Le jour où ma vie a basculée

Au commencement.

Je marche dans le couloir du lycée en allant au cours de maths quand j'entends de loin.

— Quelqu'un ici à vu Nesrine?
— On était en cours ensemble tout à l'heure mais depuis je ne l'ai pas vu.

Nesrine, c'est moi et ici c'est ma maison. Enfin  plus pour longtemps car demain on me vire d'ici ou plus tôt je suis libre.

— Oui Chris, je suis là ! Qu'est-ce que tu me veux?
— Moi vouloir quelque chose de toi? Dans tes rêves, c'est la directrice qui te demande dans son bureau. Et fissa.
— Ordure vas ! Dis-je en rigolant.

Chris est un éducateur de l'orphelinat/internat, je le connais depuis petite puisque j'ai grandis ici.

Je pars donc prévenir le prof puis me dirige vers le bureau de la directrice.

Je toque une première fois attendant réponse de sa part.
Aucune réponse.
Je toque une seconde fois et un homme en costume m'ouvre la porte et m'invite à entrer.

— Bonjour.
— Bonjour Nesrine, viens assied toi.
— Merci Asma ! Que ce passe t-il? Je dois m'inquiéter?
— Il n'y a rien de grave, tu n'as pas à t'en faire mais c'est tout de même important.
— D'accord je t'écoute alors.
— Je vais tout d'abord laisser le monsieur juste ici se présenter. Dit-elle.
— Bonjour Nesrine, pour commencer je tenais à te dire que je suis content de voir que tu vas bien. Je m'appel Bennet, je travaille pour tes parents biologiques et c'est moi qui t'ai amené ici juste après ta naissance. Je dois t'avouer que je n'ai jamais vraiment cessé de veiller sur toi. Je suis donc venu ici aujourd'hui pour te révéler certaines vérités. Malheureusement l'identité de tes parents doit perdurer secrète.... As-tu des questions ?

Un silence de quelques secondes se fit sentir comme une éternité que je décida finalement de briser.

— Sincèrement je ne sais pas trop quoi dire ni quoi penser. J'ai énormément de questions c'est vrai mais d'un autre côté je n'ai jamais voulu savoir d'où je venais. J'ai beaucoup trop de rancoeur et encore plus aujourd'hui. Et maintenant que j'ai la possibilité de savoir mon identité il m'est interdit d'en savoir plus sur mes parents. Je trouve ça injuste. Où suis-je né ?
— Tu es venue au monde ici en France, tes parents étaient en voyage.
— Et ils ont décidés de m'abandonner ici comme ça sans même se soucier de moi !
— C'est plus complexe que tu ne le pense, ils ont fait ça pour te protéger tu sais
— Me protéger dis-tu? De quoi ? Le monde est maudit de partout. Ai-je des frères et sœurs ?
— Oui mais tu en saura plus dans quelques temps. En attendant je dois m'en aller. Demain il y aura quelqu'un qui viendra te chercher c'est ton agent, son rôle est de veiller sur toi 24/7.
— Euh j'ai mon mot à dire ?
— Non pas vraiment. A bientôt Nesrine, Asma te donnera plus d'indication.
— Au revoir Bennet.

Je le vois quitter le bureau et le bruit de ses pas s'estomper.
Je suis déboussolée, tout ça c'est trop pour moi.

— Asma tu en penses quoi? D'ailleurs c'est légal ça? J'ai 18 ans demain, donc normalement une fois qu'on est majeur on est émancipé non? Je ne suis pas obligé de les suivre.
— Ma chérie, tes parents on beaucoup d'influence et ils peuvent rendre le légal illegal et l'illégal légal. Je pense que ça te coûte rien de voir comment ça se passe. Tu peux même je pense poser tes propres conditions à un moment. Maintenant c'est à toi de voir, je te fais confiance et je serais toujours là pour toi et te protègerai quoi qu'il arrive. Ne te presse pas la nuit porte conseil. Je te dispense de cours pour le reste de la journée, tu peux faire ce que tu veux. Demain viens dans mon bureau à 9h j'ai encore pleins de choses à te dire.

Je lui dis au revoir et sors de son bureau.

Je marche dans les couloirs en errant comme un zombie, la tête dans les nuages. Je fini par arriver par je ne sais quel miracle à la falaise du belvédère. C'est mon jardin secret, l'endroit où je me réfugie qu'il pleuve ou qu'il vente.

Je m'assieds au bord de la falaise les pieds dans le vide comme à mon habitude. Je repense à tous ce que j'ai appris aujourd'hui, beaucoup trop d'informations en une journée et pour une seule personne.

Plus j'y pense et réfléchis plus la migraine me montre à la tête. Je décide alors de m'allonger, fermer les yeux, respirer et vider mon esprit de toute pensée.

Je ne me rendis compte que je me suis endormie que lorsqu'une femme me réveilla.

Le soleil était à l'horizon et la nuit commençait à tomber. Un couché du soleil sublime me faisait face et la femme s'assis près de moi.

Elle avait l'air inquiète pour moi mais avait aussi l'air de porter de lourds problèmes elle même.

Elle portait le voile donc je déduisais qu'elle est elle aussi musulmane.

Nous avons commencé à parler de tous, de rien, de nos vies et de nos problèmes mais aussi des bons côtés de la vie. Quand la notification de prière sonna de son téléphone, elle me proposa de l'accompagner prier avec elle à la mosquée.

On pris sa voiture et arriva seulement cinq minutes après. Elle me prêta un hijab et une robe que je mis instantanément puis nous rentrons à l'intérieur de la mosquée et montâmes à l'étage des femmes. Beaucoup y étaient déjà installés attendant l'heure.

L'imam commença l'appel à la prière. Il y avait dans la pièce une osmose entre nous tous indescriptibles. La prière dura moins de 10 minutes mais à été pour moi une bénédiction dont je ne voulais pas m'éloigner. L'imam prêcha puis on s'en alla.

Sachant qu'il était bientôt 20h, l'heure du couvre feu de l'internat, elle me proposa de m'y conduire.

En arrivant devant le portail, elle s'arrête puis me demande mon contact pour qu'on puisse se revoir. Je le lui donne sur le point de sortir du véhicule quand elle me retient, m'enlace et me dit les larmes aux yeux.

— J'étais venu sur la falaise pour en finir et puis je t'ai vu, tu avais l'air d'avoir besoin d'aide. Au début je voulais passer mon chemin et faire ce que j'avais prévu et puis je me suis retournée vers toi et j'ai décidé de m'approcher de toi pour voir si tout allais bien. C'est à ce moment que j'ai oublier mes propres soucis et je me suis consacrée à toi. Mais finalement je me rends compte que c'est toi qui a été envoyée pour moi et pas le contraire. Merci d'exister et d'être toi même. C'est grace à toi si je suis toujours là et maintenant je vais beaucoup mieux.
— Merci à toi d'avoir été la. Tu as ravivé une flamme en moi et maintenant j'ai les idées plus claires en ce qui concerne ce que je veux. Merci à toi.

Je la vois s'éloigner en rentrant de justesse dans l'enceinte de l'internat.

Je pris mon dîner puis alla me coucher. Demain une grande journée m'attends j'en suis sure.