Ou l'histoire d'une convalescence :
Cette année là je du réapprendre à vivre.
Doucement, chancelant comme un malade n'ayant pas marché depuis des années, j'ai reconstruit ma vie.
D'abord il me fallait une vie sociale. Alors je me rapprochai d'une, puis de deux, filles de ma classe. Elles étaient délicieusement normales. Hétérosexuelle, cis, d'un physique banal et d'une intelligence sommes toutes acceptables. Elles étaient ce dont j'avais besoin pour me remettre de mon année de brouillard. Mais, à leur contact, j'ai peu à peu enfoui au fond de moi une chose découverte en seconde : mon attirance pour les relations entre homme. Elles n'étaient pas attirées par cela, alors je n'en parlais pas et peu à peu j'ai réussit à oublier que cela avait été si important pour moi.
Et cela fut d'autant plus facile à mettre de côté que j'étais amoureuse. Folle d'amour pour une fille, la même pour laquelle je m'étais allongée dans la rivière un an plus tôt, je me pensais bisexuelle. Pour moi c'était une conclusion logique car je ne connaissais alors pas les orientations romantiques. Les choses étaient alors simples, si je pouvais aimer les hommes autant que les femmes alors j'étais bisexuelle. Aujourd'hui je sais que cela renvoie à biromantique que cela est semblable bien que très différent et que cela ne me correspond pas plus que bisexuelle.
Mais en terminale j'étais sûre de moi : j'étais bisexuelle. J'étais heureuse d'avoir enfin réussit à l'accepter et je ne m'en cachais pas auprès de mes amies. Hélas, tellement occupé à me réjouir de ma prise de conscience au niveau de ma sexualité, je ne me souciai pas du tout de mon genre. J'étais bisexuelle, cela me suffisait amplement, pourquoi aurais-je du me compliquer la vie avec ce genre de questionnement ?
Et puis dans mon environnement rien ne me pousser à me poser ce genre de question. Mes amies étaient cis et je leur ressemblais. Comme elles j'aimais le maquillage et faire les magasins, comme elles j'aimais le cinéma et les séries, comme elles j'aimais parler de la personne que j'aimais. Comment alors penser que je n'étais pas une fille alors que j'étais si proche d'elles qui l'étaient ?
Cette année là rien ne se passa vraiment.
J'ai surtout cherché à me construire une petite vie normale, entre les cours et les amies. Un petit quotidien de presque adulte banal et lisse, je ne me différenciais que par ma bisexualité. Je ne cherchais plus autant à me conformer qu'avant, j'osais enfin exprimer certains de mes goûts et de mes passions.
Ma personnalité commençait doucement, au bout de presque dix-huit ans, à se construire. Ce n'était pas grand-chose, juste des balbutiements, et c'était tardif. Ce que les autres personnes ont fait durant leur collège et le début de leur lycée moi je ne l'ai commencé qu'alors que je révisais le bac.
J'étais en retard, peut être le suis-je encore ? Mais je n'arrive plus à voir cela comme une mauvaise chose. J'ai juste prit un chemin différent, un peu plus long et tortueux, mais il finit par m'emmener là où je devais aller.
L'année qui suivie fut celle de mes débuts dans la vie adulte et elle sonnera la fin de notre voyage. Lorsqu'elle s'achèvera alors viendra le temps débuter un nouveau chapitre de ce récit.
Hum, sans doute la partie la plus courte que j'ai écrite avec l'introduction.
Vraiment pas grand chose à dire sur cette année. Elle fut plus un entre deux, un pont entre ma dépression et mon véritable rétablissement.
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Comment je suis devenu.e un papillon
SpiritualLes hommes naissent chenilles. Et puis un jour alors qu'ils ne sont déjà plus des enfants ils commencent à se construire un cocon. Un fil pour leurs passions, un fils pour les amis, un autres pour les ennemis, un pour le plat favori, un autre pour c...