Une demi-heure s'était écoulée depuis que les deux adolescents avaient vu Léo se faire enlever, sans pouvoir rien faire. Lucian avait tenté de remonter tant bien que mal le moral de son amie, et ils étaient restés prostrés au sol jusqu'à ce que la jeune fille ait un regain d'énergie et veuille sortir de cet endroit.
—Il faut qu'on le retrouve !
—Oui, mais comment ?
—Allons chez Laura, elle saura nous aider.
—Et les cours ? demanda-t-il.
—Parce que tu crois qu'avec ce qu'il vient de se produire, les gens retourneront sagement en cours ?
—Ils n'ont rien vu de ce qu'il s'est passé dans cette salle, Victoire.
—Certes, mais du feu de l'extérieur, si. Et il faut qu'on voit les dégâts qu'a causé ce sorcier.
N'attendant pas sa réponse, elle se leva, épousseta son pantalon et se dirigea vers la sortie du gymnase. Une fois les portes battantes passées, elle s'arrêta net en sentant l'odeur du brûlé.
Grognant,elle courut à l'extérieur pour s'arrêter de nouveau devant le spectacle qui s'étendait devant elle. Le terrain de basket, ainsi que la piste d'athlétisme sur sa droite, étaient tout simplement détruits, comme si un gros engin était tombé et avait créé un cratère. De la fumée en sortait et sentait le goudron. Victoire se protégea le nez, tandis que ses rétines lui picotaient. Même si ce n'était qu'un établissement, elle y tenait comme à la prunelle de ses yeux. C'était là qu'elle avait rencontré Lucian, là qu'elle avait eu ses premiers bons souvenirs, là qu'elle avait eu ses fous-rires.
En plus de la tristesse de voir son lieu d'études détruit par un sorcier, la colère grondait doucement en elle. Sans s'en rendre compte, elle serrait les poings et à l'intérieur de ces derniers, une sphère blanche grossissait peu à peu.
Elle sentit soudain une main apaisante se poser sur son poignet, et une voix suppliante murmurer son prénom.
La jeune fille sursauta de surprise et reprit contenance. Desserrant ses poignets, elle fit disparaître sa magie.
—Lucian... Pourquoi a-t-il fait ça ?geignit-elle, les larmes menaçant de couler.
En réponse, son meilleur ami la prit par l'épaule et elle posa sa tête contre son torse chaud.
—Continuons, dit-elle d'une voix enrouée et chevrotante.
Cinq minutes plus tard, ils se retrouvaient dos au château, face au parc qui le jouxtait. Les bancs et arbres qui s'y trouvaient était déracinés pour les derniers et en lambeaux pour les premiers. Victoire avait vraiment mal au cœur de voir ce carnage, mais elle s'obligeait à regarder, afin de mémoriser tout ceci et se venger comme il se le devait.
Soudain, un cri perça le silence pesant et elle tourna la tête vers le lieu d'où il provenait.
—La cour en U, avança Lucian, qui se précipitait déjà vers l'endroit du drame.
Cette fameuse cour en U permettait un bon visuel global sur ce qu'il se passait. Entourée de trois bâtiments : une infirmerie, sur la gauche, une salle de classe au premier étage en face et sur la droite, plusieurs salles de classe pour le rez-de-chaussée et un internat pour les garçons au premier étage.
Elle était agrémentée de bancs et d'un abri contre le vent où la pluie. En dehors des cours et pendant les pauses, elle servait de coin discussion, où les élèves se retrouvaient pour se détendre ou passer le temps. Même s'il était maintenant interdit de fumer dans la plupart des lycées ou collèges, celui-ci avait reçu une dérogation car abritant des internes, ils voulaient que ces derniers se sentent bien pendant la semaine. Cependant, les plages horaires n'étaient pas vastes, ce qui n'empêchait pas aux plus récalcitrants aux règles de fumer en dehors des heures autorisées.
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Le son d'une voix [En cours de correction]
ParanormalA l'âge de seize ans, Victoire n'a pas la vie dont elle rêve. Durant toute son enfance, elle a entendu des voix lui chuchoter à l'oreille. Elle pensait parler à un ami imaginaire. Mais cela allait bien plus loin que ça.Maintenant qu'elle a grandi, e...