Dès l‛aube, à l‛heure où les couleurs matinales s‛entremêlent,
Le jour qui se lève fait office de mirabelle,
Et la brume encore épaisse révèle l‛île Mag Mell.
Les monts ensevelis sous l‛alcôve brumeuse,
Regorgent de jolies gouivres rieuses et joueuses,
Usant de leurs tromperies chatouilleuses,
Pour effrayer les passants à têtes curieuses.
Souvent, le vent cristallin souffle dans les arbres fleuris,
Tintent les campanules au destin tragique de la vie.
Les clochettes violettes et la brise fraîche du midi,
Réveille les jeunes vierges pleines de diablerie,
Recouvrant leurs corps nus et leur croupe blanche.
Leurs grands yeux noirs se reflètent dans les eaux troubles
Où sommeillent les belles otarelles aux apparences doubles.
Lorsque la nuit dépose son lourd manteau de paille,
Elles se dépouillent de leurs peaux blafardes,
Pour regagner le rivage et s‛étendre sur le sable.
C‛est alors que les yeux de la forêt se plissent,
Et se referment avec un long mouvement de grâce,
Pour s‛éteindre le temps d‛une langoureuse valse.