Le reste de la journée se déroula sans trop d'encombres, à quelques exceptions près... J'avais pu profiter de ma meilleure amie et de ma petite sœur (qui avait fini par se lever vers midi, comme prévu), sans avoir à supporter la présence étouffante de mes parents. Depuis leur annonce, j'avais énormément de mal à les regarder dans les yeux. Sans cesse je me répétais à quel point je les détestais. A quel point ils se montraient égoïstes. Et sans cesse je me retenais de me planter devant eux pour leur dire leurs quatre vérités. Ce jour-là cependant, tout avait été plus ou moins léger. Je ne les avais croisés que le soir au souper, mais Dinah restant dormir à la maison, je m'étais montrée assez occupée pour qu'ils ne me posent pas de questions sur ma relation avec Daniel. Je n'avais d'ailleurs pas contacté celui-ci depuis sa venue à la maison, et je n'en éprouvais pas le besoin. Voir mon petit-ami revenait à regarder mon futur mari, et je n'étais vraiment pas prête à l'accepter. Lui, en revanche, semblait ravi de pouvoir se pavaner au bras de l'héritière des Cabello. Je ne symbolisais manifestement qu'une prochaine richesse, pour lui... Il me répétait à chaque occasion qu'il m'aimait, mais après les récents évènements, je commençais à en douter. Et s'il avait toujours voulu m'acheter, au fond ? Je secouai la tête: Non, je ne pouvais pas l'envisager. J'allais faire ma vie avec lui. J'étais obligée. Alors il m'aimait. Je devais m'en convaincre malgré tout. Il m'avait assuré ce soir-là qu'il avait discuté vivement avec mes parents dans le seul but qu'ils me laissent en paix. C'était plausible, non ? Si, bien sûr que ça l'était. Difficile à croire, mais possible.
J'étais donc là, allongée dans mon lit aux côtés de Dinah qui ronflait maintenant à en faire trembler les murs. Alors que mon cerveau était déjà sous pression, ce bruit intempestif le rendait véritablement au bord de l'explosion . Je ne me sentais pas prête à retourner en cours le lendemain. Pas du tout. J'avais envie de revoir mes amies, bien sûr, mais la simple idée de passer des heures assise sur une chaise à devoir faire semblant d'écouter un cours alors que je réfléchissais à mon avenir m'épuisait avant même de poser un pied hors de ma chambre.
Mais pour être franche, ma plus grande angoisse était causée par Lauren. C'est vrai: Qu'est-ce qu'il m'avait pris ? J'aurais dû prévoir qu'elle allait être embarrassée. Qu'elle allait me rembarrer. Et si encore elle l'avait fait... Non. Le cas présent était bien pire: Elle ne m'avait pas répondu du tout. Rien. Même pas un "Ok." bien envoyé. Rien. Du. Tout. Elle pouvait très bien ne pas l'avoir lu, mais c'était peu probable étant donné que j'avais expédié le SMS bien avant midi et qu'elle avait forcément consulté son téléphone depuis. Et elle m'ignorait... Pourquoi n'avais-je pas réfléchi à deux fois avant de lui envoyer ce fichu message ? N'existait-il pas un bouton pour remonter le temps afin d'effacer mes erreurs ? J'aurais pu tout simplement lui dire au revoir et m'en aller. Mais non, il a fallu que je laisse mon honnêteté s'exprimer sans retenue. J'étais stupide. Quoi qu'on en dise.
Je parvins enfin à m'endormir une bonne demi-heure plus tard, non sans avoir ressassé pas moins d'une dizaine de fois les nouvelles de ces derniers jours.
Plus de ronflements.
Plus de soucis.
Plus rien.
C'était parfait.
*BIP ! BIP ! BIP !*
Je me redressai brutalement, affolée, tandis que quelqu'un poussait des grognements mécontents. Au moment où je me rendis compte qu'il s'agissait de ma meilleure amie et que j'étais tranquillement assise dans mon lit, hors de danger, les battements de mon cœur ralentirent pour laisser place à une sensation de dégoût lorsque je sentis mon t-shirt collé contre ma peau. J'avais du m'agiter beaucoup pendant cette courte nuit étant donné la sueur qui recouvrait mon front. J'étais terriblement angoissée ces temps-ci, et apparemment, même la nuit ne pouvait rien y changer.
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miss clarke ? (camren)
Hayran KurguCamila Cabello a toujours vécu chez ses parents, dans une immense habitation éloignée de l'agitation de la ville. Du lundi au vendredi, elle se rend au lycée (en limousine, s'il vous plait !), afin d'y côtoyer d'autres adolescents de son âge, mais a...