Vacarme

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Encore un.
Puis un autre.
Et un autre.
Les coups ne s'arrêtent plus.
Ils sont toujours là.
Cela fait une éternité qu'ils pleuvent.
On me marche dessus.
Une personne s'effondre sur moi.
Le sang coule dans mon dos.
J'essaie de me relever.
Je n'ai pas assez de force.
Je m'écroule sur le sol.
Il est couvert d'un liquide visqueux.
Du sang.
Je suis persuadée que c'est du sang.
Mon visage en est induit.
Au milieu du vacarme.
Au milieu des cris.
Au milieu des gémissements.
Au milieu des hurlements.

Je vois des pas arrivés à la hauteur de mes yeux.
Un coup part.
Dans la jambe.
Un deuxième coup jaillit.
Dans le bras.
Un dernier coup retentit.
Dans le ventre.
On me frappe à la tête.
Je ne bouge pas.
Je ne respire plus.
Les pas s'éloignent petit-à-petit de ma vue.
Je me sens partir.

Les plaintes autour de moi me ramènent à la réalité.
J'essaie de bouger.
J'ai mal.
J'agonise.
Je hurle de l'intérieur.
Les lamentations autour de moi continuent.
Elles s'amplifient.
Je n'entends plus qu'elles.
Puis plus rien.
Le vide.
Le néant.
Un trou noir.
Je ne vois plus rien.
Je ne discerne plus rien.

Et d'un seul coup d'un seul, le cauchemar reprend.
Les cris se multiplient.
La tumulte s'accroît.
On me marche dessus.
Mon corps est piétiné.

Je vous en supplie.
Aidez-moi.
J'ai mal.
S'il-vous-plaît.
Sortez-moi de cette horreur.
S'il-vous-plaît.
Je souffre.
Aidez-moi.
Je vous en supplie.
Sauvez-moi.

J'essaie de le hurler.
Rien ne sort.
Personne ne me remarque.
Trop obsédés par leurs propres douleurs.
Je les comprends.
Je fais pareil.
Ils essaient juste de s'en sortir.
Je les comprends.

Je vous en supplie.
Tirez-moi de là.

BOUM !
Une énorme détonation retentit.
BOUM !
Une deuxième.

Mais qu'est-ce qu'il se passe ?
J'ai peur.

Aidez-moi.
S'il-vous-plaît.
Sortez-moi de là.

Je suis terrifiée.
Les cris hurlent toujours autour de moi.

S'il-vous-plaît.
J'ai peur.
À l'aide.

« Mademoiselle ?
Mademoiselle ?
Vous m'entendez ?
Mademoiselle ?
Répondez-moi !
Mademoiselle ?
S'il-vous-plaît ! »

Oui.
Oui, je vous entends.
Vous, vous m'entendez ?
Monsieur, s'il-vous-plaît.
Dîtes-moi que vous arrivez à m'entendre par-de-là le vacarme.
Monsieur.
Monsieur, aidez-moi.
Monsieur, s'il-vous-plaît.
Monsieur, j'ai peur.
Monsieur, je suis terrifiée.
Monsieur, à l'aide.
Monsieur, vous m'entendez ?

« Mademoiselle.
Mademoiselle, écoutez-moi.
Mademoiselle.
Si vous m'entendez, faites-moi un signe.
Serrez-moi la main.
Mademoiselle. »

Monsieur.
Monsieur, je suis là.
Je vous entends, vous voyez ?
Regardez ma main.
Je la bouge.
Monsieur.
Regardez-la.
Vous la voyez Monsieur ?
J'ai mal.
Monsieur.
Monsieur, j'ai mal.
S'il-vous-plaît.
Je suis à l'agonie.
Aidez-moi.

« Mademoiselle.
Je sais que vous êtes en vie.
On va vous aider.
C'est fini.
Maintenant.
Tout est fini.
Ils sont morts.
C'est fini.
Ne vous inquiétez pas.
On va vous sortir de là.
On va vous sortir de cet endroit.
C'est fini maintenant.
Ne vous inquiétez plus. »

C'est vrai ?
Vous en êtes sûr ?
Pourtant, j'entends toujours les hurlement.
Non.
Non, ne dîtes rien.
Non, ne me dîtes pas que d'autres sont blessés.
Ne me dîtes pas que d'autres ont mal.
Ne me dîtes pas ça, je vous en supplie.
Ne me dîtes pas que d'autres souffrent peut-être plus que moi.
Non, s'il-vous-plaît.
C'est un véritable cauchemar.

« Mademoiselle.
On va vous transporter à l'hôpital.
Tout est fini maintenant. »

On me soulève de terre.
Mais l'horreur s'intensifie.
Des corps.
Du sang.
Des dizaines de corps recouverts de sang.
Le cauchemar.
Ce n'est pas réel.
C'est impossible.

Ma vue se brouille.
Les bruits cessent.
Je m'en vais.
Le cauchemar se finit.
Enfin

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