Nul ne se connaît tant qu'il n'a pas souffert :
Je dormais sur ma table et ouvris les yeux au moment où Mr Dallas claquait un manuel contre son bureau.
- Mademoiselle Taylor je ne vous dérange pas trop . Vous voulez un oreiller peut-être ? dit-il en se levant de sa chaise
- Hein... quoi moi ? dis-je encore à moitié endormie
- Oui il me semble que c'est bien vous Lydia Taylor .
- Oui c'est moi pourquoi ?
- Parce que vous venez de gagner un aller simple pour le bureau du directeur
Je pris mon sac et me dirigeai vers la porte, je traversai quelques couloirs couleurs bambou qui donnent mal à la tête et descendirent les escaliers jusqu'au bureau du directeur Mr Bern
En entrant son bureau il me fit s'assoir sur un fauteuil en cuivre en face de lui, il était imposant derrière son bureau, il avait des cheveux noirs parsemés de quelques cheveux blancs il était un peu enrobé et je jurais qu'il avait pris du poids pendant les vacances, il avait de tous petits yeux noirs en amande et un gros nez.
- Mademoiselle Lydia vous vous rendez compte que cela fait déjà 6 fois que vous êtes renvoyé de cours par un ou plusieurs de vos professeurs et il y a déjà deux de vos professeurs qui ne veulent plus de vous dans leurs cours, cette semaine vous séchez trois heures de math et le concierge René m'a dit que vous ne vous présentiez que très rarement à vos heures de colle, qu'avez-vous à dire pour votre défense ? dit-il sévèrement
- Rien... ne répondis-je doucement
- Je m'en doutais c'est pour cela que j'ai pris la liberté d'appeler votre père pour lui conseiller une école de redressement pour jeunes dans un monastère, vous y seraient très bien entouré et vous n'aurez aurais droit à aucun contact extérieur durant votre séjour
- C'est une blague ! dis-je avec fureur
Il allait me répondre lorsque le téléphone sonna, il décrocha puis dit à la personne au bout du fils
- Bien sûr je comprends elle arrive
Il raccrocha puis me dit avec un petit sourire en coin :
- votre père et là et il vous attend
- J'y vais
En sortant du bureau je vis mon père assis sur une chaise en plastique dans l'entrée, la tête entre les mains il avait l'air triste, en colère et désespéré et j'avais une petite idée de l'origine de son état... Moi
Son costard cravaté contrastait avec le milieu dans lequel il était, le hall du lycée était en mauvais état la peinture beige des murs s'écaillait les sols gris étaient tachés et lui était impeccable comme s'il était homme d'affaires je n'ai jamais trop su dans quoi il travaillait et quand je lui posais la question il me répondait vaguement qu'il travaillait dans une agence et qu'il ne pouvait pas trop en parler, je ne me plaignent pas on a assez d'argent, mais quand j'étais petite et qu'ont me demandait dans quoi mon père travaillais je ne savais pas quoi répondre, ça me chagrine. Au bout d'un moment à contempler ce tableau si contrasté, je m'avançai il leva la tête il était en colère en se levant il me fit signe de ne rien dire. Nous montions dans la voiture en silence, il démarra je regardais le paysage monotone d'hiver, arrivé au feu rouge de Bortch Streets, il dit dans un souffle :
- que dirait ta mère si elle voyait ça .
- Je ne sais pas dis-je mais on ne le saura jamais. Elle est morte dis-je en colère !
- La faute à qui ?!
- Non papa ne met pas ça mort sur le dos tu sais que je me sens déjà coupable à cause de sa tu n'as pas le droit de m'accuser !
je sors de la voiture au milieu de la route et claquai la porte avec rage
- Tu vas où ? dit-il par la fenêtre
- Je rentre à pied
- Aller monte fait pas le bébé
Je pris la direction de la maison quand je fus hors de vu de mon père, je pris une tout autre route après avoir marché dans les ruelles de la ville je me dirigeai vers le bois. Après avoir pris quelques sentiers, je bifurquais dans un chemin envahi d'herbe qui passe inaperçu si on ne le connaît, je marchais silencieusement à l'écoute de la nature qui me calmait, j'entendais les oiseaux chantés leurs amours, les écureuils marché sur les branches, les bruits de pat de tous les êtres merveilleux qui peuplaient les bois. Après avoir marché une bonne dizaine de minutes en silence dans les bois, je fus enfin arrivé devant un petit portillon en bois délabré je le poussais sans effort puis m'engouffra dans la petite allée de pierre entourée d'herbes haute qui me chatouillait les chevilles. Au bout de l'aller se dressait quatre arbres où était perchée une petite cabane qui paressait abandonnée. Quand j'avais découvert cet endroit il était complètement abandonné, j'avais fait une fugue. Moi et mon père nous n'avions pas une relation très fusionnelle à vrai dire on ne s'entendait pas du tout même. Après avoir découvert cette cabane je l'ai retapé tout en gardant cet aspect abandonné de l'extérieur, et depuis je viens ici régulièrement pour me calmer après une énième dispute avec mon père ou tout simplement pour me réfugier du monde extérieur bien trop bruyant et stressant pour moi. Je n'y ai jamais emmené personne, c'est mon refuge personne n'a besoin de savoir où je vais quand je pars de chez moi. Une fois arrivé en haut à l'aide d'une échelle que j'ai clouée à l'arbre, je sors les clés de ma poche ce sont de vieille clés en fer semblable à celle des vieilles granges. J'ouvre la lourde porte en bois et entre, à l'intérieur trône un petit canapé j'ai trouvé en pièces détaché dans cette cabane à l'époque je l'ai rassemblé puis rembourré avec des vielles peluche à moi puis j'ai rapiécé la protection. J'avais même repeint les murs puis cloués des draps colorés au plafond pour que ce soit plus chaleureux et j'ai rajouté des rideaux bien que personne ne vient ici je préfère rester prudente. Au centre de la pièce trônait une petite table en bois et sur les murs des dizaines d'étagères remplit de livres ou de bibelots, j'ai même un petit buffet avec de la nourriture et de l'eau.
Après avoir déposé mon sac dans un coin de la cabane je me jetai sur le canapé puis contempla la forêt à travers la fenêtre. Au bout de plusieurs minutes je me levais pour aller regarder me livres, en passant devant le miroir je vis mes yeux que je déteste ils m'ont toujours fait sentir différente et même des fois je me considérais comme un monstre, j'ai un œil marron et un violet une couleur étrange les tous assemblé avec mes cheveux bouclé marron foncé indiscipliné et impossible à coiffer et ma silhouette banale. Un gros bruit de craquement de branche se fit entendre dehors.