Cauchemars

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Je me réveille doucement et ouvre les yeux. La pièce est plongée dans la pénombre. Mes yeux s'habituant peu à peu, je regarde autour de moi. 

Une forme sombre est sur le canapé de la chambre. Mon psy ? Ou même peut-être un de mes parents ? Ou encore ma cousine, qui est la personne à appeler en cas d'urgence et que je vois plus souvent que mes parents ? Un ronflement se fait entendre. Non, ce n'est certainement pas ma cousine. 

Ah, ça va me perturber, il faut que j'aille voir. Je sors mes jambes de la couette, un frisson s'empare de moi. Ouh, il fait froid. Je pose mes pieds parterre et me lève. Le sol est également froid. Je m'approche doucement de la masse avachie, il s'agit d'un garçon d'à peu près mon âge je pense ... Mais c'est le gars de ma classe ! Quelle mémoire de poisson rouge. Il a un gros pansement sur le nez et une couverture posée sur lui a glissé de ses épaules, je la prends et la remonte doucement. Il pousse un soupir de contentement et se cale encore plus dedans. C'est presque mignon, on dirait un enfant. 

Je me recule sans bruit mais me prends le talon dans la table basse. Aïe ! Je prends mon pieds dans mes mains et commence à sautiller vers mon lit. Une fois assise sur le bout du matelas, je lève la tête vers lui. Même si on n'y voit presque rien, je peux discerner ses yeux brillants entrain de me fixer.

- "Je t'ai réveillé ?"

Je le vois qui se redresse doucement. Il s'étire puis daigne enfin me répondre, parlant légèrement du nez à cause du pansement qui doit lui comprimer le nez..

-"Juste à peine, espèce de maladroite.

- Oui bah ça va monsieur l'ours hein !

- L'ours ?

- Je crois que je n'avais jamais entendu quelqu'un ronfler aussi fort."

Il se lève en riant et viens s'allonger sur le lit.

-"Je te dérange pas trop ça va ?

- Si un peu, tu peux pas te lever deux secondes que je mette mes pieds sous la couette, ils sont gelés."

Je le regarde sans bouger le petit doigt. Il se met alors tout près de moi et colle son pied à ma jambe.

-"Ah mais vas-y dégages de là avec tes glaçons !"

Il rigole de nouveau et je soulève légèrement mes fesses tout en grognant afin qu'il puisse se mettre sous la couette. C'est bizarre mais j'ai l'impression que dès que je râle, il se fout littéralement de moi. J'espère que ce n'est qu'une impression sinon il va voir ce qu'il va voir.

Il commence à s'endormir mais  frissonne toujours autant même avec la chaleur de mon lit. J'aurais bien une idée pour l'aider mais je sais que c'est une très mauvaise idée qui pourrait me faire de nouveau angoisser. 

Tant pis, mon âme généreuse prends le dessus. Je me mets debout, fais le tour du lit, remonte et viens me placer derrière lui sous la couette collant mon corps contre le sien. C'est gênant et je le sens sursauter à mon contact, puis finalement il se détend et se love contre moi.

C'est étrange, ça fait à peine un jour qu'on se connaît mais c'est la première fois que je me permet d'être autant tactile avec quelqu'un. Surtout qu'en y repensant, on ne sait même pas nos prénoms respectifs. Etre proche de quelqu'un est devenu compliqué depuis ce jour, non pas que ça me répugne ou quoi mais j'ai beaucoup de mal, encore plus si on me touche par surprise comme il l'a fait tout à l'heure d'où le magnifique coup de point dans le nez. 

Je ne sais rien sur ce garçon pourtant dans ses gestes et ses paroles il me rassure. Mais je sais que je ne dois pas m'attacher. Il y a trop de risques qu'il découvre la vraie moi et qu'il me quitte d'un seul coup. Je le répète, bien que  je ne le connaisse pas il va probablement avoir la même réaction que tous mes anciens amis.

| A Trauma, A Glimmer ... | VFOù les histoires vivent. Découvrez maintenant