Chapitre IV

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Le Docteur était heureux, et Jack de bonne humeur. Bien évidemment, on ne pourrait remplacer la proie qu'il lui avait été enlevé... mais il avait réussi à éliminer l'obstacle, le gêneur, à écarter définitivement la personne qui avait fait l'erreur de tuer l'un de ses patients. Il avait réussi à faire cela en moins d'un moi qui plus est, et n'avait pas eu besoin de recourir à tous les procédés qu'il avait prévu. Il avait, en plus de cela, pris un grand plaisir à cela, et cet acte avait calmé sa soif de sang pour le mois à venir, tout du moins. Il ouvrit sa boutique. Il sentait que ce mois allait être un très bon mois. Ce pressentiment sembla se réaliser lorsqu'un homme entra dans la boutique après quelques minutes. Jack procéda à toutes les démarches nécessaires - demander les informations personnelles, noter dans le carnet, prendre les chaussures - tandis que ses pensaient tournaient autours et revenaient toujours au même point : "plus de Corbeau".

Il avait eu 3 clients dans la matinée et décida l'après-midi de se rendre voir la maison - les ruines calcinés de la maison - du Corbeau. Il avait évidemment la veille rangé les affaires du Docteur et se promenait en ville avec une veste verte. Il portait également une paire de lunettes ainsi qu'un foulard blanc au cou. Enfin, il avait une canne en bois. Une fois arrivé, il vit la foule qu'avait attiré l'immense incendie ; incendie qui n'était d'ailleurs pas terminé : quelques personnes étaient en train d'éteindre les dernières flammes dévorant paresseusement les planches noires de suie. une cinquantaine de personnes se tenaient autour de l'endroit ou se dressait quelques heures auparavant une maison de taille respectable. Les parisiens parlaient d'incendie criminel, d'autres d'accidents, quelques personnes pleuraient la mort du jeune homme et d'autres cherchaient dans les décombres fumantes le corps du défunt. Enfin, une minorité ne faisait que marcher dans la rue et s'étaient arrêtés, curieux de savoir ce qu'il s'était passé. Jack se fondit dans cette dernière masse. Un homme lui dit : "C'est terrible... Terrible... Une si belle maison, et un si jeune garçon... Paix à son âme..." puis une femme arriva en criant à tue-tête : "J'ai vu le malfrat !". Jack Tressaillit imperceptiblement à ces mots. "Je l'ai vu ! Il était blond et portait une veste... Une veste comme la vôtre, monsieur !" en désignant l'homme qui venait de parler à Jack. Celui-ci rétorqua que comme elle pouvait le voir, beaucoup de personnes étaient des hommes blonds qui portaient une veste comme la sienne, c'est à dire une veste basique, bleu marine. La femme regarda autours d'elle un instant mais, ne voulait admettre son tort, continua à hurler : "C'est lui ! C'est cet homme, au bûcher ! Il a tué, Tuons-le ! Il a brûlé, Brûlons-le !". Jack décida de retourner chez lui tandis que dans sa tête, Le Docteur riait de son habituel rire démoniaque devant la bêtise, la stupidité et la naïveté de ces gens. Décidément, la populace ne risquait pas de l'attraper ni de lui faire barrage... Il repensa alors encore au Corbeau : Ce dernier était malin et rusé... Il ne faisait pas parti de la simple population de bas-étage. L'homme qu'il avait tué n'était cependant sûrement pas malin à ce point puisqu'il est resté chez lui la nuit du 2 au 3... Une affreuse idée germa dans son esprit. Et si ce n'était pas le Corbeau qu'il avait tué ? Et si le Corbeau était encore en vie ? Il repoussa immédiatement cette pensée, cette hypothèse. Impossible ! Cela voudrait dire que le Docteur, et que lui également par conséquent s'étaient trompés. Il ne pouvais accepter cela... De toute façon il était mort. Que pourrait-il faire désormais ? Me hanter dans mon sommeil ? Me chatouiller les pieds et me tirer les, cheveux quand je dors, réincarné sous la forme d'un petit esprit farceur ? Plaisanteries ! Il était mort, et on ne pouvais rien n'y changer. Ni rien, ni personne. Il alla chez lui chercher de l'argent afin d'aller faire ses courses. Il n'avait plus ni beurre, ni pain. Il se rendit donc au marché.

