P'tite Bíte.

Chapitre III.

   Cette nuit-là, j'avais étonnement bien dormi.
Je ne saurais dire si ce fut grâce à la simple présence de JungKook ou bien grâce aux rayons de la lune qui traversaient la fenêtre, nous apportant une délicate lumière afin de nous plonger dans un profond sommeil.
   Pourtant, au moment d'ouvrir les yeux, la sensation d'un corps nu contre le mien me glaça le sang. Je bondis subitement du lit avec horreur.
   À quoi jouait-il ?
   ⎯ Kook. J'ai comme une envie de t'étriper.
   Pauvre diva. L'alcool l'avait bien amoché. Ou plutôt bien amochi tant il était dans un sale état. Non mais regardez-le baver sur les draps blancs, coiffé comme un d'sous d'bras et puant l'ivresse ! J'imaginais assez l'une de ses "conquêtes" se réveiller à ma place et le trouver dans cet état. Je comprenais mieux pourquoi aucune d'entre elles n'étaient restées jusqu'au lendemain matin. -Bien que Kook ne se saoulait pas toujours avant l'acte mais assez souvent tout de même...-
   ⎯ Mmmh...
   ⎯ Réveille-toi et fais-moi plaisir, habille-toi. Mes yeux vont pourrir. Et puis va vite prendre une douche, ça sent le bouc.
   Le brun ronchonnait, n'appréciant visiblement pas mon humour. Puis il essuya la bave qui avait tracé son chemin le long de sa mâchoire jusque sur les draps d'un revers de main. Eurk.
   Il attrapa la couverture avant de s'envelopper avec et se leva lentement, traînant des pieds jusqu'à la salle de bain.
   ⎯ Le bouc est somnambule. Il avait chaud et c'est pour ça qu'il put. Mais je te rassure, tu pus aussi. Dit-il avant de fermer la porte derrière lui.
   Je fis quelque chose de stupide : je me renifla pour vérifier ses dires... Il avait raison, je puais l'alcool à plein nez.
   En entendant l'eau couler, je ferma les yeux et je crus quitter cette terre l'espace d'un instant. En revenant à la raison, je me rendis compte que je venais tout juste de me pisser dessus. Foutu alcool.
   ⎯ Kook, ouvre la porte. J'dois pisser, ça urge !
   ⎯ Tu fais chier. Attend j'ai presque fini.
   ⎯ J'peux pas attendre, ouvre putain !
   L'eau ne coulait plus et soudain, la porte s'ouvrit sur le visage enragé du brun qui était toujours nu et couvert de savon.
   ⎯ Dépêche.
   Je ne me fis pas prier et entra en vitesse.
Ouais bon ok, y'avait pas plus gênant. Il avait beau être mon meilleur ami, ce genre de situation n'était pas du tout confortable.
   Le temps s'écoulait et lorsque j'eus terminé et lui aussi, aucun de nous deux n'osa dire quoi que ce soit.
   ⎯ On en reparle jamais ?
   ⎯ On en reparle jamais.
   Il sortit pour me laisser me laver à mon tour sans remarquer la tâche d'urine sur mon pantalon. Je ne vous cache pas que j'en étais rassuré.
   Je me glissa alors sous la douche et en ressortis quelque temps après, le rejoignant dans la chambre, vêtu du peignoir de l'hôtel qu'il portait lui aussi. Taquin, je ne pus m'empêcher de lui faire une remarque.
   ⎯ Eh Kook. Ça ne sent plus le rat creuvé mais le cadavre est toujours présent. Tu as couvert l'abomination avec du parfum ?
   Il fronça les sourcils puis me balança son oreiller en pleine face avant de se jeter sur moi, m'écrasant de tout son poid. Poid en vérité inexistant, ce qui me fit me moquer, chose qu'il n'appréciait aucunement.
   ⎯ Couché bébé Kookie ! Tentais-je de dire, partagé entre le rire et le tissus qui couvrait ma voix.
   ⎯ Crève Kim NamJoon !
   Finalement, je pervins à retirer l'oreiller au bout de maintes reprises, découvrant de nouveau son visage.
   ⎯ Pouah ! Au secours, j'ai vu un moche de près ! Crevez-moi les yeux ! M'écriais-je en recouvrant mon visage avec mes mains avant d'éclater de rire sous le regard sûrement furieux du brun inoffensif.
   Il ne tarda pas à retirer mes mains, se rapprochant dangereusement de mon visage. Je déglutis et toute envie de rire disparue immédiatement. Je remarqua alors que son visage n'était plus aussi sévère mais surtout très près du mien. Trop près du mien. Mais je pus ainsi lire je ne sais trop quoi dans ses yeux, ce qui me fit me figer. Il s'approcha dangereusement de mes lèvres mais, juste avant de s'en emparer, il dériva dans le creux de mon oreille pour chuchoter la chose suivante :
   ⎯ Et si on passait aux choses sérieuses maintenant, Kim NamJoon ?