Jack était heureux. Il avait tué le Corbeau, ou tout du moins il l'avait assez blessé afin que ce dernier ne soit plus une nuisance. Il riait, tous les jours, d'une manière cependant un peu plus détraquée que le jour précédent. Effectivement, Jack et Le Docteur sont deux mais partagent le même corps. Jack est plus fort que Le Docteur car ce dernier est, de base déjà, mentalement instable. Jack le savait. Il laissait place au Docteur tant que ce dernier ne devenait pas trop envahissant. Il avait conclu comme un accord avec lui : une fois par moi, Le Docteur prendrait possession de Jack. Il lui a dit que cela lui permettrait également de gagner de l'argent... Jack lui faisait confiance. Après tout, n'avaient-ils jamais été que deux parfait complices, l'un travaillant pour l'autre en lui inscrivant les noms des victimes dans un carnet et vice-versa avec l'autre qui rapportait de l'argent à l'un ? Cela avait toujours marché comme ça et il n'y avait pas de façon que ça change. Jack était donc plus fort que le Docteur, mentalement. Était. Effectivement, La folie du Docteur l'avait gagné. Il en était sûr... Cela avait commencé dès que Le Docteur avait rendu visite à son premier patient. Cela avait fait un choc à Jack et a peut-être permis à la folie de naître dans son esprit. Depuis, chaque mois, toujours la même nuit, la folie gagnait toujours un peu plus de place sur sa raison. Cela était cependant minime et Jack ne craignait pas d'être entièrement touché par la folie. De même, il n'en avait jamais parlé au Docteur. La folie du Docteur était bien plus étendue, développée, grande et puissante que celle de Jack. C'est pour cela qu'il ne pouvait rivaliser avec un esprit sain comme celui de Jack. Mais la folie de jack refermait toujours peu à peu son emprise sur le cerveau de ce dernier... et le Docteur ne était sûr que Sa folie valait plus qu'une moitié de cerveau saine additionnée d'une moitié de cerveau contaminée par une folie soutenue. La folie du Docteur était Primaire, sauvage, bestiale, développée... Dangereuse. Jack ne se rendait pas compte de cela. De plus, l'état mental de Jack régressait de plus en plus depuis qu'il avait été perturbé dans son travail et son quotidien par Le Corbeau. Le Docteur allait peut-être enfin, après toutes ces années, avoir prise sur Jack... et ne jamais plus lui laisser la place ! Cependant, traquer et tuer le Corbeau était leur priorité pour le moment. Jack pensait qu'il avait tué le Corbeau... Le Docteur savait que son adversaire était bien plus résistant que cela et qu'il n'était qu'affaiblit. C'est en parti cela qui rends Le Docteur redoutable : Il est fou mais intelligent. Doté d'une démence sans pareille, doublé d'une redoutable logique et d'une mémoire exceptionnelle. Il était capable de raisonner parfaitement. Ce sont ses intentions et son courage, sa discrétion, son habilité, sa précision ainsi que son acharnement et sa détermination qui font de lui un meurtrier impitoyable et intouchable.
Jack ne sait cependant rien de cela. Rien. Malgré le fait qu'eux deux partagent le même esprit, Le Docteur à réussi à s'entrainer de telle sorte à ce que Jack ne sache rien de ses intentions. De plus, Jack ne voulait rien savoir du Docteur, il lui faisait entièrement confiance. Pour l'instant, Le Docteur ne sentait cependant toujours pas prêt à prendre la place de Jack. Il redoutait le fait que Jack résiste et ne lui laisse plus jamais la place. Il allait donc devoir continuer à faire avec, tout du moins pour le moment. Le Docteur lui dit donc d'être prudent, car le Corbeau n'était pas mort. Jack l'écouta, lui faisant confiance, puis se rendit dans sa cuisine. Il chercha une autre orbe, semblable à celle qu'il avait jeté sur le corbeau. En fouillant dans ses placards, il trouva tomba sur un sac de farine. Un sac de farine... Le sourire du Docteur s'ouvrit, dévoilant une grande rangée de dents pointues, dans la tête de Jack. Jack, cependant, restait inflexible, comme à son habitude. Il prit donc un tout petit sac de farine cylindrique d'environ 30 cm de longueur et 35 de circonférence. Il pensait enfin en finir avec Le Corbeau. On était le 11 avril... mais, après tout, à bas les traditions. Le Corbeau lui tapait sauvagement sur les nerfs et il voulait se débarrasser pour de bon de cet oiseau de mauvaise augure. Il allait lui rentrer dans les plumes, et sauvagement.
11 avril. 21:30. L'horloge carillonne discrètement de son léger tintement. Le Docteur, après avoir convaincu Jack, sort. Cette fois-ci, c'est lui qui allait chercher le Corbeau. Agir par surprise... Le Docteur rit. Il sortit. Il avait enfin réussi à avoir l'adresse du Corbeau. Ici, à Paris, quelques personnes sont très bien informées... il suffit pour obtenir leur savoir de donner un peu d'argent... ou quelques coups de couteau. Le Docteur marchait donc, dans les rues sombres et vides de paris, d'un pas lent mais néanmoins sûr.
Une demi-heure plus-tard, Le Docteur arrivait devant la porte d'un luxueux manoir. Le portail était en métal noir avec des motifs de pointes décorés. Il était encadré de deux piliers de pierre, la tête d'un corbeau sculpté au sommet de l'un d'entre eux. Le Docteur esquissa un sourire : il ne s'était pas trompé. Voici le manoir du Corbeau. Le portail était ouvert, Le Docteur entra donc dans le jardin du manoir. Il y avait des buissons de ronces cependant soignés, quelques roses bourgeonnantes, ainsi que quelques tulipes isolées. Jack regardait cela attentivement, tandis que Le Docteur se dirigeait d'un pas décidé vers l'entrée du bâtiment. Il tendit une main vers la porte quand Jack le retint en le conseillant de faire d'abord le tour du manoir. Le Docteur acquiesça et commença à marcher autour du manoir... quand il aperçut une lueur émergeant d'une fenêtre ouverte, au ras du sol de la maison. Cette fenêtre se trouvait sur la face droite de la maison. Le Docteur se pencha afin de voir si quelqu'un se trouvait dans cette pièce et ne vis personne. Alors, sans se soucier des protestations de Jack, il entra. il atterri sur le sol légèrement.
Il observa la pièce : il se trouvait dans une pièce au sol de marbre, avec une table en bois simple au milieu. Dessus se trouvaient une paire de ciseaux, des compresses, un couteau et du fil de fer. Autre précision : la table, la salle entière étaient rouge. Le Docteur passa son doigt sur le rouge sur un mur et le porta à sa bouche. Plus aucun doute possible : c'était bel et bien du sang. Il se retourna et cru apercevoir une ombre à travers l'encadrement de la porte. Le Docteur s'avança mais... rien. Il n'y avait personne. Il se retourna alors afin de chercher Le Corbeau dans les étages du dessus...
"J'avoue que tu m'as surpris, Jack... Cependant, tu es tout de même très prévisible..." souffla une voix cinglante à son oreille, qui se transforma en un rire rauque. Le Docteur se retourna en un éclair. Un homme, une chose, un oiseau, un monstre, tout ceci à la fois se trouvait devant lui. Le Corbeau... Il avait un bec noir poisseux de sang à la place de la bouche, ses orbites étaient vides et noires et il lui manquait ses oreilles. Le Docteur, surpris, eu le temps d'apercevoir un éclat argenté au niveau des mains du Corbeau avant de s'écarter rapidement. Son bras... Il y avait des centaines, peut-être même des milliers de plumes noires dégoulinantes de sang sur son bras droit, formant une aile distordue mais complétant cependant son bras. Également, une serre d'argent avait remplacé sa main carbonisée. De même, du sang s'écoulait de la serre... Sauf que ce n'était cette fois-ci pas le sang du corbeau, mais SON sang, à LUI, au Docteur ! Effectivement, les griffes affutées du Corbeau avaient réussi à entailler sa chair au niveau de la taille. Le Docteur, soudainement, sortit le sac de sa poche et le lança avec force par terre, faisant s'envoler dans l'air un nuage de farine. Il n'attendit pas et craqua une allumette qu'il jeta dans la farine. Il recula immédiatement et une vague de chaleur l'atteignit au visage : la farine venait de s'enflammer, créant une brève mais puissante déflagration. Soudain une douleur fulgurante vint compléter celle qui lui lacérait la taille : un couteau à la lame rougeâtre venait de se planter dans son épaule. L'épaule à laquelle il avait été blessé lors de sa première rencontre avec ce redoutable adversaire. Surmontant sa douleur, Le Docteur regarda à travers la fumée et vit l'ombre du Corbeau à l'autre coin de la pièce, dans l'encadrement de la porte menant aux escaliers.
"Tu me déçoit, Docteur. Te voila à désormais prôner la destruction à la rapidité et la discrétion... Entraîne toi ! Lors de notre prochaine rencontre, je veux que tu sois prêt. L'un de nous mourra, et je compte bien que ce soit toi, Jack... ou, devrais-je plutôt dire, Balthazar..." dit-il avant de s'évaporer à une rapidité fulgurante, laissant son rire rauque derrière lui. Jack ne comprenait rien ; cependant, le Docteur, lui, écumait de rage et de douleur. Comment avait-il obtenu ce nom ?! Le Docteur venait de le jurer : la prochaine fois qu'ils se rencontreraient, il le tuerait. Coûte que coûte, il l'aurait et le tuerait.
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Le Docteur
HorrorParis, 1749 - Le jour, Jack Lopin est un cordonnier normal, peu populaire, travaillant rigoureusement pour ses rares patients... mais la nuit, une fois par mois, il enfile son costume est deviens "Le Docteur"...