Jack, peu après avoir reçu la nouvelle du Corbeau, avait tout d'abord rempli sa mallette de tous les matériaux nécessaires à sa revanche. Il avait été aveugle la première fois... Il ne craignait pas le Corbeau. Ne pas le courser aurait été avouer sa défaite. Jack passa alors les premiers jours enfermé chez lui, les fenêtres et les volets fermés de telle sorte à ce que personne depuis l'extérieur ne pouvait voir l'intérieur. Le Corbeau lui tournait autour, et il le savait, alors autant préparer son coup discrètement... Après quelques jours, il rouvrit tout et remit l'écriteau de sa boutique du côté "ouvert". Il continuait également à aller voir ses clients afin d'aller leur rendre leurs chaussures. Il profitait en réalité de ces moments afin d'observer les passants, de voir qui le suivait, qui était Le Corbeau sous son masque... Le Corbeau ne se fondait cependant pas dans la foule ; il était bien trop digne pour cela. Il observait et suivait Jack sans relâche depuis que ce dernier avait ouvert la lettre, perché sur les toits des maisons. Il avait dégusté bien évidemment le hurlement que ce dernier avait poussé le soir de l'ouverture de la lettre... mais depuis, plus rien. Ce dernier était troublé les actions de Jack : tout d'abord cet enfermement, puis cette soudaine insouciance... mais le pire était l'expression faciale de ce dernier : toujours la même. Froide, neutre, imperturbable, immuable. Il ne laissait rien dévoiler. Le Corbeau admirait Jack... et c'est pour cela qu'il le narguait. Il voulait voir jusqu'au il pouvait pousser sa résistance psychologique. Il voulait le détruire pour être sûr de l'avoir dépassé... car cela faisait environ 5 ans que Le Corbeau observait tous les faits et gestes du Docteur, 5 ans qu'il innovait dans les techniques de meurtres, suivant les traces de son "professeur"... Il voulait désormais devenir le premier, celui qui inspire la terreur, le pire meurtrier de Paris. Il voulait que la presse le connaisse, lui, Le Corbeau, agissant dans l'ombre...
Dans la tête de Jack, de son côté, tout était parfaitement clair, accomplissant chacune des étapes de son plan avec une méticulosité parfaite, exactement comme lors de ses meurtres. Son but premier était de se préparer sans que Le Corbeau ne le sache. Ensuite, il voulait le troubler. Être consciemment très visible sans cependant paraître trop visible. Il ne voulait juste pas que cela ce voie qu'il le fasse exprès. Il faisait cela pour camoufler plus encore le fait qu'il s'était préparé dans l'ombre et dissiper les doutes que Le Corbeau pourrait avoir à propos de cela. La prochaine étape de son plan : découvrir, à force de patience et d'attention, que Le Corbeau fasse une erreur qui permettrait à Jack de deviner sa présence, de le démasquer, de ne plus agir dans le doute sans savoir qui il poursuit. Les jours passaient... et Jack n'avait toujours pas deviné qui était Le Corbeau. Cependant, il ne sentait plus cette présence planer sur lui. On était le 2 mars. Cette nuit sera la dernière pour laquelle Le Corbeau pouvait encore le sous-estimer et le prendre de haut... Jack avait dans sa valise les flacons de poison, des allumettes, des scalpels, couteaux, lames, ciseaux, son fameux éther, ainsi qu'une orbe en verre qu'il avait enveloppé dans du tissu. Cette nuit allait être décisive.
Le Docteur avait refilé son manteau. Sur sa liste se tenaient beaucoup de personnes mais celle qui l'intéressait le plus était Michael Pramive. Un homme riche, lui aussi, autant que la victime que Le Corbeau lui avait volé... Le Docteur avait donc pris toutes les précautions afin de ne pas se faire repérer. Passant sous les toitures, dans les ruelles les plus sombres et les plus étroites, il se rendit chez le bourgeois. Il ouvrit lentement la porte sans aucun bruit et la referma derrière lui. Il semblait n'y avoir personne... Le Corbeau était en réalité une pie, elle ne s'attaquait qu'aux plus riches. Le Docteur monta les escaliers puis repéra une chambre vide. Vide ? non... Ce cher Monsieur Pramive dormait paisiblement dans son lit, enroulé dans une luxueuse robe de chambre. Il n'avait pas d'enfants ni de femme. Le Docteur entra donc dans la garde-robe en face du lit de celui-ci... et attendit.
