[Unstiteuf] Ça reste entre nous

Chapitre 13 : Besoin d'aide

     Quand il se réveilla le lendemain, Unster était plus déterminé que jamais à connaître l'identité de l'inconnu. Et c'est avec une légère boule au ventre qu'il prit son bus pour se rendre au lycée. Il avait réfléchit toute la nuit à la personne qui allait l'accompagner et, même si cela pouvait paraître complètement dingue, il savait désormais parfaitement à qui il allait demander une telle faveur. Durant ses longues heures d'insomnie, il avait passé en revue la totalité de son groupe d'amis, en vain. En effet, Siph et Blondie était bien trop heureux ensemble pour qu'Unster les appelle à l'aide. De plus, Brioche et Grim semblaient étranges depuis quelques temps déjà, comme s'ils avaient compris quelque chose, et cela ne mettait pas Sébastien en confiance. Quand à Arm et As2, l'adolescent ne se sentait pas assez proche d'eux pour leur confier un tel secret. Alors, soudain, comme une étoile filante traversant le ciel, une idée lui était venue. Il n'était certes pas très proche de cette personne non plus, mais il était persuadé qu'elle était innocente dans cette affaire. Le seul problème restait de réussir à lui parler en privé.

Unster se rendit donc en cours d'histoire, les mains dans les poches, et en traînant les pieds. Il se laissa tomber sur sa chaise, au fond, à côté de Brioche.

-Tu es sûr que ça va ? demanda ce dernier d'un air suspicieux.

-Ouais. Pourquoi ? répondit sèchement Unster.

-Tu tire la gueule.

-A vous entendre, je tire tout le temps la gueule.

-C'est vrai. Mais c'est l'impression que tu donnes.

-Quand tu me connaîtra mieux, ça ne te choquera plus, répliqua Sébastien en sachant parfaitement qu'habituellement, il était d'un tempérament enjoué.

-Tu sais... On se posait une question... Je veux dire, avec Grim.

Unster tourna la tête pour plonger son regard dans les yeux clairs de son ami. Allait-il enfin lui expliquer la cause de tous ces regards entre lui et Michaël ? De tous ces sourires, dont ils étaient les seuls à connaître la signification ?

-En fait, on se demandait si tu n'étais pas en train de te rendre compte de quelque chose, commença Brioche, un sourire en coin.

-C'est-à-dire ? s'enquit son camarade, craignant ce qui allait suivre.

-Eh bien... Tu sais, c'est pas négatif, hein. On est passé par là tous les deux aussi.

-Passés par où ? Tu veux pas t'exprimer clairement pour une fois ?

-Bah on pense que tu es en train de te poser des questions sur ton orientation.

-Euh... En fin de terminale, c'est un peu tard non ?

-Mais non, t'as pas compris. Je te parle de ton orientation sexuelle.

Unster manqua de s'étouffer avec sa salive. Il écarquilla les yeux en continuant de regarder son ami, totalement déconcerté.

-N'importe quoi ! Je sais très bien que j'aime les filles.

-C'est ce que je croyais, moi aussi, au début... Et puis j'ai rencontré Mika.

-Désolé de te décevoir, mais faire la connaissance de Grim n'a rien changé à ma vie. Enfin, rien d'autre que le fait d'avoir rencontré une personne formidable.

-Bien sûr que non ! Mais peut-être qu'un autre mec...

-Tu dis n'importe quoi, sors de tes délires, soupira Unster.

Brioche haussa les épaules mais ne répondit rien, et le cours continua sans aucune autre discussion entre les deux garçons. Quand la sonnerie retentit, Unster fut le premier debout et le premier devant la porte. Il s'accouda à l'encadrement et attendit. La personne à qui il souhaitait parler était toujours la dernière à sortir de la salle et il espérait que cette fois ne serait pas une exception. Et il ne fut pas déçu. Il fit signe à ses amis de partir sans lui et retourna dans la salle quand tout le monde fut sortit.

Elle était encore là, rangeant ses affaires dans son sac en cuir. Elle releva la tête en l'entendant approcher et fronça les sourcils.

-Qu'est-ce que tu veux, Bliicher ?

-J'ai besoin de toi, Games.

-Tiens donc ! Et en quel honneur ?

-T'as cours maintenant ?

La jeune fille secoua la tête et il l'entraîna en dehors de la salle. Elle le suivit jusqu'à un banc dans un coin de la cours. Elle s'assit à ses côtés sur les planches de bois et attendit ses explications. Il entreprit donc de tout lui raconter : les messages, le rendez-vous, ses suppositions, ses craintes... Et plus il avançait dans son récit, plus il avait le sentiment qu'il pouvait se confier à elle. Tout lui dire sans se sentir jugé. Quand il eut terminé, il leva les yeux vers ceux de sa camarade et attendit. Il ne savait pas vraiment à quoi s'attendre. Des moqueries, des rires, des insultes même, peut-être. Mais rien de tout cela ne vint.

Pauline hocha simplement la tête avant d'affirmer, d'une voix pleine de détermination :

-Je vais t'aider.