Son sang sur son poignet.
Cette lame qu'il utilisait depuis trop longtemps maintenant était rouge écarlate. Les cicatrices sur son corps étaient de plus en plus nombreuses. Ses jambes, son ventre et ses bras en étaient recouverts. Certaines étaient en train de disparaitre, ayant été faite il y a plusieurs mois de cela. D'autres étaient si récente que l'on aurait pu croire en les observant qu'elles venaient d'être faites.
Une deuxième coupure.
Il avait commencé à agir ainsi à la mort de son meilleur ami. Il le faisait pour se soulager, pour oublier durant un instant sa peine, pour se punir. Il se punissait car il se sentait coupable. Coupable de ne pas avoir pu sauver son meilleur ami. Coupable de ne pas avoir été assez présent pour cet ami dans le besoin. Coupable de ne pas avoir empêché son suicide. Dans son esprit, il méritait cette souffrance.
Des gouttes de sang sur le sol.
Depuis plusieurs mois maintenant il usait cette lame sur sa peau blanche presque tous les soirs. Il faisait chaque soir couler un peu plus ce liquide rougeâtre mais cela lui faisait plus plaisir qu'autre chose. Il se foutait de mettre en danger sa vie ou sa santé. La seule chose qu'il voulait par dessus tout était que cette peine mentale qui le rongeait cesse ne serait-ce que pour une poignée de minutes. Après tout, sa vie ne comptait plus pour lui. La personne qui comptait le plus pour lui était morte et l'avait emporté avec elle. Il ne lui en voulait pas. C'était de sa faute. De toute façon, tout était de sa faute.
Une troisième coupure, plus profonde que les deux précédentes.
Pendant ces moments de destruction il ne pensait plus au reste. Il était ailleurs, dans son monde. Un monde froid et triste emplie d'une haine envers lui même. Cette haine qu'il expulsait de sa tête par ses scarifications. Des insultes envers lui même dansait par millier dans son esprit. On aurait pu le croire fou si on le voyait. Peut être l'était-il en faite. Lui même ne savait pas. La rage le contrôlait dans ces instants et rien ne l'arrêtait. Et si quelqu'un osait l'empêcher de le faire, il risquait de faire connaissance, pas vraiment joyeuse il faut l'avouer, avec la partie pas très amicale de lui même.
L'idée dans sa tête. Couteau sur la veine de son bras.
Ce qu'il faisait rendait le peu d'ami qu'il avait triste. Personne ne réussissait à l'aider. Ses parents l'avaient envoyé chez un psychologue après avoir découvert son activité quasi quotidienne. Mais ces séances s'arrêtèrent rapidement. Le psychologue ne pouvait rien face au mutisme du jeune homme. Ses amis avaient essayé de l'arrêter aussi mais en vain. Tout ce qu'il disait rentrait par une oreille puis sortait par l'autre. On lui avait tellement répété les même choses qu'il avait fini par connaître par cœur ce que l'on allait lui dire.
Inspiration. Expiration.
Il avait plusieurs fois fait des malaises à cause de ses pertes de sang. Par chance, il n'en avait jamais fait dans des lieux publics, sauf dans son collège. Quand cela arrivait dans son établissement scolaire, les adultes aux alentours l'amenaient à l'infirmerie puis ses parents venaient le chercher. Il avait déjà vu sa mère pleurer pour lui, ce qui le faisait encore plus culpabiliser. Il faisait pourtant attention à une chose : ne pas se couper à des endroits trop dangereux, cela pourrait le tuer. Pas comme si sa vie comptait pour lui, bien au contraire. Mais il ne voulait pas faire plus de mal qu'il n'en faisait déjà à son entourage. Il sait, c'est débile. Il sait que rien que l'acte fait du mal à ses proches mais c'est devenu comme une drogue pour lui. Certains fument lorsqu'ils sont mal, lui se scarifie.
Une première coupure assez profonde. Le sang en grande quantité sur son bras.
Il avait pourtant essayé une période d'arrêter, en vain. Le désir de faire couler son sang, de voir le liquide de sa vie se vider de son corps, de voir l'être qu'il détestait le plus être détruit était plus forte. Il avait tenté de remplacer cette méthode par d'autre comme frapper ce qu'il pouvait trouver, courir, écouter sa musique à fond en bougeant dans tous les sens dans sa chambre, crier dehors... Rien n'y faisait. La tentation était plus forte comme si sa lame l'appelait, le narguait, le provoquait.
Une deuxième coupure. Une troisième. Plus. Encore. Mouvement répétitif de la lame.