23:45 environ. Le Docteur rangea sa montre dans un soupire de lassitude lorsqu'il entendit un bruit de verre cassé. Le bruit avait été très léger mais Le Docteur l'avait tout de même entendu distinctement. Il regarda par l'entrebâillement de la porte et le vit. Le Corbeau, agenouillé à coté du lit, face au visage endormi du riche personnage. Il brandit alors son poing, les lames sortant de son gant puis frappa Michael au visage. Sa tête fut lacéré à cause des lames et le sang commença à s'échapper des rainures. Michael était déjà mort : l'une des lames l'avait atteint au cerveau et ses yeux avaient éclaté dans leur orbites. C'est ce moment que choisit Le Docteur pour sortir de l'armoire. L'animal de l'assassin, situé sur la fenêtre, poussa un grave coassement d'alerte et Le Corbeau eu juste le temps de se retourner, surprit, avant de se retrouver avec une profonde entaille dans la pommette. Il poussa un grognement de douleur avant de se baisser afin d'esquiver le prochain coup de scalpel. Le Docteur sourit puis sortit rapidement de sa poche de gousset un petit flacon contenant de l'éther. Il le jeta sur Le Corbeau qui l'esquiva à moitié et le reçut sur sa main contenant le gant. Le flacon explosa et quelques morceaux de verre lui entaillèrent les doigts... le but du Docteur était de renverser de l'éther sur son "rival". Il prit alors une allumette qu'il craqua et le lança sur la main aspergée d'éther. Le résultat ne se fit pas attendre : La main du Corbeau explosa, lui arrachant un hurlement de douleur. Sa main était réduite à un moignon sanglant noirci, les lames de son gant lui étant profondément entré dans la chair. Le Docteur, satisfait, chercha dans ses poches un couteau lorsque l'oiseau du Corbeau vint lui picorer la tête, le gênant. Pendant ce temps, Le Docteur vit entre les plumes noires du corbeau son ennemi qui attrapait sa canne. Il souleva le pommeau... et sortit une épée. Il poussa un bruit étrange tandis qu'il fonçait vers Le Docteur et la peste au plumes noires s'écarta soudainement. Le Docteur eu un mouvement de tête mais la lame de l'épée lui avait tranché une oreille et se trouvait désormais encastrée dans son épaule gauche. Le Docteur grimaça et pris son couteau qu'il pointa vers la tête de Corbeau. Il donna un coup sec et le planta dans son œil gauche qui se creva en laissant échapper un liquide gris-visqueux. Le Docteur sourit puis donna un violent coup de pied au Corbeau, lui faisant retirer la lame de son épaule et l'envoyant s'écraser contre le mur. Le Corbeau, conscient qu'il étant dans une position des plus défavorables, préféra s'esquiver par la fenêtre, lançant au Docteur un regard dégoulinant de haine. Le Docteur s'élança afin de le rattraper mais s'écroula à genoux sur le sol : la douleur dans son oreille venait de s'éveiller. Il ramassa son chapeau qui était tombé à terre et le mit. Il prit également son oreille et, ne sachant pas quoi en faire, la mit dans la bouche de Michael. Il récupéra ses affaires et s'en alla vers chez lui. La chambre de Michael Pramive était rouge du sol au plafond.
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Le Docteur
HorrorParis, 1749 - Le jour, Jack Lopin est un cordonnier normal, peu populaire, travaillant rigoureusement pour ses rares patients... mais la nuit, une fois par mois, il enfile son costume est deviens "Le Docteur"...