Léona

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Je crois que je suis folle.

Pour faire partir les sbires de mon père, Callum avait pris son apparence d'orc. N'en ayant jamais vu de ma vie,  je m'attendais à voir une créature vulgaire. Voire effrayante. Mais je m'étais complètement, totalement plantée ; bien que je ne voyais Callum que de dos, sa forme d'origine était bien plus qu'engageante : Il avait grandi et s'était étoffé davantage, si bien que son tee-shirt avait craqué sous ses muscles impressionnant.

Miam...

Sa peau magnifique était passée d'un teint tout juste halé à une couleur rouille stupéfiante. Il semblait dur. Dangereux... Létal. Un déferlement de puissance avait alors envahit  le salon, libéré brusquement lors de la métamorphose.

J'en avais le souffle littéralement coupé. Pas par surprise, alors que Callum avait quitté sa forme humaine. J'étais restée bouche bée car l'afflux d'énergie provenant de cet homme, dangereusement virile et pourtant curieusement protectrice, réveilla mes pulsions charnelles telle un feu d'artifice.

Mon dieu, je rêve...

Sa présence écrasante m'excitait à un tel point que j'avais l'impression d'avoir dans les veines de la lave en fusion, à la place de mon sang.

Je ne sentais plus mes membres, qui s'était étrangement engourdit. Mordillant ma lèvre inférieure, j'avais la sensation que mes joues flambaient et le seul mouvement que je percevais chez moi était le battement déchaîné de mon cœur. Aussi, ce n'était plus de légers papillons tout doux que je sentais dans mon bas ventre : c'était plus intense que ça, comme un saut à l'élastique les yeux bandés. C'était fulgurant,  tel un éclair brûlant frappant directement le creux de mon putain de vagin.

Putain de merde, pourquoi ?

Pourquoi je ressentais ça avec une telle violence ? Pourquoi je ne pouvais pas détourner le regard de ce mec ? Et pourquoi je ne pouvais enlever de mon cerveau cette image de lui, nu au-dessus de moi, mes jambes autour de sa taille, pressant son corps ferme entre mes cuisses ?

Callum jeta l'un des mecs en noir dehors, l'autre ayant pris la fuite l'instant d'avant. Il ferma ensuite la porte du salon et soupira, avant de reprendre son apparence humaine. Quand il se retourna vers moi, je n'avais toujours pas repris contenance et vu comment il écarquillait les yeux, il avait remarqué mon désir ardent. Son regard étincela subrepticement, métallique, l'espace de quelques secondes. Je m'attendais déjà à ce qu'il dise quelque chose. J'attendis... mais il garda le silence et détourna ses prunelles.

_ Est-ce que ça va ? Me demanda-t-il après avoir passé une main dans ses cheveux.

_ Oui. Euh... ça va. Je suis désolée, m'excusais-je précipitamment. Je n'aurais jamais crus que mon père me retrouverait si vite... Ni que les deux débiles feraient un esclandre dans ton salon. Je te rembourserais...

_ Ne dis pas n'importe quoi, me récrimina Callum, les yeux dans les yeux. Tout ça n'est en rien de ta faute. Viens avec moi.

Devant mon air interrogatif, il prit un trousseau de clé et ouvrit une porte donnant sur un escalier en colimaçon.

_ Mon appartement est à l'étage ajouta-il, affable. Et je vais te servir un thé, car d'après ma mère, toutes les occasions, bonne ou mauvaise, sont viable pour un thé.

Il cherchait à me faire me sentir bien, à me mettre à l'aise. Je souris, bien que je ne comprenais pas ce qu'il me faisait ressentir à ce moment. Je ne m'étais jamais sentie autant en sécurité avec quelqu'un qu'avec Callum. Cet homme dégageais quelque chose... et je me doutais que ça ne provenais pas de sa nature d'orc. Je m'installais sur l'un des tabourets de l'ilot central chromé. Callum mit de l'eau à bouillir puis sortis une tasse et une coupelle en verre, une petite cuillère, du sucre de canne en morceau ainsi que des sachets de thé de différents parfums et un assortiment d'épices.

The Real Men Tome 1: CallumOù les histoires vivent. Découvrez maintenant