Decouverte des règles et interdits de mon espèce

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J'étais donc devenu un homme-changeant félin. Je croyais à partir de là recevoir des révélations pour mieux m'accommoder de ma nature. Il n'en fut rien. Mais tout se donnait au ressenti et à l'intuition. On ne peut pas dire qu'un tel apprentissage soit toujours d'une grande fiabilité surtout quand on a pas de pair pour nous y aider.

Cependant, de mes intuitions je peux en résumer mes connaissance acquises en ces quelques «règles» :

Tout d'abord, je me devais de ne jamais nuire ni aux autres thérianthropes, ni à aucun félin. Concernant les hommes, libre-arbitre m'était laissé. Toutefois, tout homme nuisant à mon espèce pouvait être légitimement châtié avec toute la puissance qui était la mienne.

Concernant les métamorphoses, il ne fallait ni les forcer à contre courant, ni les refouler avec excès. Ma nature devait pouvoir s'exprimer, mais je ne pouvais ni la contraindre, ni l'interdire ! Voilà quelque chose de bien difficile à apprécier pour un novice. Toutefois, d'après des lectures fort contemporaines, il semble que des exercices de méditation permettent de faire remonter à la surface l'âme animale beaucoup plus facilement. Toujours relativement à mes transformations, il semblait formellement interdit qu'elles aient lieues en présence d'un humain.

Concernant les «sortilèges», ils ne pouvaient être jetés que sous ma forme féline ou mixte. Ils devaient être exprimé par ma puissance vitale féline. Enfin, la façon d'exprimer le sort devait désigner nommément ou sans ambiguïté celui à qui il était destiné avec la plus grande précision possible, tout défaut de précision pouvant avoir des conséquences dramatiques.

Dernière chose, j'étais naturellement tenu au devoir de protection de tous les félins et de tous les thérianthropes quelqu'en soit l'espèce ! Donc, interdiction pour moi de dévorer un thérianthrope rongeur ou lapin sous sa forme animale ou de leurs jeter un sort nuisible. L'intuition disait que nous nous reconnaissions instinctivement pour éviter ces circonstances. Mais le cas ne se présenta pas à moi avant bien des années. Et je dois dire qu'en la matière, reconnaître un autre thériantrope quelle que soit sa forme m'est encore difficile et sujet au doute, surtout sous ma forme humaine.

Voilà tout le contenu de ce que je pu savoir ! Et c'est avec ce maigre bagage que je commençai mon existence de félin anthropomorphe. Il ne me restait plus qu'à sortir de mon nid, si je puis dire.

Autobiographie d'un thérianthropeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant