Chapitre 30

291 20 6
                                    

PDV CLARY

J'aime ne rien faire, simplement me prélasser et ne penser à rien de bien important.
C'est exactement ce que j'ai fais ce week-end.
Il s'est résumé à passer du temps avec ma sœur et rester allonger sur mon lit devant une série.
J'ai eu un instant l'impression de repartir dans le passé, là où tout était si simple et si tranquille. Juste avant l'accident. Les seuls problèmes que je redoutais avant toutes ces merdes, c'est les notes que j'aurais à la fin du trimestre et le fait que je n'avais pas de mec.

Cette époque me semble tout d'un coup bien loin.
J'essaye de garder le moral depuis que j'ai eu ma mère au téléphone hier soir, elle ne m'a jamais paru si heureuse. Elle m'a annoncée qu'elle comptait bientôt venir nous voir, ici, à Miami. J'ai d'abord été surprise puis un sentiment de bonheur à envahi mon corps. Seul bémol, c'est que mon père n'est pas encore mit au courant de ce projet car je n'ai aucune envie de déterrer la hache de guerre que j'ai si bien enterrée pendant ces deux jours.

Malgré cette bonne nouvelle, je ne peux que pensé à la nuit que je viens de passer. Je me suis réveillé en sursaut plusieurs fois.
Mes cauchemars sont revenus, et pour de bon.

Quand je me suis réveillé samedi matin en larmes devant Alyssa, je mettais dit que c'était sûrement le contre coup de ces quelques jours de folie, mais non, cette nuit ils ont décidés de revenir me faire chier.
A chaque fois que je fermais les yeux, je ne pouvais qu'entendre ce bruit sourd et ce klaxonne assourdissant.

Depuis l'accident, ce bruit, je n'ai jamais cessé de l'entendre. Mes parents m'ont bien entendu amener chez un psy. Mais à quoi bon aller voir ce genre de "médecin". Je n'ai en aucun cas le besoin de déballer ma vie à un inconnu, qui se contentera de m'écouter et qui n'attendra qu'une chose la somme qu'il touchera à la fin de chaque séance.

Il m'a affirmé que cela passerait, qu'il fallait se confier pour continuer à vivre, que ce choc a été violent, et qu'il faut du temps.
Tout comme mes cauchemars, qu'il fallait que je personnifie, pour pouvoir les maîtriser et les faire disparaître.
J'ai du les subir 6mois d'affilés, tous les soirs, sans interruption, puis petit à petit, ils se sont atténués.
Mais les problèmes reviennent comme des boomerangs, ils suffisaient d'attendre pour qu'ils me reviennent en pleine face.

J'essaye de balayer tout ça de ma tête, et me concentre sur ma mission du matin me maquiller et me coiffer, puisqu'aujourd'hui nous sommes lundi et qu'il ne me reste que quelques minutes pour être officiellement en retard.

Arno hurle depuis quelques minutes, et cela ne me fait pas accélérer pour autant, mais cela m'exaspère plutôt. Heureusement pour lui, je pose mon mascara et prend mon sac après avoir regardé plutôt rapidement mon apparence dans le miroir.
Je ne m'attarde pas sur l'image que ce traitre renvoie, car je sais qu'aujourd'hui je n'ai pas bonne mine et même loin de là.

Je soupire mais descend tout de même les escaliers assez activement.
Arno qui a croisé les bras depuis un moment je pense, me lance des éclairs et ne se fait pas prier avant de rétorquer.

"- Tu sais combien de temps ça fait que je t'attend ? Ou même que je t'appelle ?"

Je lève les yeux au ciel, et sors de la maison sans même prendre le temps de lui répondre.

"- Mais tu m'écoutes au moins ?

- Oui Arno j'ai entendu pas la peine de gueuler, sauf que là, tu nous met encore plus en retard non ?" Souffle-je exaspéré.

Remarquant que je ne dis que la vérité, il me contourne et rentre dans la voiture.
Il ne mérite pas que je sois aussi froide avec lui, il a fait des efforts ce week-end et moi je réagis comme ça. Mais c'est plus fort que moi, je n'ai pas envie d'aller sur le campus, je n'ai pas envie de suivre ces cours barbant qui ne m'apporteront pas grand chose dans la vie, mais surtout je ne veux pas les voir.

200 Kilomètres-HeureOù les histoires vivent. Découvrez maintenant