très bien, tu as toujours été seule et tu étais prête à faire n'importe quoi pour qu'on te regarde, devina-t-il que trop bien en caressant du pouce le dos de ma main.

- Tu gagnes, soupirai-je, j'aimerais tellement pouvoir te raconter de jolies choses sur moi, mais je suis une pourrie.

- Non, tout ce que je vois c'est quelqu'un de blessé, une jeune fille naturellement jolie et qui n'a pas eu droit à l'attention qu'elle méritait, décrit-il. Ta famille était absente ?

- Arrête de lire en moi, murmurai-je dans un rire crispé en repoussant sa main de mon visage. Ma famille c'est pas vraiment ça.

- Ils ont pas su être là et tu t'es retrouvée livrée à toi même. Mais tu n'es plus obligée de rester seule et mal, me confia-t-il.

- Ah, oui ? ris-je en le regardant droit dans les yeux, tu me connais depuis une semaine et tu penses que je peux tout surmonter comme ça ? Je ne pense pas que tout marche comme ça dans la vie, grinçai-je aigrie.

- Je le sais mieux que ce que tu penses, mais tu es ici et personne ne veut ton mal dans le coin. Agatha accepterai certainement que tu restes ici et puis il me semble que tes parents ne méritent pas ta présence.

- Ils n'en ont pas besoin, ils pensent que pour grandir un enfant a besoin d'une éducation solide et d'un peu d'argent, ris-je sarcastique.

- Et toi ? Tu veux d'eux ?

- Non.

- Alors ne me repousse pas et laisse-toi porter par le courant pour une fois.

Comme pour compléter ses paroles, il pose un baiser léger sur mes lèvres mais très furtif, trop furtif. Il m'aide à me lever et alors que nous regagnons le voiture sans un bruit, je sens dans mon cœur une drôle de sensation.

DrownedOù les histoires vivent. Découvrez maintenant