J'ai lamentablement échoué. Encore.
Après ma douche j'ai directement filé dans mon lit, j'ai écouté quelques musiques mais sans espoir. Comment m'endormir alors qu'il est à quelques mètres de moi ? Que le simple fait de l'imaginer dans son lit me rend dingue ? J'ai même essayé de crier dans mon oreiller mais non, rien ne fonctionne. Et ce silence assourdissant me rend dingue. Il fait 30 degrés dans ma chambre, mes cheveux sont trempés par les larmes et il est 3h48. Je me sens comme une merde. Je ne peux même pas revoir notre photo partie en mille morceaux avec mon téléphone. Je suis au fond du trou, au bout du rouleau.
- Putaiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiin!
Mon crie résonne entre les quatre murs de ma chambre mais il fallait vraiment que je le brise, le silence. Sans gêne et presque dans l'espoir de le réveiller je me relève et me dirige vers la cuisine. De nature discrète, je fais tout le contraire, j'ai envie qu'il m'entende. Je bois un, deux et finalement trois verres d'eau. De retour dans ma chambre le constat est sans appel je suis réveillée et je ne vais jamais réussir à dormir j'ai besoin de me laver après avoir tant pleurer et j'ai vraiment envie qu'il m'entende, qu'il ne m'oublie pas car oui après avoir lui avoir demandé de le faire je suis tiraillée par un autre sentiment, la peur. J'ai peur qu'il m'écoute, qu'il m'oublie, qu'il respect ma décision. Mais le pire c'est que je sais au fond de moi que rien n'ira plus entre nous. Que je ne ressens ses sentiments que parce qu'il est là à quelques mètres de moi. Que je me voile la face. Que si effectivement il venait à moi, je ne serai pas en mesure de vivre avec l'impression qu'il peut me tromper à chaque instant. Je ne pourrais certainement pas m'empêcher de le fliquer, de le fouiller, de le sentir, de le traquer. Je vivrais dans la peur d'apprendre qu'il voit quelqu'un d'autre, que je ne lui suffis plus. Je suis en chute libre entre l'amour et la haine, entre l'illusion et la désillusion. L'eau commence à devenir froide, il faut que je sorte. Sans prendre une minute de plus je me convaincs que demain je partirais chez mes parents. Après tout c'est quand même chez moi et ma mère sera heureuse. Je peux y aller pour le week-end et je verrai après. Alors que je coupe l'eau et me prépare à sortir la porte s'ouvre. Instinctivement je me retourne et rallume le jet maintenant plus que froid. Putain de merde. Je me mets à trembler entre le froid de la douche et la chaleur de sa présence mais il ne dit rien. Comme une idiote j'ai voulu qu'il vienne et maintenant je ne veux pas l'entendre. Non je ne veux pas. Contre toute attente il ouvre la porte de la douche et ce glisse derrière moi. Ses mains se pose sur mes hanches et il me murmure ;
- Tu me facilite la tâche petit cœur. J'ai entendu ton appel à l'aide du fond de mon lit.
Je m'apprête à protester mais il reprend ;
- Maintenant assume et écoute-moi.
Sans me demander la permission il coupe la douche et me déplace à l'extérieur. Avec la plus grande délicatesse il m'entoure d'une serviette et m'assoie sur le rebord de la baignoire. Je sais qu'il m'observe et être aussi près de lui ne me permets pas de me défendre. Je suis prise au piège à mon propre jeu alors j'assume, pour atténuer ces mots et pour me protéger je ferme les yeux et le laisse reprendre ;
- Oui j'ai trompé Camille.
Ses mots résonnent dans tout mon corps, mon estomac ne tient presque plus quand il poursuit ;
- Mais c'était une erreur, une échappatoire. Cela fait bien longtemps que je ne me considère plus en couple avec Camille, et au fond elle le sait très bien. Quand on s'est rencontré notre amitié à bifurquée, parce que c'est ce qu'elle voulait et que je n'avais rien à perdre à essayer, à part mes mots, mon inspiration. Enfin c'est ce que j'ai voulu croire un moment, et j'ai ressenti du désir ailleurs, comment expliquer cela ???
Je ne sais pas s'il attend une réponse de ma part mais je suis tellement sidéré par sa franchise que je ne prends pas le risque de l'arrêter ;
- Alors oui c'est arrivé, je l'ai trompé deux fois. Marie est celle qui m'a fait prendre conscience que je n'avais aucun sentiment pour Camille si ce n'est de l'amitié. Mais avec Marie on ne partageait rien, a part des séances de baise. Elle n'a jamais été ma muse comme tu l'es. Je n'ai jamais trouvé en une autre que toi, la folie et l'étincelle qui m'anime, qui nous unis.
