Drowned

Chapitre 24: Partie 1

Bonne Lecture ~♡

La soirée s'est étrangement bien passée.

Je me suis excusée à Selena et j'ai découvert que Saul était très différent d'Alex. Moins mystérieux, plus brute de décoffrage, très franc et il peut même sembler manquer de tact, mais dans l'ensemble il paraît être réellement très gentil. Et regretter désespéramment ses actes.

Nous avons eu la brillante idée au milieu du repas de nous éclipser de table avec Selena et avons parlé pendant prés de quinze minutes aux toilettes avant de revenir et miracle, en revenant, les deux frères semblaient s'être mis au point. Alex était moins crispé, et avait même lacé ses doigts aux miens pendant la seconde partie de la soirée.

Une fois les derniers cafés engloutis, nous nous sommes quittés et Alex m'a ramenée à la maison. Nous sommes restés dans la véranda à se bécoter puis comme d'habitude il m'a laissée sur le pas de la porte avec un « à demain ».

Je suis rentrée, quoiqu'un peu déçue de toujours finir toute seule et me suis endormie après m'être démaquillée et mise en pyjama.

Le lendemain, j'ai consacré ma matinée à Tobias, nous nous sommes promenés, puis avons « déjeuné » disons plutôt que nous avons dévalisé le rayon chips de la supérette du coin et que nous nous sommes empiffrés.

Puis nous sommes allés aux magasins pour trouver une jolie chemise à offrir à Calvin. Après mûre réflexion nous avons décidé de prendre la chemise noire au col Claudine, et avons fait une pause dans un café avant de devoir se remédier à retourner au motel prendre les valises de Tobias.

Dans le bus vers l'aéroport, malheureuse au possible, je me suis mise à pleurer comme une fontaine.

- Je t'enverrai un message chaque matin Foster, promit-il en m'enlaçant dans ses bras.

Puis il sort une petite boîte rectangulaire rose de sa poche, ce qui me fait rire parce que j'ai également une petite boîte à lui donner.

Nous échangeons les cadeaux en rigolant, j'ouvre la mienne, un bracelet semblable au collier en argent avec la pierre en quartz rose que j'ai reçu à mon anniversaire, se trouve sur le petit coussin de velours. J'exulte en l'embrassant puis l'attache.

Je n'ai jamais retiré mon collier, pas une seule fois depuis mon anniversaire. Je pose un second baiser sur sa joue puis lui demande d'ouvrir sa boîte. Il s'exécute et le bracelet en cuir que j'avais si difficilement choisit, il y a quelques jours, apparaît.

Il me serre contre lui comme un dingue et j'en fais de même. Encore plus difficile qu'au bal, cet adieu semble annoncer une longue absence et beaucoup de distance.

C'est les yeux pleins de larmes, qu'il file.

Notre relation est privilégiée, je n'aurais jamais cru m'attacher autant à une personne.

Il y a eu beaucoup de passage dans ma vie, mais Tobias a laissé une empreinte. Il m'a fait connaître le bonheur qu'apporte l'amitié, et en étant si souvent présent et là pour moi, m'a donné la force de continuer d'avancer. J'ai appris que l'amitié est instinctive et que ceux que l'on soupçonne le moins de pouvoir nous aider peuvent des fois nous sortir des problèmes dans lesquels nous macérons.

Nous nous quittons aujourd'hui pour se trouver encore plus évolués plus tard. Pourtant, j'ai ce pincement au cœur qui persiste alors que je prends le bus pour rentrer. C'est si dur de laisser derrière soi une personne chère.

Rentrée, je m'affale lamentablement sur mon lit. Je suis séchée, j'ai passé une journée incroyable et dure à la fois.

Je regarde mon poignet, la pierre brille.

Puis j'entends quelque chose frapper sur ma fenêtre, je me retourne, et n'aperçois rien.

Je me lève l'ouvre et découvre dans le jardin Alex avec des fleurs à la main.

- Ô Roméo, commençai-je en m'accoudant au rebord, Roméo ! Pourquoi es‑tu Roméo ! Renie ton père et refuse ton nom, ou, si tu ne veux pas, fais‑moi simplement vœu d'amour et je cesserai d'être une Capulet.

- Écouterai‑je encore, ou vais‑je parler? répliqua-t-il amusé.

- Je suis vraiment désolée, mais je ne connais pas la suite, avouai-je en éclatant de rire. Que fais-tu là ?

- Tobias vient de partir, donc je pensais que tu devais être relativement triste, expliqua-t-il, donc je pensais jouer au romantique pour te faire sourire.

Je lui fais signe de ne pas bouger et descends rapidement les marches pour le rejoindre. Lorsque j'arrive face à lui, je me laisse immédiatement prendre dans ses bras. C'est reposant. J'avais les méninges en feu depuis que j'ai laissé Tobias.

Je sens l'odeur des fleurs dans mon dos. Et aussi l'odeur douce de son parfum, je crois qu'il n'en porte pas en réalité, que c'est juste son odeur corporelle. C'est très fin, on dirait l'odeur du mimosa.

- Ça te tente un cinéma en plein air ? questionne-t-il contre mon oreille doucement.

- Oui, affirmai-je en me reculant.

Je rive mon regard au bouquet. Une vraie explosion de couleur.

- Dors à la maison ce soir, lance-t-il en me donnant le bouquet.

- D'accord.

Je ne réfléchis pas, il n'y a certainement aucune proposition sexuelle derrière tout cela, et de toute évidence, j'ai décidé de ne plus céder à chaque fois.

Je me sens si stupide lorsqu'il m'abandonne à moi même, je ne tiens pas à renouveler l'expérience. J'en suis venue à l'idée stupide de limiter nos contacts pour ne pas me laisser aller si facilement. Je vais m'accrocher aussi fort que possible à la terre ferme; quelle que soit la tentation et même si ses lèvres sont incroyables.

- Tu es bien docile aujourd'hui, constate-t-il en écartant quelques mèches de mon visage.

- Tu préfères quand je suis en désaccord avec toi, ris-je en penchant le visage pour toucher davantage sa main.

- Je t'aime dans tous les cas, mais ne prends pas la grosse tête, me prévint-il en se rapprochant pour m'embrasser.

- Je vais me préparer, on dîne rapidement quelque part ? supposai-je précipitamment en m'esquivant, me dirigeant vers la maison.

- Euh... Oui, répondit-il désabusé en me suivant.