Chapitre 6

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 C'était pire que ce que j'avais imaginé. Le ministre de la Magie arriva quelques minutes plus tard, accompagné de Kingsley Shacklebot et deux autres Aurors. Mon père avait profité de l'arrivée du ministre pour entrer à nouveau dans le bureau de Dumbledore.

" Qu'est-ce que tout cela signifie ?! s'exclama Madame Parkinson. Faire venir le Ministre de la Magie ainsi que trois Aurors pour une simple querelle d'adolescents, vous ne trouvez pas cela un peu exagéré ?!

- Calme-toi, Hyacynth.

- Non, je ne me calmerai pas, Lucius ! Vous agissez de la sorte parce que ma fille fait partie de la maison Serpentard, voilà tout !

- Je n'ai jamais jugé les actes d'un élève selon sa maison d'appartenance, Madame Parkinson, répondit calmement Dumbledore. La preuve en est que Monsieur Zabini sera récompensé pour son acte de bravoure. Mais votre fille a commis un acte répréhensible par la loi.

- En effet, poursuivit Rufus Scrimgeour. En tant que Ministre de la Magie, il est de mon devoir d'intervenir. C'est plus qu'une simple querelle d'adolescents, comme vous venez de le dire. Par les temps qui courrent, nous sommes obligés de sanctionner ce genre d'actes. Lancer un sort impardonnable était déjà un acte punissable par la loi, auparavant, mais la loi se montre aujourd'hui plus ferme. Nous ne pouvons fermer les yeux sur ce qu'à fait votre fille, Madame Parkinson. Mais nous allons devoir interroger les témoins directs de cet incident, pour tirer les conclusions qui s'imposent. Je voudrai donc commencer par vous, Monsieur Finnigan, s'il vous plait. "

Le directeur proposa aimablement au Ministre et aux Aurors de s'installer directement dans son bureau pendant que nous autres attendrions au dehors. Un silence pesant s'était installé. Au bout d'un moment, Seamus Finnigan sortit.

" Ils veulent te parler maintenant, me dit-il. Seul, ajouta-t-il lorsque mon père se leva ".

C'était la seconde fois que mon père était mis de côté de manière un peu abrupte, il n'en avait pas l'habitude. Et pourtant, je ne pus m'empêcher de m'en satisfaire. En effet, plus le temps passait, moins j'éprouvais du respect pour lui. Au contact de Harry, j'avais réalisé combien mon père m'avait manipulé depuis mon plus jeune âge. Et ses idées n'étaient plus les miennes.

Lorsque je pénétrai à nouveau dans le bureau, Kingsley m'accueillit avec un sourire franc, auque je répondis avec sincérité. Harry éprouvait beaucoup de respect pour lui, et sa stature ne faisait que renforcer ce sentiment.

" Merci, Monsieur Malefoy, me dit Scrimgeour. Bien, pour commencer, j'aimerai que vous me racontiez ce que vous avez vu.

- Je venai d'arriver dans le couloir, lorsque j'ai vu Pansy et Seamus se disputer. Pansy venait de prendre Blaise à parti, parce que Seamus lui avait parlé de quelque chose, je pense de désagréable selon elle. Pour moi, tout ça, ce ne sont que des enfantillages, je leur ai donc demandé de se calmer et j'ai dit à Seamus de circuler. Il s'est approché de moi en pointant sa baguette sur moi, mais je savais très bien que ce n'était qu'une provocation. Pansy a alors jeté le sort, et Blaise s'est interposé.

- Savez-vous ce que Monsieur Finnigan avait dit à Miss Parkinson qui ait pu la mettre dans un tel état de colère ? questionna Kingsley.

- Non, Monsieur.

- Vous n'en avez vraiment aucune idée ?

- Non, aucune. Seamus et moi ne nous entendons pas du tout, quant à Pansy, elle a changé depuis quelques temps, et je ne la cotoie plus vraiment. Peut-être que cela a un rapport avec moi, mais je n'ai pas laissé le temps, ni à l'un ni à l'autre, de m'expliquer, je n'en vois pas l'intérêt. "

Kingsley me fixait d'un regard brillant. Finnigan avait-il parlé à propos d'Harry et moi ? Je préférais ne pas y penser.

" Très bien, poursuivit Scrimgeour. Et que pensez-vous du geste de Miss Parkinson ?

- Je ne la comprend pas. Jamais je ne l'aurai cru capable de lancer un sortilège comme celui-ci, encore moins dans l'enceinte de l'école, et pour une simple dispute. "

Kingsley me sourit, comme s'il était d'accord avec ce que je venais de dire. L'entretien se termina là, et ce fut ensuite au tour de Blaise d'être interrogé. Cela dura encore près d'une demie-heure, avant que Dumbledore ne s'entretienne seul avec le Ministre et les Aurors. Lorsque nous fûmes tous rappelés, Blaise me sourit, et je me sentis soudainement mieux. Peu importe ce qui arriverait à Pansy, pour moi elle l'avait amplement mérité. Mon père se tenait près de moi, le visage fermé, glacial. Il avait souhaité parler seul avec le ministre mais celui-ci avait refusé, estimant qu'il n'avait rien à voir dans cette histoire. Le temps où mon père était influent sur les décisions du ministère était révolu, et ce depuis la démission de Cornélius Fudge.

" J'espère que le temps ne vous a pas semblé trop long, si c'est le cas, j'en suis navré, commença Scrimgeour.

- Tout d'abord, continua Dumbledore, la première décision concernant Miss Parkinson me revient puisqu'elle concerne directement votre avenir dans cette école. Vous avez attaqué un de vos camarades, par derrière et avec un Sortilège Impardonnable. Avez-vous une dernière chose à ajouter, Miss Parkinson ?

- Je suis vraiment désolée, dit-elle en sanglotant à moitié. Je voudrais m'excuser auprès de Blaise et Seamus, je ne sais pas ce qui m'a pris ... "

Je lançai un coup d'oeil en coin à Pansy, et je vis rapidement que ses larmes et son repenti étaient totalement feints. Elle n'éprouvait visiblement aucun remord.

" Bien, reprit le directeur. Si personne n'a rien à ajouter, je vais donc vous demander de sortir, exceptée Miss et Madame Parkinson. "

Je quittai la pièce le premier et m'apprêtai à rejoindre ma salle commune lorsque mon père m'arrêta par l'épaule.

" Ecoute-moi, Drago. J'espère que tu ne vas plus te fourrer dans de sombres affaires comme celles-ci.

- Je vous remercie, Père, mais je n'ai nullement besoin de vos conseils pour mener ma scolarité à bien. "

Je me dégageai de son emprise et m'éloignai d'un pas rapide.

" Drago ! lança-t-il. Ne me tourne pas le dos où tu le paiera très cher ! "

J'entendis un bruit sourd, et lorsque je me retournai, Blaise était au sol, évanoui. 

Quand viendra le jourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant