Indécise

Bonus 2

Voici la rencontre entre Ciaran et Tayla.

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Point de vue de Ciaran

Cela faisait plus de deux semaines que je résidais sur Terre, obligé de suivre une simple humaine pour la seule raison que le jour de sa naissance mon nom était apparu à Soren. En plus de cela elle était d'une banalité exaspérante, menant une vie des plus calme, une vie ennuyeuse. Je n'aimais pas l'ennuie.

Je la regardais rentrer dans son minuscule appartement, comme tous les jours, à la même heure. Tayla était des plus prévisible. Elle partait le matin pour la fac, l'après-midi elle allait travailler dans un café et le soir elle rentrait toujours à dix-neuf heures. Elle ne changeait jamais cette routine et je ne la comprenais pas. À quoi donc pouvait bien servir la vie si on ne la vivait pas pleinement ? Surtout que celle des humains était tellement courte. Elle ne durait même pas un siècle.

Je rentrai dans son studio à ses côtés, invisible à ses yeux. Elle ne pouvait pas me voir, un charme me dissimulait à elle. Pourtant, parfois j'avais l'impression qu'elle percevait quelque chose, qu'elle sentait une présence, ma présence. Cette fois encore son regard se posa une seconde de trop sur l'endroit où je me trouvais.

Le son d'une personne qui frappait à la porte la sortie brutalement de sa contemplation. Elle secoua la tête, comme si elle se morigénait elle même et partit ouvrir.

La nature surnaturelle de l'homme qui se présenta devant elle me percuta immédiatement. Les relents de magie noires qui obscurcissaient son âme m'apprirent tout ce dont j'avais besoin. Un mage noir. À peine eu-je le temps de le comprendre qu'il la projeta brutalement en arrière.

Le bruit sourd de son corps percutant le sol transforma ma colère en fureur. Une fureur dont je ne comprenais pas la raison. Je ne m'attardais pas là-dessus et sans penser une seule seconde aux conséquences j'effaçais le sortilège qui m'entourait.

Point de vue de Tayla

Pour la millième fois de la semaine, mon attention fut attirée par un endroit où personne ne se trouvait, où rien de particulier ne pouvait attirer mon regard. Et pourtant, sans savoir pourquoi, quelque chose me captivait. Irrémédiablement.

Des bruits sourds contre ma porte d'entrée me sortirent de ma rêverie. À peine avais-je ouvert le battant qu'une force me poussa violemment. Je sentis mon corps partir, le temps sembla ralentir, je perçus nettement ma chute avant que l'impact contre mon plancher me fasse revenir à la réalité. Une douleur aiguë se diffusa sur tout mon côté droit, et j'eus le plus grand mal à retenir la plainte qui menaçait de s'échapper de ma bouche.

Je relevais rapidement la tête et mon coeur accéléra encore la cadence en voyant un un homme s'approcher de moi. Il était très grand, un sourire cruel lui déformait le visage et de la haine pure enflammait ses yeux. Un frisson de terreur me remonta l'échine en prenant conscience que la distance entre nous se réduisait.

Il était sur le point de m'atteindre lorsque qu'un homme, un homme immense apparut dans son dos. L'unique détail que j'aperçus de lui avant qu'il ne s'attaque à mon agresseur fut l'intense couleur des ses iris. Un bleu intense et si sombre qu'il en était presque noir.

D'un mouvement si rapide que je ne le vis pas, il referma ses doigts sur le cou de mon assaillant. Il le souleva lentement du sol, ne semblant même pas s'apercevoir des ses veines tentatives de riposte.

- Mais qui es-tu, parvint difficilement à articuler celui qui s'étouffait peu à peu.

Un sourire carnassier se dessina sur son visage et d'une voix tranchante il répondit :

- Celui qui la protège.

En prononçant ces quatre mots de longues ailes immaculées apparurent dans son dos. Des ailes. Sa peau sembla rayonner de pouvoir et l'homme qu'il tenait par la gorge se désintégra intégralement, ne laissant qu'un petit tas de cendres.

Je battis plusieurs fois des paupières, persuadée que ne faisais qu'un mauvais rêve, un terrible cauchemar, mais il resta là, fièrement campé sur ses deux longues jambes.

J'ouvris la bouche ne sachant pas vraiment si j'allais hurler ou dire quelque chose mais je ne parvins pas à prononcer un seul mot.
Une lueur amusée alluma son regard et d'une voix rauque il susurra :

- Je fais souvent cet effet là.

Malgré moi mes lèvres dessinèrent un petit sourire. Je ne comprenais pas pourquoi mais il ne m'effrayait pas. Au contraire il dégageait quelque chose de rassurant.

Il s'accroupit lentement devant moi et murmura :

- Enchantée de te rencontrer enfin, Tayla.

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J'espère de tout cœur que ce chapitre vous a plu.
Je vous fais des milliers de (gros) bisous 😘❤️
Léa