46-Tout est dit !

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Après trois jours de festivités sous un Soleil ardent, tout le petit monde du Lycée était épuisé. On ne comptait plus les insolations, les évanouissements, les déshydratations et autres malaises.

Les stands de Tante Zhou firent merveilles. Son succès, autant que celui de ses équipes, attira quelques journalistes spécialisés dans la restauration. On lui attribua tout le mérite, mais, Tante Zhou savait à qui elle devait cette bonne fortune. Elle redistribua une majorité des bénéfices entre tous les membres des brigades.

Une part spécial à son second. Sans lui, je le reconnais, tout cela aurait été plus... plus laborieux.

Bai Han Qi envisagea de quitter la maison Bai pour un foyer plus doux. Tante Zhou le regarda et lui demanda : « Tu prends tes rêves pour la réalité ?!... » Mais, au fond, elle était d'accord avec le principe. Le foyer Bai a fait son temps. Le p'tit démon entendit les grands vouloir encore chambouler ma vie et prévint : « Si vous déménagez loin de mes frères, je vais vivre avec eux ! » A bon entendeur...

Les stands des lycéens eurent leurs petits effets aussi. Surtout, ceux en matière d'arts avec l'exposition, par exemple et également, ceux dans les nouvelles technologiques. Des Directeurs de Musées ou de grandes sociétés industrielles étaient intéressés par cette jeunesse bouillonnante d'idées neuves.

Le stand de Yang Meng et de You Qi, j'y tiens, vendit des bouquets en quantité pour les futurs mariés. Ils remplirent le carnet de commandes et comblèrent le propriétaire. Celui-ci donna des gages à Yang Meng pour un futur partenariat.

Les démonstrations du club de Gu Hai avaient attiré la foule. Le corps de ces athlètes, parfois des champions, ne laissait personne indifférent. Le Maître était satisfait. Quelques jeunes hommes et filles, orientées vers un autre dojo, étaient intéressés et... et intéressants. Il avait senti en certains d'eux des parcours atypiques et une grande volonté de se soustraire à leur condition. Maître Li Tang était un réparateur du corps humain, mais, aussi, de beaucoup d'esprits maltraités ou en peine. C'est mon fardeau...

Le groupe de Grand-père eut son petit succès, auprès de mélomanes et de jeunes dont la musique était, parfois, leur seule façon de s'exprimer. Les gars étaient aux anges. Ils savaient cela unique et peut-être, la dernière fois ?...

Luo Yin, à la fin de la troisième journée, ne put s'empêcher d'y penser.

-... Je suis vraiment heureux d'avoir joué avec vous, les gars... Il rangeait le violoncelle et alla vers ses amis. Ça restera comme des jours fastes dans la malle de mes souvenirs à ne pas perdre... Il les prit un par un dans les bras.

-Luo Yin, mon garçon, laisse-moi te dire... Guo Gan se tourna vers les deux autres qui opinèrent. Je parle en notre nom à tous. Il nous a fallu connaître ton Grand-père pour te rencontrer et finalement, après une vie difficile, recevoir un peu de chaleur humaine par notre musique. C'est à nous de te remercier... Ils s'enlacèrent tous et chacun sut cet instant privilégié.

-Allons, voilà une bien belle image à montrer à tous les tyrans !... Hum, je m'égare... Le Directeur fit une révérence et enleva son Panama. Messieurs, en mon cœur vos notes troublerons encore longtemps mes nuits ! 

-Que les notes, Monsieur le Directeur ? Xiao-Feng était toujours amoureux du Directeur.

-Vous, alors !... La bedaine du Directeur tressauta. Non, je vous l'avoue, votre visage si mignon aussi... J'étais venu pour inviter votre jeune élève à un dîner en ma demeure. Je serais plus qu'enchanté si vous vous joigniez à lui ?... Il glissa le chapeau contre son ventre et tint sa canne en acajou devant lui.

Gu Hai - Bai Luo Yin -1- "Une vie."Où les histoires vivent. Découvrez maintenant