L'accident | Texte

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Ce jour là, je devais l'envoyer à son cours de danse. Ma petite soeur, Riley, âgée de seulement six ans était surexcitée de me montrer les nouveaux pas qu'elle avait appris. J'étais heureux d'assister à son spectacle. Cependant, avant de partir je m'étais disputé avec mes parents. Ils avaient trop de travail pour venir assister à la représentation de leur petite puce, spectacle qui comptait énormément pour elle, ils en étaient conscients. Elle avait passé les derniers mois à nous faire des démonstrations de pas de danse. Ma mère étant trop occupé pour l'aider à se préparer, j'avais essayer de la maquiller comme je pouvais. Cela revenait à lui mettre un peu de far à paupières, un petite quantité de blush et une légère couche de son gloss rose brillant, je lui avait également mis dose infime de parfum à la fraise, son odeur préférée, son chignon n'était pas parfait mais elle était contente que je m'en soit chargé. Son sac était prêt, j'y avais glissé sa peluche et une photo de nous deux au cas où elle aurai eu le trac. Dans la voiture, elle m'avait fait part de ses craintes. C'était son premier ballet. Je lui avais promis que tout allait bien se passer. Et ce fût le cas. Lorsque la musique commença les petites filles entrèrent sur scène. J'étais éblouis par cette danseuse qu'était ma soeur, elle était époustouflante, resplendissante, et dansait merveilleusement bien. Le morceau toucha à sa fin, et les fillettes firent leurs sorties. Le spectacle continua, et j'attendais avec impatience le final pour féliciter ma petite chérie. Une fois que le dernier groupe fût passé, je m'empressais de rejoindre l'entrée pour récupérer ma soeur. Elle arriva enfin en me cherchant du regard. Je m'avançais vers elle, la pris dans mes bras et la fis tourner dans les aires.
- Tu as divinement bien dansé.
Elle me fis un grand sourire et j'attrapais son sac rose. Je sortis du bâtiment avec ma soeur dans les bras. J'ouvris la portière de la voiture, la déposais sur le siège avant, mis son sac dans le coffre, montai du côté conducteur, et m'engageai sur la route. Nous étions dans la voiture et ma puce était en train de refaire sa chorégraphie en faisant de grands gestes.
- Calme toi ma chérie, tu me gène pour conduire.
- Mais regarde !
- Choupette, je ne peux pas regarder, je conduit !
Quelques minutes plus tard, je ne vis pas qu'une voiture avait grillé la priorité. Je donnais un gros coup de volant et notre voiture fit deux tours sur elle même. Je jetais un coup d'oeil à ma soeur pour voir si elle allait bien. Elle respirait fort. Tout cela c'était passé très vite. J'étais encore sous le choc. Tellement sous le choc que je ne vis pas les feux passés au vert. J'étais pétrifié lorsque je vis une voiture arrivé par le coté passager.
- Ferme les yeux princesse, tout ira bien, je te le promet.
Elle s'exécuta, j'attrapais sa main et la serrais fort. Le choc fut d'une extrême violence, la voiture fut projetée à plusieurs mètres. Je rouvris les yeux. Une affreuse douleur me traversa le bras. Je me détachai et regardai ma soeur. Elle pleurait, je la détachai à son tours et sortis avec beaucoup de mal du véhicule. Je l'emmenais quelques mètres plus loin et l'allongea sur le sol. Je l'as pris dans mes bras.
- Jules, J'ai mal. J'ai peur.
Je la serrai plus fort, et pris sa main.
- Tout vas bien, ça va aller. Ne ferme pas les yeux.
Je ne voulais pas voir l'ampleur des dégâts. Je n'osais pas regarder son petit corps. Il fallait que les secours arrivent. Ses paupières commencèrent à se fermer.
- Non ! Reste éveillée, ne dors pas.
Puis sa poigne se déserra. C'est ce dont je me souvins avant de sombrer moi aussi.

Je repris connaissance dans l'ambulance. J'étais déboussolé, je regardais partout autour de moi et cherchai ma puce du regard. Elle n'était pas là. Je me débattais et retirai le masque à oxygène.
- Où est-elle ? Où est ma soeur ?
- Calmez vous.
Je continuai à me débattre. Je ne voulais pas entendre la vérité. Elle ne pouvait pas partir. L'ambulancier prit une seringue et me la planta dans le bras. Je me sentis flotter. Une fois encore, je repris connaissance dans une chambre blanche, sur un lit d'hôpital. J'aurai tant aimé que ce calvaire soit un cauchemar. J'aurai voulu me réveillé au début de cette journée et la recommencer, mais c'était impossible. Ce calvaire était réel. Mes parents entrèrent dans la pièce. Ma mère se jeta littéralement sur moi, cependant, il n'y avait qu'une chose que j'avais envie de savoir.
- Où est-elle ?
Ils prirent un air grave et baissèrent la tête.
- Sortez !
- Écoute, mon chéri ce n'....
- SORTEZ !!!!
Ils sortirent et je me roulai en boule dans le lit. Je lui avait promis que tout allait bien se passer. Je n'avais pas tenu cette promesse. J'étais le pire grand frère du monde. C'était de ma faute. J'avais perdu ma princesse. C'était mon rayon de soleil, je ne pouvais pas vivre sans elle. J'aurai dû mourir à sa place.

Un éclat de temporalitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant