CHAPITRE 52

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PDV OPHELIA

À bout de force, je finis par lâcher prise et la porte me projette contre le mur opposé. Louis entre dans l'appartement et me regarde avec autant d'envie qu'il y a un quart d'heure.

Il anéantit la distance que l'impulsion de notre duel de force a engendré pour se plaquer contre ma poitrine. Je suis paralysée par l'attirance magnétique que nos deux enveloppes charnelles génèrent. La tentation de ses lèvres m'appelle et me susurre des pulsions de luxures. Encore un peu plus près, son souffle caresse mes narines qui ventilent mon corps devenu fébrile.

Un effleurement de nos lèvres inférieures produit des étincelles qui nous font vaciller un peu plus près du péché.

- Aime-moi Ophélia, une dernière fois...

Comment refuser sa proposition, l'amour n'est pas la question du jour mais la trahison que nos ébats soulèvent est bien plus présente dans mon esprit.

- Ana  ?

- Depuis quand te soucies-tu d'elle  ?

- Ce n'est pas pour elle que je m'inquiète, mais pour toi...

- Rien ne compte à part toi.

Il ne me faut pas plus de temps pour craquer et laisser derrière nous mes bonnes résolutions. Je veux lui montrer une dernière fois à quel point il a compté pour moi. Le prélude de nos adieux a commencé. Notre baiser plus doux que le précédent, exprime la douceur et l'affection que je lui porte.

Il me saisit par les fesses et me hisse contre le mur pour rapprocher nos visages. Mes mains se frayent un passage dans sa chevelure emmêlée par la sueur. D'un pas décidé, il nous déplace jusqu'à la porte pour fermer cette dernière d'un coup de pied et nous conduit jusqu'à ma chambre sans jamais rompre le contact de nos bouches.

Arrivée dans la pièce des délices, il me dépose délicatement sur le lit. Assise face à lui, je me délecte du spectacle, il ôte sa veste de costume et défait sa belle cravate rouge irisée pour libérer l'ouverture de sa chemise grise. Je glisse mes fesses jusqu'au rebord du lit et entreprend de défaire les boutons un à un. Les deux pans ouverts laissent libre accès à son torse dessiné et tatoué, mes doigts y prennent place avec douceur et volupté, je dessine chaque muscle apparent et l'entend hoqueter au fur et à mesure de ma progression. L'ultime étape qui m'attise est la boucle de sa ceinture Armani. Les lettres gravées m'attirent et me supplient de les dégager. Le bruit du métal est d'autant plus excitant puisqu'il vient rompre la symphonie de nos respirations. La ceinture ne résiste pas plus longtemps à mon doigter et tombe sur le sol accompagnée par ma main.

À son tour, il se penche et s'agenouille pour relever le voile qui recouvre mes jambes. Il attrape mon pied et débute une pluie de baiser qui remonte le long de ma cuisse. La mini-jupe de dentelle rouge qui renferme mes fesses se voit écartée par les mains expertes de mon amant ce qui lui permet de terminer ses douces caresses humides vers mon intimité. Il agrippe le tissu noir de ma culotte et le fait glisser en direction de mes chevilles. Revenant vers moi, je m'empare de son fessier et descend son pantalon noir, son sous vêtement ne résiste pas à ma volonté et cède par la même occasion. Désormais, son sexe est libre et prêt à me recevoir, le feu en moi s'accroît et grandit quand il me couche sur le lit. Il happe mes cuisses et se faufile entre elles, je peux sentir son érection au plus près de mon centre. Des coups de bassin viennent l'encourager à franchir le dernier pas pour enfin nous libérer de la sensation de manque qu'à créer notre séparation mais il se détient encore un peu et transperce mes yeux de son regard  :

- Quoiqu'il se passe, n'oublie jamais que tu es l'amour de ma vie.

Je ne comprends pas très bien où il veut en venir. Culpabilise-t-il  ? Il n'arrête pas de clamer haut et fort son amour pour moi alors pourquoi ce mariage  ?

Sans lui répondre, j'appose une caresse sur sa joue accompagnée d'un coup de rein persuasif pour qu'il consente à me faire sienne. Son va et vient est lent et exquis, il provoque des soubresauts de plaisir, je me sens enfin entière. Il est et restera la meilleure partie de moi à jamais.

