Chapitre 1
Tolomea, 1753
Albafica se réveilla dans un lit qui n'était pas le sien, avec un furieux mal de tête. Le faible éclairage venant de la fenêtre lui permit de distinguer que la chambre était spacieuse et décorée avec goût. Sur la table de chevet étaient posés une carafe d'eau et un verre en cristal, un livre et un bouquet de roses rouges, roses et blanches. Il portait pour tout vêtement une chemise de soie blanche qui sentait bon la cannelle. La porte de la chambre s'ouvrit et la lumière s'alluma brutalement.
- Bonjour Albafica, ravi de te voir enfin réveillé. salua une voix masculine qu'il lui sembla reconnaître.
Le chevalier plissa douloureusement les yeux pour tenter d'identifier son interlocuteur.
- Oh ! Excuses-moi !
La cruelle lumière s'éteignit et une boule de cosmos éclaira la chambre de façon plus tamisée.
- Je pense que c'est mieux comme ça.
Albafica pût enfin distinguer l'homme qui était entré. Non ! Ce n'était pas possible ! Minos du Griffon se tenait là, debout devant lui avec un plateau-repas à la main. Mais qu'était-ce donc que cette mascarade ? Le Poissons se leva d'un bond pour en découdre... Il fut rattrapé in-extremis par le spectre. D'un bras, où se mêlaient fermeté et douceur, celui-ci maintenait le chevalier contre lui. Le cœur d'Albafica se mît à battre plus fort. La chemise du juge sentait bon la cannelle et cette main sur lui, pourquoi semblait-elle si familière ?
- Eh là doucement chevalier ! Tu viens de passer dix ans dans le coma, alors laisse le temps à tes jambes de se réveiller complètement. lui expliqua Minos en le faisant assoir sur le lit. Enfin, je dis coma, mais ce n'est pas tout à fait exact puisque tu es....
- Mort. termina Albafica. Je suis mort ! Tu m'as tué !
- Je te signale que la réciproque est vraie. ironisa le Griffon en posant le plateau sur le chevet.
- Où suis-je ?
- Dans ma chambre, à Tolomea.Le chevalier fronça les sourcils. Son cerveau encore embrumé se posait des centaines de questions trop floues pour qu'il puisse les formuler.
- Arrête de t'imaginer des choses je me suis installé dans la chambre d'à côté. déclara Minos amusé. Je t'ai apporté de quoi manger, normalement tu n'en as pas besoin, mais ton esprit doit te dire le contraire
Albafica se rendit compte qu'en effet il avait très faim. Pour rien arranger, la soupe sentait horriblement bon. Il soupira tandis que Minos l'aidait à se remettre sous l'édredon. Une fois de plus, le contact des mains du juge le troubla. Pourquoi lui semblait-elles si familières, si rassurantes.
-Pourquoi fais-tu cela ? demanda-t-il brutalement
-Parce que tu me plais et... Ne te plains pas, tu devrais être en train de te les geler au Cocyte. répondit le Griffon en posant le tableau sur les genoux du chevalier.La méfiance d'Albafica lui fit remarquer la micro pause dans la phase du juge. Cependant, il n'eut pas le temps de l'interroger car des coups retentirent à la porte.
- Allez mange, je reviens.
Dans sa hâte d'en finir avec l'importun, Minos ne ferma pas correctement la porte, de sorte qu'Albafica pu entendre le juge et son visiteur qui n'était vraiment un modèle de discrétion. Il se concentra sur leur voix pour écouter la discussion.
Le Griffon grimaça en apercevant Eaque. Le Garuda qui était déjà du genre à s'incruster, était encore pire depuis qu'il hébergeait le Poissons.
-Alors ! Comment va ta précieuse poupée ?
-Ça y est, il est réveillé.
- Génial ! Tu vas pouvoir te le faire et le renvoyer là où il devrait être.
- Non, je ne veux pas que cela se passe comme ça.
- Minos ! Tu n'as pas voulu le sauter pendant qu'il était inconscient, je peux le comprendre. Mais maintenant qu'il est réveillé, amuse-toi avec et débarrasse tant... Et vite !
-Je t'ai déjà dit non.
-Mais enfin, c'est ridicule ! Tu pourrais avoir n'importe qui. N'importe quel damné serait près à assouvir le moindre de tes fantasmes pour échapper à leur supplice quelques heures. Alors pourquoi lui ?
- Parce que...
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Souviens-toi de moi
أدب الهواةAlbafica se réveille dans le lit de Minos après, selon ce dernier, un coma de dix ans. Mais le chevalier refuse de le croire et se demande quel sont les véritables intentions du juge.