21. Lucius Malefoy

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- Tu n'as pas bien dormi mon petit Dragounet ? Susurra Parkinson.
Drago ne lui répondit pas. Il était assis dans le Poudlard Express, regardant à l'horizon, songeur. Laila dormait, appuyée contre son épaule, et Pansy était assise en face de lui avec Blaise Zabini. En effet, il n'avait pas beaucoup dormi. Presque pas du tout même. De grosses cernes s'étendait sous ses yeux et il était beaucoup plus pâle que d'habitude. Il avait entendu tout ce qui s'était dit durant la dispute de ses parents, la veille. Et il se souvenait de tout. Les paroles de son père résonnaient dans sa tête : "Drago a toujours rêvé d'être un mange-mort Narcissa" ; "S'il a le moindre doute contre nous, le maître nous tuera !". La voix de sa mère répondait comme un écho : "Drago ne veut plus être un mange-mort ; il ne veut plus être comme toi !". Il croyait devenir fou. Sa mère avait raison. Il ne voulait plus servir Voldemort. Quand il était jeune, il se disait que devenir le bras droit du plus grand mage noir de tous les temps devait être plus qu'un honneur ! Et étant donné qu'il admirait son père plus que tout, il voulait tout faire comme lui. Alors c'était vrai : devenir mange-mort avait été son rêve pendant de nombreuses années. Il avait souhaité le retour du Seigneur des Ténèbres, pour pouvoir le rejoindre, pour pouvoir le servir. Mais quand son vieux dit réalisé, que son père a repris ses services auprès de son maître, son rêve s'était ternit petit à petit. Chaque jour, il avait vu son père se refermer de plus en plus sur lui-même, sursauter au moindre bruit, parler seul. Son visage était toujours tendu, ses traits étaient marqués par la fatigue et ses mains tremblaient tout le temps. Il passait plus de temps à servir son maître qu'à être auprès de sa famille. Parfois, il arrivait aussi qu'il l'entende étouffer des cris de douleur, chaque fois que le mage noir faisait appel à lui. Il le voyait découvrir son bras gauche, dévoilant ainsi sa marque de mange-mort qui s'y agitait, et la presser, tentant d'atténuer la brûlure qu'elle lui procurait. "Tu ne peux rien pour lui, Drago" lui avait une fois dit sa mère, qui l'avait surpris entrain d'observer la scène. "Viens, s'il te plaît Drago... Arrête de regarder ça. Laisse-le." Quelques instants après, son père disparaissait sans prévenir pour rejoindre son maître, les laissant alors seuls. Parfois il ne revenait pas pendant plusieurs jours, les laissant dans nouvelles, et, lorsqu'il revenait, ses traits ne s'adoucissaient pas en voyant sa femme et son fils soulagés qu'il aille bien. Non. Il ne leur adressait pas un sourire, pas un regard. Il partait toujours vers le buffet du salon, prenait un verre et sortait une bouteille de whisky. Une fois, sa mère avait tenté de l'en empêcher. A peine avait elle mit sa main sur l'épaule de son mari, qu'il l'avait brutalement repoussé en arrière d'un violent geste de son bras et elle était tombée. Elle s'était prise le rebord de la table basse dans la tempe et était restée étendue par terre, inconsciente. Drago avait accouru vers elle, suppliant l'aide de son père qui l'avait regardé d'un air méprisant et avait déclaré "un Malefoy ne se met à genou devant personne. Tu me fais honte mon fils." Il s'était ensuite dirigé dans le canapé et avait commencé à boire, comme à son habitude. Voilà ce qu'était devenue la vie de Lucius Malefoy depuis le retour du Seigneur des Ténèbres. Voilà ce qu'était devenu son père. Un homme sans cœur, dépourvu d'émotions. Non. Pas un homme. Rien. Il n'était plus rien désormais. Pourtant, une partie du jeune homme continuait de l'aimer. Parce qu'il restait son père tout de même et qu'à un moment de sa vie, il avait eut un père, un père qui l'aimait et qui aimait sa mère. Mais maintenant, il voulait qu'il le rejoigne, qu'il soit comme lui. Rongé par la peur, par la haine. Dépourvu de joie, de compassion, d'amour. Un être détesté de tous, malveillant et violent. Un tueur. Il voulait qu'il soit un tueur au service d'un être abominable. Il voulait qu'il soit le nouveau pantin du diable. Il voulait qu'ils traversent les Enfers ensemble. Il voulait qu'il soit le fils qui lui ressemble... Mais il ne l'était pas.

- Mon Dragounet ? Couina Parkinson. Je t'ai posé une question...

- Je m'en tape de ta question Pansy !

My baby shot me downOù les histoires vivent. Découvrez maintenant