Le jeune garçon faisait des cauchemars. La nuit il rêvait de toutes choses. Il voyait son meilleur ami mort lui reprochant de n'avoir rien fait pour le sauver. Il assistait au suicide de ses autres amis. Il revivait en boucle celui de son meilleur ami. Jamais son esprit n'était tranquille. La fatigue le poursuivait la journée se qui le faisait totalement décrocher de la réalité. Il ne faisait plus attention à rien. Il ne travaillait plus, ne mangeait presque plus et n'écoutait plus personne. Il ne faisait rien de ses journées à part se détester. On aurait dit qu'un fantôme était sur terre. Son apparence squelettique et son tain blanchâtre n'arrangeait pas les choses.
Le sang partout. Sur son bras. Sur ses vêtements. Sur sa lame. Sur son sol. Une petite flaque sur le parquet. Mouvement répétitif de la lame.
Le jeune ne s'était mis qu'une seule limite dans toute cette affaire : ne pas mourir. Il sait que ce qu'il fait est stupide mais il ne veut pas mourir. Rectification, il s'empêche de mourir pour ses parents. Mourir serait condamner ses parents dans une tristesse infini. C'est aussi pour eux qu'il a tenté de se sortir d'affaire.
Genoux qui lâche. Corps soudainement contre le sol. Vision floue. Mouvement répétitif de la lame.
Un accident. Un simple accident. Et tous se bouscule. Ils voulaient juste aller rendre visite à des amis. Le fils n'était pas parti avec eux par manque de volonté. Il était allé chez la voisine le soir, pour plus de prudence. Et voilà. Un fil qui se coupe, une bombe qui explose. Une fleur qui fane, un buisson de ronce qui pousse. Une pensée qui s'éteint, une autre qui née plus puissante que jamais. Cette absence ne devait pas durer longtemps, juste le temps d'un repas. Mais elle dura une éternité. Et elle durera pour l'éternité. Cette accident les condamnant à la mort le condamna à la dépression total.
Flaque de sang. Force moindre. Mouvement répétitif de la lame.
Il se retrouvait sans famille, sans repère, sans rien. La seule chose qui l'aidait à tenir venait de lui être enlevé. Et de quel droit ? De quel droit pouvait on lui enlever ces êtres si chère à ses yeux ? La folie entra en lui petit à petit. Un soir qu'il rentra chez lui, dans cette grande maison vide, une idée germa dans sa tête. Il n'eut pas le temps de la faire exister que son oncle, s'occupant de lui depuis la disparition de ses parents, rentra lui aussi à son tour. Il lui prépara le repas puis ils se mirent à table. Un repas silencieux commença comme tous les autres. L'homme d'une cinquantaine d'année essayait bien d'engager la conversation mais l'adolescent ne l'entendait pas, ses murs l'en empêchaient.
Flaque de sang toujours plus grande. Presque plus de force. Esprit ailleurs. Beaucoup moins de mouvement de la lame.
Il monta dans sa chambre. La haine et la douleur grandissait de plus en plus jusqu'à en devenir insupportable pour le jeune homme. Il ne se supportait plus, ne supportait plus ceux qui l'entouraient et le monde autour de lui. Il n'en voyait plus l'intérêt depuis longtemps et ne voulait plus se forcer d'essayer de le trouver. Il se dirigea vers sa chambre. Il prit le couteau souillé de son propre sang. Il allait encore lui servir mais, ce coup ci, pour la dernière fois. Il commença alors ces mouvements répétitif avec sa lame, la rage en lui.
Son sang sur son poignet.
Une deuxième coupure.
Des gouttes de sang sur le sol.
Une troisième coupure, plus profonde que les deux préscédente.
L'idée dans sa tête. Couteau sur la veine de son bras.
Inspiration. Expiration.
Une première coupure assez profonde. Le sang en grande quantité sur son bras.
Une deuxième coupure. Une troisième. Plus. Encore. Mouvement répétitif de la lame.
Le sang partout. Sur son bras. Sur ses vêtements. Sur sa lame. Sur son sol. Une petite flaque sur le parquet. Mouvement répétitif de la lame.
Genoux qui lâche. Corps soudainement contre le sol. Vision floue. Mouvement répétitif de la lame.
Flaque de sang. Force moindre. Mouvement répétitif de la lame.
Flaque de sang toujours plus grande. Presque plus de force. Esprit ailleurs. Beaucoup moins de mouvement de la lame.Flaque de sang gigantesque. Plus de force. Plus d'esprit. Plus de mouvement répétitif de la lame.
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Hello mes petites pommes !
Alors je sais mon texte n'est pas très joyeux mais l'idée a germé dans mon esprit ce matin et j'ai eu envie de l'écrire. À la base je voulais la mettre dans "Random Story" mais je me suis dis que elle pouvait être une bonne histoire alors je la poste seule. Je vous rassure, je ne suis pas comme ça. J'espère que vous avez aimez !
Du love
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Mouvement répétitif de la lame
Short StorySon sang sur son poignet. Les cicatrices sur son corps étaient de plus en plus nombreuses. Ses jambes, son ventre et ses bras en étaient recouverts.