My baby shot me down

19. Le ministère

Laila revint à elle, allongée dans le lit d'une vaste pièce. Excepté Eden qui attendait sagement au pied de son lit, elle était seule. La pièce était richement décorée, remplie de livres et de tableaux aux cadres d'or. Au plafond était pendu un grand lustre en cristal qui scintillait avec la lumière venant du chevet. Tout était calme. Le lit, de son matelas moelleux, était très confortable. Elle referma ses yeux, détendue, caressant d'une main la jeune louve qui était montée sur le lit pour se coucher contre elle. Elle se rendit compte petit à petit, que l'endroit dans le quel elle se trouvait lui était inconnu : que faisait-elle ici ? Puis soudain, elle se remémora les évènements. Sans aucune explication, elle avait retrouvé ses parents étendus au sol, immobiles comme s'ils dormaient. Mais ils ne dormaient pas, ils étaient morts. Et ils n'étaient pas juste immobiles, ils étaient sans vie. Laila rouvrit les yeux, de petites larmes roulèrent le long de ses joues jusqu'à ce transformer en un véritable torrent. Elle n'était pas seule uniquement dans cette salle, elle était définitivement seule, orpheline. En un soir, elle avait perdu toute sa famille. Car oui, c'était la seule famille qu'il lui restait. Ses grands-parents, oncles, cousins, ils ne savaient pas quelle existait. Et elle même ne savait même pas si elle en avait vraiment. Peut-être même qu'ils étaient morts ? Elle ne savait pas, elle les avait jamais vu. Eden la regardait droit dans les yeux, comme pour lui rappeler qu'elle était là, quelle n'était pas seule, et que pour elle, la jeune fille faisait partie de sa famille. Cette dernière lui sourit, entre deux sanglors, et se redressa. Elle allait sortir du lit mais un orchestre de voix se fit entendre, s'approchant de la salle. Quelques secondes après, la porte s'ouvrit sur deux jeunes femmes vêtues de tabliers, l'une tenant une sorte de carnet, l'autre portant un plateau remplit de mets qui avaient l'air succulents.
- Oh vous êtes réveillée Miss ! S'exclama la rousse qui tenait le carnet. Tenez, nous vous apportons de quoi vous remettre en forme !
Elle montra le plateau avec un grand sourire mais Laila n'y prêta pas attention. Essuyant ses larmes, elle essayait de comprendre ce qu'il était entrain de lui arriver. D'abord, elle découvrait ses parents morts dans sa propre maison, puis elle se retrouvait ensuite dans une chambre grandiose et maintenant des femmes venaient lui servir son petit déjeuner au lit, comme si elle faisait partie de la haute aristocratie d'elle ne savait quel royaume.
- Un problème Miss ? Demanda la jeune femme remarquant son incompréhension.
- Je me demandais... où sommes-nous exactement ? Interrogea la Gryffondor.
- Au ministère de la magie, Miss.
- Au ministère ?! Et pourquoi suis-je ici ?
- hé bien... Monsieur Scrimgeour, le ministre de la magie, a été informé de l'incident qui s'est produit chez vous et a décidé de le prendre en charge lui même.
- Mais... Attendez une minute... Pourquoi le ministre de la magie se chargerait de cette affaire ? Le monde des sorciers n'a rien à voir avec cette histoire !

Les deux femmes échangèrent un regard inquiet. Elles en avaient trop dit. La deuxième femme, aux cheveux courts et bruns, tendit le plateau à la jeune fille et déclara :

- Pardonnez-nous Miss, mais ce n'est pas à nous de vous parler de cela. Vous en saurez davantage lorsque vous rencontrerez les membres du ministère.
- Les membres du ministère ?! s'exclama la jeune fille.
- Oui. Ils vont vous interroger sur ce qu'il s'est passé. En attendant, vous devez manger. Vous êtes restée trop longtemps sans nourriture, il vous faut reprendre des forces.

La jeune fille obéit. Les plats qui s'offraient à elle avaient l'air succulent. Elle n'avait aucune idée du temps qu'elle était restée inconsciente, et ne prit pas la peine de demander. Elle se contenta de savourer les délicieux gâteaux à la crème, aux fruits, au chocolat... Une fois qu'elle fut rassasiée, les femmes l'aidèrent à se préparer. Elle aurait préféré faire cela seule, mais elle se sentait réellement faible. Une fois prête, elles sortirent toutes trois de la chambre, Eden derrière elles, et prirent l'ascenseur en face de la porte de la chambre. L'ascenseur descendit jusqu'au niveau deux et une voix annonça "département de la justice magique". Les sorcières descendirent et prirent un long couloir qui portait sur différente salle. Elles entrèrent dans une pièce pas bien grande, toujours suivies de la jeune fille et sa louve, et furent accueillies par un petit comité de personne, installés dans des divans près d'une cheminée. Ces appartements semblaient être des appartements privés, destinés à des réunions discrètes étant donné le nombre restreint de personnes présentes.