Chapitre 13

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Je suis émerveillée. J'ai toujours vécu dans les alentours de Paris mais je n'avais jamais vu la tour Eiffel en vrai. Mes parents m'avaient expliqués qu'ils s'étaient rencontrés lors d'une soirée dans un bar au pied de la tour. Ils avaient dansé ensemble mais rien de plus. C'est le lendemain qu'il se sont rendu compte qu'ils étaient dans la même université.
Ed me ramène à la réalité en me tirant par la main. La surprise n'est pas finie.
Après avoir découvert la tour Eiffel, Ed m'emmène vers une file d'attente. Un ascenseur se tient devant nous.

- Qu'est-ce que tu fais, Ed? je lui demande, légèrement paniquée. Je déteste les ascenseurs. 

Il se tourne vers moi et me sourit.

- Tu ne veux pas voir la plus belle ville de France dans toute sa splendeur?

Je comprends. Nous allons monter au sommet.
Mon excitation s'agrandi malgré ma peur et c'est moi qui le tire désormais. Après avoir payer, nous nous mettons dans la fil. 
Nous sommes les prochains. J'ai tellement hâte que mon corps ne supporte pas toute la joie que j'ai absorbé je dois donc m'appuyer contre Ed en plus de ma béquille pour ne pas tomber.
Les portes de l'ascenseur s'ouvrent. Je me jette littéralement dedans, entraînant Eden avec moi.
Je saute comme une gamine en sentant la boite monter. J'ai tellement hâte de sentir le vent sur moi, de voir la belle ville de France en hauteur. J'en oublie totalement que je suis dans un ascenseur et qu'un simple problème technique pourrait me tuer plus tôt que prévu. 
Quand la boite s'arrête, je pousse les personnes devant moi, j'en oublie même ma béquille.
La première chose que je vois en sortant est juste la lumière qui m'ébloui. Enfin habituée, une vue juste magnifique se présente devant moi. On peut voir les habitants courir dans tous les sens, parler, rigoler, s'amuser, ce qui la rend vivante.
Quand l'excitation m'a quittée et que le calme prend place, mes forces me quittent et je commence à tomber. Un bras entoure ma taille et me maintient debout.

- La beauté du paysage te fait perdre connaissance?

Je me tourne vers Ed qui me regarde avec de l'amusement mais aussi de l'inquiétude.

- Et bien, oui, je crois que c'est ça. répondis-je.

Il me sourit et tourne son regard vers la vue. Je fais de même et je pense à Ed.
Quand il m'a annoncé pour le stade de ma maladie, je me suis posé des milliers de question. La plupart était sur mon médecin.
Pourquoi mon cœur bat comme ça quand je le vois? Pourquoi je sens des picotements quand ses mains touchent ma peau? Pourquoi je veux toujours le voir?
J'avais déjà ressenti ça auparavant. J'étais en primaire et ça faisait un an que je savais pour ma tumeur. Un garçon m'avait tapé dans l'œil. Il s'appelait Will. J'avais une perruque à cette époque. Il me jetait des regards aussi de temps en temps et je pensais avoir mes chances. Je ne savais pas qui il était réellement.
Un jour, j'avais fait tomber une farde d'un gars de ma classe. Il s'est énervée et m'a poussée. En tombant, ma perruque s'est retrouvée au sol. Plus un son n'est sorti des lèvres des élèves. J'ai levé les yeux et j'ai croisé le regard de Will. J'y voyais du choc mais aussi du dégoût.
Je suis rentrée chez moi en pleure. Le lendemain, je suis quand même retournée en cours mais tous les élèves me regardaient bizarrement. Will et ses amis ont commencé à se moquer de moi et à retirer ma perruque quand j'avais le dos tourné. C'est à partir de ce moment-là que j'ai décidé d'arrêter d'aller à l'école. Vu que je lis beaucoup, ça a compensé toutes mes années scolaires perdues. Je vais aussi aux cours organisés par les hôpitaux pour les enfants gravement malade. Je pourrais arrêter maintenant que je n'ai plus l'âge d'aller à l'école mais mes connaissances sont les seules choses qui me reste. J'ai décidé aussi de ne plus jamais tomber amoureuse. C'est pour ça que quand je me suis rendue compte de mes sentiments en vers lui, je n'ai pas voulu l'accepter.
La main d'Ed qui s'agite devant mon visage me ramène sur Terre.

- Hého! Viens! La surprise n'est pas terminée. me dit-il.

Il m'entraîne vers l'ascenseur. Quand nous arrivons en bas, nous nous dirigeons vers une petite rue à quelques minutes de la tour.
Un bâtiment se dresse devant nous et quand nous nous arrêtons et je peux lire sur une des vitres "Restaurant".

-Prête à goûter la gastronomie française? me demande-t-il.

- Prête! m'exclamais-je super excitée. La nourriture, c'est la vie.

Nous entrons et le décors est juste magnifique. Les chaises sont en cuire noir et les tables sont en chêne. Les murs sont blancs et des cadres de grands artistes sont accrochés à ceux-ci.
Nous nous asseyons à une table à l'étage près d'une fenêtre et je me rend vite compte quand le serveur vient nous prendre nos commandes qu'on est dans un restaurant chic. Aussi, les escaliers en marbre blanc et les lustres en cristal auraient dû me mettre la puce à l'oreille.
Il y a tellement de bonnes choses que j'ai du mal à choisir. Je décide de prendre le menu du chef. Ce sera lui qui choisira ce que je mangerai du début à la fin et j'ai bien fait de laisser m'emporter. Le début du repas ne m'avait pas énormément surprise mais mon dessert était vraiment exceptionnel! Quand j'ai demandé au serveur ce que c'était, il m'a répondu que j'avais dans mon assiette de la glace à la rhubarbe avec un coulis de fraise et un cake aux épinards et à la pistache. J'ai longuement hésité à manger mais, pour finir, c'était vraiment bon. 
Après cette excellent repas qui m'a été offert par Ed malgré mes protestations - un têtu cet homme - , il fait déjà noir dehors et nous décidons d'aller nous asseoir près de l'Arc de Triomphe.
Nous prenons un banc juste en face de celui-ci et nous restons dans le silence quelques temps.
Après deux-trois minutes, Ed me prend la main.

- Je dois te dire quelque chose...

Je le regarde et attend la suite.

- Depuis que je t'ai rencontrée, tu ne sors plus de mes pensées... Chaque jour, chaque nuit, tu me manques quand tu n'es pas près de moi. Mon coeur bat plus vite quand tu es à mes côtés. Je ressens des papillons dans mon ventre quand tu me touches. Quand tu es mal, je veux juste te prendre ta maladie et l'avoir moi. Je veux juste toi, seulement toi... Je sais que je suis beaucoup plus vieux que toi mais, comme on dit, l'amour n'a pas d'âge. Alors voilà Rose je...

Non...
Il lève son regard vers moi et me dit avec un petit sourire trop craquant:

- Je t'aime, Rose...

Encore un moment avec toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant