Sieben

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J'apparus sur scène dans un brouillard pailleté (je l'avais fait exprès), un micro à la main.
Tout le monde était silencieux. Il n'y avait pas un bruit.
Et puis soudain des chuchotements :
-Mystère.
-C'est Mystère !
-Elle est venue ici !
-Mystère  !
-MystèreMystèreMystère...
Ma première note s'éleva.
Silence dans les rangs. Les artistes derrière moi ne faisaient aucun bruit. Je portai le micro à mon visage et me mis à chanter. En même temps j'ouvris mon esprit à tout ceux qui sont dans la salle et guéris. Il y avait un enfant en fauteuil roulant dans la salle. Je me concentrai sur lui.
Ma voix sortit merveilleuse, envoûtante. Tous étaient suspendus à mes lèvres. Je chantais parfois en français, parfois en allemand, parfois en anglais. Et parfois même je chantais en une langue que j'avais inventée.
Je chantai longtemps. Le temps de guérir tous ceux présents ici. Le temps de guérir cet enfant prisonnier de sa chaise roulante.
Il ne s'apercevrait pas tout de suite qu'il pouvait marcher. Mais bientôt.
La dernière note plana puis s'éteignit doucement. Je décidai de rester un peu pour voir comment l'enfant. Je souris puis me téléporte dans un couloir qui arrive dans la salle. J'étais derrière tout le monde et personne ne m'a remarquée. Je regardai l'enfant juste à quelques mètres.
-C'est un honneur de vous rencontrer, fit une voix dans mon dos en anglais.
Je me retournai brusquement comme une enfant surprise en train de faire une bêtise.
Un jeune homme me regardai. Ses yeux turquoises me sondaient. Un souvenir s'extirpa de ma mémoire. Celui d'un garçon aux mêmes cheveux noirs que le jeune homme en face de moi.
Impossible qu'Alek soit ici, me raisonnai-je, et quand bien même, il ne me reconnaîtrait pas. Je suis Mystère pas Iris. Mystère.
-De même, déclarai-je de ma voix chantante en tâchant de bien rester dans l'ombre du couloir.
-Vous avez un voix magnifique... Mystère.
Le sourire du garçon se fit plus prononcé. Sa peau mate apparaissait plus sombre dans la semi-obsurité du couloir.
-Elle est aussi magnifique que vos pouvoirs sont profonds et puissants.
Je tressaillis.
-Je n'ai vu une telle puissance qu'une fois dans ma vie, vous savez.
Ses yeux tombèrent sur ma main. Où brillait ma Bague avec les reflets de l'ambre enchâssée sur l'anneau.
Je cachai immédiatement ma main dans mon dos.
-Merci, monsieur... Comment puis-je vous appeler ? demandai-je avec un sourire bienveillant.
-Aleksander. Aleksander Hauptmann.
Mon sourire se figea.
Aleksander.
Je ne devais rien laisser paraître. Je lui souris.
-Et bien, j'ai réellement été enchantée de vous rencontrer mais je dois vous quitter malheureusement. Au revoir, monsieur Hauptmann.
Et je décampai. Enfin... je partis dignement. Dès que je fus seule, je me téléportais jusqu'à chez moi.

Les Trois faces du Visage ☆ Où les histoires vivent. Découvrez maintenant