Chapitre n°9

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(lisez la note en bas s'il vous plait, bonne lecture!)

Los Angeles — Aly'

Ma tête bascula en arrière dans un soupir, frappant doucement le mur où reposait mon lit. Je ne sais par quel moyen mais nous avions terminé dans ma chambre, moi en tailleur sur le lit, Jungkook reposé sur le mur du dressing face à moi, les mains dans les poches. Qu'est-ce qu'il voulait ? Pas grand chose en somme, juste certains renseignements sur ma vie qui n'auraient pas dû le regarder. Enfin, jusqu'au moment où il avait esquissé l'un de ses sourires en coin tristement célèbres, et dit que s'il était là, c'était uniquement pour comprendre ce qui se passait dans ma tête, puisqu'en réalité, il savait déjà tout.

– Qu'est-ce que tu veux que je te dise ? abandonnai-je dans un souffle.

Je n'avais aucune idée de ce qu'il attendait de moi, et malgré le fait qu'il détienne toute mon attention, je ne pouvais m'empêcher de penser que tout cela serait retranscrit à la télévision dans un mois. Les caméras qu'avaient utilisé les garçons lors du magnifique réveil de la fois précédente avaient disparues deux jours, puis étaient malencontreusement revenues à leur place officielle sans que je ne le veuille ce matin, comme pour me narguer et me lâcher quelques haussements de lèvres factices. Je ne voulais pas trop en faire, tout en en faisant suffisamment mais bon sang, qu'est-ce que c'était dur !

J'aurais voulu être aussi naturelle que Jungkook, aussi spontanée et, dans un sens, aussi désinvolte que lui, mais ça m'était impossible, parce que la partie abstruse de mon subconscient continuait régulièrement de se manifester afin de faire sonner une alarme. Alarme qui s'explosait les cordes vocales à s'esclaffer de mon retour brutal sur Terre quand je comprenais enfin que ma façon d'agir envers lui était terriblement évidente et que les fans me lyncheraient pour ça.

– Je veux savoir ton ressenti. Ça ne m'intéresse pas d'être au courant de tes actes s'ils n'ont aucune signification.

Il se décolla du mur et s'avança légèrement, gardant ses mains dans ses poches.

– Je sais pas vraiment par quoi commencer, soupirai-je, il y a eu pas mal de choses et je ne suis pas certaine de réussir à tout t'expliquer clairement.

– Raconte-moi ce que t'as vécu, peu importe si tu me redis ce que je sais déjà, dit-il en s'installant à côté de moi.

Je remontai mes genoux à ma poitrine et les entourai de mes bras inertes puis basculai la tête en arrière afin d'avoir un appui. C'était... comment dire, agaçant. Je n'avais aucune envie de me mettre à déballer une grande partie de ma vie à quelques millions de personnes, dans une chambre à Los Angeles. Sans offense, mais ce n'était pas vraiment ce que je préférais et si j'avais à choisir, je crois que même Charlotte viendrait en premier sur la liste de sauvetage in extremis.

J'abdiquai finalement, puisqu'aucune autre échappatoire ne se proposait à moi :

– J'avais quinze ans quand mes parents m'ont appris qu'on déménageait en Corée du Sud, commençai-je doucement. Pour le travail de mon père. Ma mère voulait que tous les cartons soient faits en moins d'un mois parce qu'elle pensait que ça nous permettrait de nous intégrer plus vite. C'était complètement débile et elle le savait très bien, pourtant on l'a quand même fait, et en un clin d'œil je me suis retrouvée à enfiler un uniforme vert et blanc, devant un miroir toujours entouré du plastique sale et blanc qui recouvrait déjà les trois quarts des objets de ma nouvelle chambre. J'ai dû abandonner tout ce que j'appelais ma vie en France : le lycée, les amis, les cachettes secrètes de mon jardin, le parc, la danse... J'ai dû tout laisser derrière moi, parce que d'après mon père, je devais « arrêter les conneries et me concentrer sur la réalité ».

come find me | jungkook.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant