Chambre 246 (OS) - LS

Chambre 246.

(À lire, si possible, en écoutant "I see fire" la bande-son pour le film The Hobbit, qu'Ed Sheeran à réaliser.)

Blanc. Pourquoi donc ce blanc ?
Pourquoi choisissent-ils ce blanc ?
Cette couleur est sensée être la pureté incarnée, être le symbole de l'équilibre, de l'unité parfaite. Le blanc doit être synonyme de perfection, si l'on en croit toutes ces personnes.
Alors pourquoi me parait-il aussi glauque et angoissant ?

Aujourd'hui, et par lâcheté certainement, je ne suis pas si mécontent d'être aussi loin de cette vérité, pour ne pas avoir à affronter cette réalité insupportable.
Lorsque cette situation va nous éclater en pleine face, on se dit pour se rassurer que ça n'arrive qu'aux autres et que c'est impossible que tout s'arrête d'un coup.
Alors on essaye de tout faire pour ne pas y penser, pour ne pas vivre constamment avec, mais nos efforts en vain, se transforment en un pitoyable échec.
Il y a quelque chose que vous devez savoir à propos des échecs... ne jamais les laisser vous abattre.
Mais je l'ai fait.

Pourquoi ce malheur n'arrive qu'au moment de ta vie où tu commence à te reconstruire ?
Pourquoi cela tombe sur des personnes complètement innocentes ?
Pourquoi lui ?
Pourquoi moi ?
Pourquoi nous ?
Pourquoi la vie existe-t-elle ?
Pourquoi la mort nous prive de cette chimère de vivre heureux, entouré de personnes aimantes ?

Nous sommes contraints, dans cette société, à être ce qui peut paraître tel un objet. Dans un certain sens nous sommes juste formater à répondre aux attentes de la société, tel l'Utopie qu'elle se crée.
À la différence que ce monde, cet ailleurs idyllique n'existe pas.
Lorsque tu perds une personne ou quelque chose que tu aimais plus que tout, ce monde idéal est bien loin derrière toi.

Le pire des sentiments est certainement de perdre quelqu'un que tu ne peux remplacer.
De vouloir ne serait-ce que toucher, entendre ou voir cette personne, alors qu'au plus profond de toi tu le sais, tu sais que tu ne pourra jamais réaliser ce souhait. Que tu ne pourra plus jamais le faire.
Mon sourire leur ment, rien n'est plus comme avant.
J'ai constamment cette boule au ventre et ces larmes aux yeux, près à tomber en cascade sur mes joues.
Je fais semblant au milieu de toutes ces personnes, mais à la tombée de la nuit, son absence, son sourire, son rire et son souvenir me dévaste complètement.

Je dois avouer que la vie n'est pas un compte de fée, chaque jours nous devons affronter la réalité.
Mais on a tous tendance à ne voir que ce que l'on veut.
Tout le monde connaît la souffrance et la peine, lorsque chacun à donner son coeur à l'autre, sans conditions, comme nous l'avons fait.

Pendant tout ce temps je me suis dit "n'ais pas peur", et c'est que maintenant que je me rend compte à quel point c'était stupide.
"N'ais pas peur c'est comme se dire "ne cligne pas des yeux" ou encore "ne sois pas humain".
Ce qu'il faut se dire c'est "tu as peur, mais vis-le quand même."
Mais lorsqu'il ne vas plus être là, je serai terrifié, et je n'arriverais pas à me dire toutes ces choses qui ont l'air pourtant si simple.
Facile à dire, mais complexe à réalisé.

C'est lorsque l'on perd une personne, qu'on se rend compte de la valeur qu'elle avait.
C'est bien la preuve que l'humain est pourvu de stupidité.

Cette chambre 246 m'a apprit ce qu'était la raison de mon sourire, de mon rire, de mes yeux brillants, de mon bonheur, de ma joie, mais aujourd'hui de mon plus grand malheur, de ce vide présent dans ma poitrine.
Cette raison là, c'était Louis.

Un regard, une odeur, un souffle. Louis qui est partit, laissant Harry dans ce monde, dépourvu de vie.

Des médecins qui s'affairent afin de sauver ce jeune homme.
Une agitation immense.
Tout le monde à encore espoir, sauf lui. Sauf son amant, qui sait que c'est la fin.
Un "bip" incessant
Un hurlement à s'en déchirer les cordes vocales.
Un Harry hurlant et pleurant de douleur la mort de son Louis.
Un corps sans vie, dans la chambre 246.

"Je n'ai pas su profiter de lui, de la vie et du bonheur qui m'accueillait à bras ouverts."

Ils se sont aimés, ils s'aiment et s'aimeront jusqu'à leur dernier souffle.
Mais la maladie l'a gagné.

Profiter, pendant que le temps vous l'accorde encore.