Malgré le fait que mes yeux soit toujours clos je ressens la difficulté avec laquelle il s'ouvre à moi. Comme si les mots le dégoûtaient. Mais je sais que nous approchons du chapitre qui m'intéresse ;
- Toi Lia. Quand je t'ai aperçu dans ce bar...
Mais il s'interrompt. J'attends mais rien ne vient. J'entends qu'il se lève alors j'ouvre les yeux et effectivement il est la devant moi droit comme un i les yeux pleins de larmes. Comme au ralenti il approche une main de mon visage et la pose sur ma joue avant de me dire ;
- Je n'ai pas assez de mots pour t'expliquer ce que je ressens, puis je suis un écrivain par un tôlier de la parole, tu le sais. Mais je sais ce que tu penses ressentir, tu penses que je suis le pire des salauds, le dégoût que je t'inspire, je me l'inspire aussi, crois-moi. Tout ce que j'ai pu écrire sur toi, toute les choses que je t'ai dites, je n'ai jamais été aussi sérieux de ma vie. Je ne veux pas que tu partes d'ici, ici c'est nous en quelques sortes. Je vais te laisser du temps, pour faire le point, pour que tu saches qui je suis réellement et ce que je représente pour toi. Je pars chez Vincent, s'il te plait ne pars pas d'ici, j'ai besoin de savoir où tu es. Si tu as besoin j'aurais mon téléphone toujours avec moi.
Sous le choc je digère chaque mot. Et parviens seulement à articuler un ridicule « ok ». Et comme il est apparu plus tôt, il disparait maintenant, me laissant la, en serviette sur le rebord de la baignoire en plein milieu de la nuit. Quand je me décide enfin à me lever, la porte d'entrée claque pour la troisième fois de la journée. Mais cette fois ci je sais qui part. C'est mon cœur. De nouveau couverte de mes larmes je me dirige vers ma chambre mais fait demi-tour. Avant de m'en rendre compte je me retrouve dans sa chambre et je reste interdite. Rien. Il n'y a plus rien... tout est détruit, cassés, tordu. Seul son lit semble avoir survécu. Comme une droguée je suis à la recherche de quelque chose lui appartenant. J'ai beau tout retourner, il a tout emporté alors je retourne dans ma chambre. Le silence reprend sa place et je ne peux plus supporter la douleur. Dans un dernier effort j'enfile une culotte et me jette sur mon lit, je regrette tellement devoir jeter mon téléphone, je me sens seule et lorsque que je passe la main sous mon oreiller un papier se fait entendre.
Mon cœur bat instantanément plus vite, je rallume la lumière et ouvre la feuille. Son écriture me saute aux yeux ;
« Souviens-toi de la première fois ou tu m'as vu à moitié nu, ou nos regards se sont assemblés. »
Putain ! C'était devant le frigo. Jamais je ne pourrais oublier ça ! L'adrénaline s'infiltre dans mes veines et quand je reprends mes esprits je suis en train de fixer cette petite enveloppe sur le frigo. Mon nom y est inscrit et le magnet qui la retient est un petit cochon. Je ne peux retenir un éclat de rire. Un cochon, bien sûr. Sans attendre je la saisie et m'installe contre ce fameux frigo, lieu de notre deuxième rencontre. Je retiens ma respiration est ouvre l'enveloppe. L'odeur de Aiden qui s'en dégage me fait frissonner, mais je ne résiste pas une seconde de plus pour déplier la lettre ;
« Comme à dit Massillon ; C'est un calme dont vous aurez plus de peine à vous tirer que de la tempête même.
Même la phrase la plus enfantine du monde m'a balancée dans une autre ère, la transpiration qui couvrait son visage, sa manière de me regarder, de me détailler. Et je me suis accordé le plaisir de l'observer, de la désirer. Chaque seconde un peu plus. Cet ouragan venait de dévaster mon monde, mon petit monde si tranquille. Trop tranquille certainement. Sa perfection, similaire à celle d'une tempête, dangereuse, est venue me tourmenter par son aptitude unique à me faire sortir de ce grand ciel noir, de cette obscurité.
Elle disparait toujours brutalement. Faisant valser les cœurs en claquant les portes. Cette fille-là, c'est un mirage que personne ne peut oublier.
Puis elle est partie et j'ai enfin compris pourquoi les tempêtes portaient un nom. »
Je me retrouve une fois de plus noyé par mes larmes, qui se transforment rapidement en sanglot. Ces mots, je me sens mise à nue. Mise à genoux, indéniablement, par l'amour et la peur de lui, de nous, de ce que pourrait être notre histoire. Ce besoin d'être unique, j'aimerai le croire, de toute mes forces.
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Sunrise { Terminé }
Romance" Elle disparaissait toujours brutalement. Elle faisait claquer les coeurs en claquant les portes. Cette fille là, c'était un mirage que personne n'oubliait. " Pendant qu'elle résistait, il lui livrait ses aveux sur un plateau d'argent, posés la, n...