- Je ne t'oublierai jamais Louis...

Une goutte d'eau salée vient humidifiée ma bouche. Je saisis son visage et regarde au plus près les gouttes de tristesse que son corps manifeste. La souffrance que lui provoque notre prochaine séparation m'attriste tout autant. Des traîtresses s'installent au creux de mes yeux sans y être invitées, me séparer de lui est la chose la plus difficile que j'ai eu à faire. En remarquant mes larmes, il prend le temps de les embrasser l'une après l'autre  :

- Mon amour...

L'entendre m'appeler ainsi est plaisant mais pas éternel, le temps nous presse et nous encourage à délaisser cet amour qui ne verra pas le jour.

La dernier coup de rein que donne Louis nous transporte jusqu'à atteindre un orgasme étincelant.

Des étoiles plein les yeux, nous nous couchons sur le côté pour nous faire face. Ma vue profite de ces instants à deux. Comment faire autrement  ? Mon beau gosse est juste parfait... Parfait pour une autre. Même si je lui en veux de nous infliger cette épreuve, de me punir de mon incapacité sentimentale, je sais au fond qu'il ne pourra être heureux que loin de moi. Depuis notre première rencontre, je suis une source de douleur pour lui. Alors que faire  ? Le retenir tout en sachant qu'il ne pourra jamais s'épanouir, non, je ne peux résolument pas le figer dans une vie où la femme qu'il aime sera inapte à lui dire ce qu'elle ressent. Louis est sensible et inexorablement romantique, il a besoin qu'on mette des mots sur des actes, ce dont je suis incapable. Alors, je lui rends sa liberté pour que quelqu'un d'autre lui apporte ce que je ne peux pas lui donner. Pourtant, un frein le torture et le retient auprès de moi.

- Je ne t'en voudrai jamais du choix que tu as fait.

- Ne dis pas ça, j'ai rompu notre promesse.

- Ne pense pas ça, j'ai ma part de responsabilité et je veux que tu suives ta route.

- Je ne pourrais pas survivre sans toi à mes côtés, ce n'est pas parce que je me marie que nos chemins doivent se séparer pour autant. Tu restes ma meilleure amie.

- Nous ne sommes plus amis depuis longtemps, tu le sais très bien. Le temps que nos blessures guérissent, il est préférable que chacun vive sa vie.

Il trésaille quand je prononce les mots qui nous ramène vers l'inévitable.

- C'est vraiment ce que tu veux  ?

La réponse à sa question est non mais il ne me laisse pas le choix, comme il me l'a signalé plus tôt.

- Oui.

- Mais avant, tu dois me faire une ultime promesse, sans ça, je ne pourrai pas franchir le dernier pas...

S'il te plaît, ne me demande pas d'être ton témoin, mon cœur ne le supportera pas. De crainte, j'hésite à lui en demander plus car je sais trop bien ce qu'une promesse implique, elle est le fondement même de notre relation.

- Dis-moi  ?

- Je veux que tu sois à mes côtés pour mes fiançailles et pour mon mariage.

Non, ne me demande pas ça, tout sauf ça...

- Après le jour de la cérémonie, je te laisserai suivre ta route mais avant j'ai besoin de toi. Si tu n'es pas là, je n'y arriverai pas...

Je le sens vaciller et se tendre en attendant un oui de ma part. En serai-je capable  ? L'imaginer épouser Ana est une chose, y assister en est une autre. Je sens mes forces s'affaiblir en visualisant la scène. Cette sainte-nitouche aura finalement gagné, non pas parce qu'elle s'est battue mais parce que je me suis rendue. Mon sacrifice est à la hauteur de mes sentiments pour lui.

Ma réaction se fait attendre alors pour y mettre un terme, il prend les devants  :

- Promis  ?

- Promis.

Un dernier baiser vient sceller nos dernières paroles. Louis restera pour toujours le petit garçon qui un jour s'est avancé vers moi pour m'offrir son cœur et l'homme qui m'a appris à devenir femme.

Une promesse nous a unit, une autre nous délie tel est la fin de l'histoire.

Aime-moi ... (TERMINÉ)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant