Chapitre n°9

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J'étais là, assise inconfortablement sur ma chaise, me mordant durement la lèvre, les mains moites, tentant de paraître la plus naturelle possible. J'étais terriblement mal à l'aise, et pour cause: j'étais assise un peu trop près de Lauren Jauregui. Je ne savais pas comment agir. Je savais juste que je voulais m'éloigner. Le plus vite possible. Alors, quand la sonnerie retentit, je fourrai précipitamment mes affaires dans mon sac, soufflant à Dinah de me rejoindre dehors avant de me ruer vers la sortie. Je sortis rapidement prendre l'air: j'avais les joues rouges et la tête qui tournait. Je n'étais pas bien. Vraiment pas du tout.

- Dis donc Camila, tu ne m'avais pas dit que tu courais si vite ! J'ai vraiment cru que tu allais me semer, plaisanta une voix rauque derrière mon dos

Je ne me retournai pas tout de suite, surprise, ne sachant que trop bien à qui j'avais à faire.

- Je ne vois pas pourquoi je t'en aurais parlé. On ne se connaît pas, Lauren, rétorquai-je d'un ton froid que je ne me connaissais pas

Le silence me répondit d'abord, avant qu'elle ne reprenne la parole.

- Je... Excuse-moi, c'était juste histoire de détendre l'atmosphère, souffla la brune

Je me tournai alors vers elle, soudain prise de remords. Elle était là, un petit sourire timide ancré sur le visage, regardant ses pieds et entremêlant ses doigts. Ce n'était pas grand chose, mais mon pauvre cœur s'affola de plus belle.

- Non, c'est moi. Je suis désolée, lui dis-je doucement, ce qui, malgré le caractère creux de ma réponse, eut au moins l'avantage de lui faire lever les yeux.

Je savais que j'aurais dû me détourner pour ne pas affronter son regard, mais ses yeux émeraudes me scrutaient et semblaient n'attendre de moi qu'une seule chose: que je m'y plonge pour ne plus jamais en sortir. Et je savais également que j'étais incapable de faire le contraire. J'étais donc là, à lui faire face sans rien dire, mon regard perdu dans le sien et les jambes ramollies par le pouvoir que Lauren exerçait sur moi. Alors que la seconde d'avant je me posais mille questions, ce fut le vide autour de moi. Je ne me sentais plus rattachée à rien. Juste à elle. A son sourire. Et à ses yeux perçants qui, pour moi, formaient tout un monde à eux seuls.

Alors, lorsqu'elle dévia la tête, visiblement embarrassée, je me sentis brutalement revenir sur terre.

- Je me demandais si ça te disait de venir chez moi un jour, pour travailler sur notre exposé...

J'essayai de sourire, mais restai muette, essayant de démêler mes pensées qui menaçaient de me faire exploser la tête.

- Tu sais, continua-t-elle, remarquant mon absence de réaction, comme c'est pour dans pas très longtemps...

Je réfléchis, ou du moins j'essayais. Qu'est-ce-que j'avais à perdre de toute façon ? Je risquais une effroyable crise de jalousie de la part de Daniel, mais c'était uniquement pour le travail. Du moins je tentais de m'en persuader.

- Oui, ça me va, finis-je par lâcher, me demandant encore si c'était une bonne idée

Elle rit légèrement, d'un rire bref et satisfait, avant de reprendre la parole.

- Tiens, dit-elle en me tendant un petit morceau de papier déchiré, c'est mon numéro.

Voyant mon regard interrogateur, elle poursuivit.

- Pour pouvoir se contacter, continua-t-elle, pour l'exposé.

Mon cœur se contracta. Bien sûr, pour l'exposé... Tu imaginais quoi, Camila ? Franchement ?

miss clarke ? (camren)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant