Le seul, l'unique.

Thirty-four

« Maman je veux ce Teddy ! »

La jeune femme brune regarda son fils avec amusement, décidément il était vraiment impatient. Malheureusement, elle ne pouvait pas lui offrir ce qu'il voulait, son compte avait été temporairement bloqué. Elle n'osait pas toucher à l'héritage de son mari, ce n'était pas pour elle, mais pour ses enfants, les amours de sa vie.

« Konan...nous devons aller à la banque, Jaden est tout seul à la maison...et tu sais comment il est n'est-ce pas ? Il va se mettre à pleurer si on ne lui prépare rien. »

Jaden...cet enfant était décidément le plus sensible. Il n'arrivait pas à passer plusieurs heures d'affilées sans sa mère. Du moins quand il était en dehors de l'école. Mais c'était un ange.

Alors que sa mère conduisait, Konan se mit à bouder. Il ne comptait pas lâcher l'affaire, il voulait ce doudou, et il allait l'avoir. Il savait très bien comment faire flancher sa maman. Il fit alors une mine triste, faisant trembler sa voix exprès :

« Maman...tu...snif, tu m'avais dit que tu allais me le prendre ce doudou...pourquoi tu fais ça...t'es méchante...je te déteste. »

Un pincement atteint effectivement le coeur de la brune. Elle élevait ses enfants seule, elle n'avait jamais essayé d'avoir d'autres relations en sa mémoire, alors les savoir tristes était la pire des souffrances pour elle.

Ils s'arrêtèrent donc en face d'un magasin de jouets et y entrèrent. Sans plus de cérémonie, le petit retrouva immédiatement sa joie de vivre, comme par magie, et s'empressait maintenant d'arpenter les rayons à la recherche de son doudou.

Jusqu'au moment où il le trouva. Figurine du célèbre film sorti deux semaines auparavant, le Teddy en peluche coûtait 40 dollars. Quand le garçon revint avec le doudou entre les mains, la maman lui sourit et regarda le prix.

Immédiatement, son visage se décomposa. C'était cher. Beaucoup trop cher. Les 100 dollars qui lui restaient devaient lui servir à faire les courses et payer la facture de téléphone, car si son boss ne pouvait plus l'appeler, adieu son maigre salaire.

Elle soupira alors et regarda son fils, qui affichait toujours ce grand sourire.

« Mon chéri...je suis désolé, mais il est trop cher...on ne pourra pas le prendre. »

Konan ne dit d'abord rien. Puis son sourire disparu. Son visage passa de la surprise à la colère. Il jeta furieusement le doudou au sol et s'assit dessus.

« Je sors pas sans mon doudou !

- Konan, arrête un peu ton cinéma...

- T'es méchante ! MECHANTE !! Je veux mon doudou ! Tu l'as promis, MENTEUSE !!! »

Encore une fois, les mots de son fils la touchèrent droit dans le coeur, créant une douleur sourde dans sa poitrine. Tant pis, elle creuserait un découvert. Ses cernes se soulevant, elle adressa un sourire à son fils avant de lui dire :

« Très bien, achetons ce doudou. »

Le petit garçon sauta immédiatement de joie, et ils allèrent à la caisse afin de payer le doudou.

Quand ils sortirent, ils montèrent dans la voiture et partirent en direction de la banque. Konan chantait sur la route, il avait obtenu ce qu'il voulait. Quand ils arrivèrent, ils entrèrent directement et allèrent à un guichet.

Alors que sa maman parlait avec la banquière, Konan vit 4 hommes habillés en noirs. « trop cool, dark vador » pensa t-il. Il leur sourit et leur fit signe. Un des hommes, l'ayant repéré, lui fit signe à son tour.