Aryana

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« ARYANA ADELAIDE DU BARON ! Viens ici tout de suite ! ». Ma mère a crié si fort qu'elle me sortit immédiatement de mes pensées.

     Je me retournai et souriais de toutes mes dents. Ma mère comprit instantanément. Je courrai pieds nus encore plus loin, essayant d'éviter chaque flocon. Même si cette simple pensée peut sembler stupide, je voulais penser que le temps pouvait s'arrêter sous mes pas et que je pouvais être plus rapide que lui et donc être plus rapide que l'ascension interminable de ces flocons. Les arbres défilaient devant mes yeux et la température montait en moi. Le sang battait fort dans mes tempes, comment échapper à l'inévitable,comment devenir quelqu'un d'autre ? Comment fuir sa destinée ? Ma mère, vêtue d'un jean et d'un gros pull, me courrait après sous la neige. Je me retournai et regarde son visage rougi par le froid et la course qu'elle venait de mener en me poursuivant. Je souriais de toutes mes dents. Je décidai donc de m'arrêter, tout en comprenant que jamais plus je ne pourrais être une enfant après la journée de demain. Je ne pourrais jamais plus courir comme une gamine où je le veux, jouer à cache cache dans les arbres fleuris au retour du printemps, skier avec mon père dans les plus hautes montagnes ou voyager en tant que Du Baron ...


      "Je ne trouve pas ça drôle, Arya ! Tu vas tomber malade alors que ton arrivée à la cour est imminente. Il faut que l'on parte dans une heure ... S'il te plaît !

     - Oui,je suis née le 31 décembre. J'ai bien failli échapper à cette malédiction surtout que je suis née très tard le soir, mais non.

     - Alors le prince m'attendra encore un peu, souris-je de plus belle.

Et c'est alors que ma mère éclata de rire, d'un rire franc et magnifique ! Un rire que j'aime tellement, il représente la vie et la joie. Je lui jetai une boule de neige.

     - Fille indigne ! rit-elle."

     Je continuai de lancer de petits projectiles sur ma mère et elle en fit de même durant quelques minutes puis dit :

     "Tu as gagné !

     - Je gagne toujours !

     - Il ne sait pas à quoi s'attendre le pauvre (le prince), il ne sait pas que bientôt une tornade arrive chez lui, dans son beau palais, dans sa vie ...

Ma mère me couva de son adorable regard, ses yeux du même gris que les miens se rétrécirent. Elle me détaillait de la tête aux pieds.

     - En fait, je ne pense pas qu'il mesure sa chance, ce prince ... reprit-elle

     - Maman, il n'a pas vraiment de chance, il ne peut même pas choisir qui il peut aimer ou non... Enfin, lui si en définitive, mais moi je n'aurai jamais ce privilège.

     - Quand il te connaîtra, c'est de toi dont il tombera amoureux.

     - Tu regardes la presse comme moi ou on ne vit pas sur la même planète ? Sa majesté Christopher est quelqu'un de méprisable, arrogant et coureur de jupons. Ce n'est pas ce que je veux pour moi. Et ce n'est pas ce que tu devrais vouloir pour moi non plus. Franchement, on ne vient pas du tout du même monde, et soyons honnêtes, il n'y a aucune chance qu'il me choisisse.

     - Pourquoi crois-tu la merde que crachent les médias ? Si ça se trouve, c'est une personne très intéressante. Mais garde toujours à l'esprit d'où tu viens, s'il te plaît. Et si c'est quelqu'un de bien, il verra forcement la personne extraordinaire que tu es aussi."

Une princesse dans son tempsWhere stories live. Discover now