Atlas

1.Atlas

Il existe sûrement un monde qui acceptera de me recueillir. J'ai accepté d'être le Sacrifice de mon peuple car je savais que cela m'obligerait à abandonner une vie. Mais pour l'instant, je ne fais que voler à travers l'espace.

Mes doigts caressent la surface translucide de la sphère où je suis enfermé. Je reste incapable de dire le nombre de jours durant lesquels je suis resté dans ma minuscule cage qui voyage dans l'univers. Peut-être que je n'ai plus de destination. Peut-être que je suis mort.

La faim que j'endure me prouve que je suis en vie mais que je risque de bientôt mourir. Lors de mon départ, mes yeux n'ont pas pu se détourner de l'apparence de ma planète. Elle est désormais bien trop éloignée pour que je puisse la voie depuis ma place parmi les étoiles. Je vais l'oublier, je l'espère.

Je suis comme une météorite. Je ne fais que suivre une trajectoire fixe. Je devine que cible est encore hors de portée car je me précipite vers du vide. Je me dirige vers un monde invisible.

Je me décide à tenter de m'échapper. La solitude m'a rendu fou mais je reste assez lucide pour comprendre que rien ne va arriver si j'essaie de briser la paroi qui me sépare du Cosmos. Je frappe la matière puis je ne peux que voir les choses simples.

Il y a un craquement, une fissure, les étoiles, mon corps et une planète, qui apparaît devant moi comme si on me l'offrait.

L'air devient de plus en plus chaud. Je chute vers de la terre rouge. Je n'ai pas la force de me concentrer sur les détails. Je ne fais que tomber. Tout explose lors du choc. Je vois une cité, des tours qui brillent sous un ciel dont la clarté me donne de l'espoir. Je vois de l'eau et du sang.

Ma sphère s'est brisée dans une sorte de lac. Quelques-uns de ses fragments s'est enfoncés dans ma peau. Je suis blessé mais je désire survivre. Je nage jusqu'à la rive, me redresse sur des jambes fébriles. Je me tiens debout devant un soleil qui se lève derrière un homme qui m'attrape lorsque mon corps m'indique que je n'ai plus la force de voir la suite de mon grand voyage.

Il me tient dans ses bras comme si j'étais la chose la plus précieuse qui existe. Je suis un Sacrifice. Depuis des siècles, les planètes de chaque système sont contraints de donner un de leurs citoyens à leur l'empire souverain qui souhaite organiser un spectacle interstellaire. Il y a des dizaines de candidats parmi lesquels un membre de la famille impériale choisira de se marier ou de tuer.

Je sens le tissu précieux de la tenue du garde qui se frotte contre ma peau. Ses vêtements sont doux et lisses. Je comprends lentement que je suis complètement nu. L'Empire ne doit pas vouloir accueillir des êtres salis par la pollution des autres planètes.

Sans réfléchir, je me penche vers celui qui me garde près de lui afin de me porter vers ma destinée – un amour ou une mort. Puis je l'embrasse sur sa joue.

Je devine la présence de la drogue dans mes veines. La pièce où je me retrouve est floue et ne cesse de tourner dans mon champ de vision. J'ai perdu mes principaux sens pour repousser l'homme qui embrasse chaque partie de mes membres. Les équipes de la compétition jugent la qualité de notre corps. La drogue me fait aimer ce moment. J'en profite. Je dépends du pénis qui s'enfonce en moi. Les gants du garde glisse sur mon ventre avant d'atteindre mon bassin. Je suis censé adorer ça mais je reprends mes esprits et frappe en pleine gorge celui qui me touche.