Jack était sur le chemin du retour. Il avait acheté des patates. Il n'en avait jamais acheté avant car cela était cher mais savais ce que c'était. Ces légumes provenaient du Nouveau Monde, de l'autre côté de la mer. La marchande lui avait dit que cela se cuisait de la même façon que les carottes. Il avait donc acheté des carottes et également une petite pièce de bœuf qui lui avait coûté une petite fortune. Il partait donc du marché pour aller chez lui quand trois jeunes personnes passèrent à côté de lui. Il ne fit pas attention à eux, perdu dans ses pensées, jusqu'au moment ou deux des trois l'empoignèrent soudainement et violemment afin de le jeter dans une ruelle sombre. Il réussit à se rattraper et à ne pas tomber - quelle honte, déshonneur, quelle humiliation ça aurait été de tomber à genoux devant ces enfant ! Il semblaient avoir entre 18 et 20 ans. Les trois garçon avançaient vers lui vers lui en marmonnant : "Nous voulons votre argent immédiatement...". Jack esquissa un très léger sourire et fit un saut spectaculaire, s'aidant des murs étroits de la ruelle afin de passer derrière eux. Ce mouvement qu'il avait expérimenté plus jeune lui avait demandé tant d'entrainement... Les jeunes, abasourdis, le regardèrent. Il se tint devant eux, soutenant leur regards lorsque le Docteur vint et pris possession de son corps. Un sourire se dessina cette fois clairement sur son visage. Un sourire délirant. Le Docteur ouvrit alors les pans de sa veste et dévoila un peu moins d'une dizaine d'ustensiles en métal tous plus ou moins coupant et tranchants. Le visage des jeunes qui était d'abord confiant et narquois vira de la stupéfaction provoquée par le saut à la terreur. Il se rendaient compte qu'ils étaient tombés sur la mauvaise personne, qu'ils étaient tombés sur un monstre. Le Docteur s'avança alors vers eux et lança en premier un scalpel qui atterrit entre les deux yeux du premier des trois enfants. Il s'écroula lourdement par terre. Les deux autres jeunes hommes se mirent à courir dans la direction opposé alors que Le Docteur, ayant pris le rôle du prédateur, avançait d'un pas lent mais confiant vers eux. Les enfant s'arrêtèrent de courir quand ils se rendirent compte qu'ils se dirigeaient droit vers un cul de sac... Le Docteur les rejoignit et commença l'opération.

Jack sorti de la ruelle couvert de sang. Heureusement qu'il n'y avait personne ! Il reprit ses sacs et retourna chez lui d'une allure rapide et discrète, si bien que personne ne le remarqua. Il se changea et mis les carottes, les patates et la viande à cuire. Il soupira ; Il tuait trop. Si il ne se canalisait pas et agissait selon les pulsion de Docteur, un passant le remarquerait un jour ou un autre et il sera fait comme un rat. Il continua à réfléchir lorsqu'il vit quelque chose sous la porte. Quelque chose qui le fit hurler lorsqu'il eu prit connaissance de ce que c'était. C'est la première fois que Jack perdait le contrôle de ses émotions. C'était une lettre, accompagnée d'une plume noire.


Cher Jack

Je ne suis pas mort. Ce n'était pas moi, la nuit dernière. Je suis toujours là, dans l'ombre, à te suivre... Fais attention à tes actes, un homme pourrait témoigner contre toi, et il n'y a pas besoin de preuves afin de condamner quelqu'un, tu le sait bien... je te conseille donc de ne pas trop t'opposer à moi. L'homme que j'ai vidé de ses entrailles était une coïncidence car cette proie se trouvait sur nos deux listes respectives... J'espère que nous nous sommes bien compris désormais. J'aimerais discuter avec toi en de bon termes... en tant que coéquipier. Ami. Et souvient toi ; le rapport de force n'est pas égal. Je connais tout de toi et toi rien de moi. Sur ce...

Le Corbeau

Le DocteurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant