Céleste aidait Demi depuis déjà deux semaines. Les deux filles s'étaient vite rendues compte que Niall avait eu raison. Le décalage horaire était tel que Niall répondait aux SMS des filles pendant qu'elles dormaient. Demi avait pris pour habitude de prendre contact avec Céleste à tous moments et prévenait Niall juste après.
Avec des emplois du temps complètement à l'opposé l'un de l'autre, Céleste et Demi avaient un peu de mal à planifier des moments de sorties au bord de l'eau - même sans se baigner à cause de la température -, se rendaient chez Demi - qui présentait nettement plus de place que la petite chambre d'étudiante ridicule de Céleste, en ville, ou dans un parc - assises sur un banc. C'était simple, bête. Elles passaient du temps ensemble, parce qu'elles en avaient besoin. A ce stade de leur relation si fusionnelle, elles avaient du mal à imaginer se séparer alors qu'elles se servaient mutuellement de béquille pour avancer et grandir. Demi avait réussi à alléger considérablement son emploi du temps au vue des circonstances, mais Céleste devait suivre ses cours et avait quelques examens à réviser et passer.
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Ce jour-là, Demi était dans un de ces mauvais jours. Ces jours où l'on ne veut pas quitter son lit, que l'on veut passer en pyjama et en regardant la télé. Elle ne voulait rien faire, rien dire, rien écouter. Demi avait écouter de la musique toute la journée et tout, absolument tout, la ramener à son père. Et ça lui faisait encore mal. La faisait encore plus déprimer. Ca la tuait à petit feu. Littéralement.
Alors lorsque Céleste avait débarqué chez Demi après sa longue journée de cours et quelques devoirs à finir, c'est la mère de son amie qui lui avait ouvert la porte. Céleste se sentait coupable, elle aurait pu éviter cette affreuse journée à la chanteuse si elle n'avait pas était en examen une grosse partie de la journée. Elle avait monté les marches à tout allure et avait signalée son arrivée en toquant, avant d'entrer sans attendre de réponses. Dans une telle période, on n'invite personne à entrer et personne ne doit s'attendre à avoir une réponse à ses questions. Demi n'aurait pas répondu et Céleste le savait parfaitement. Combien de weekend avait-elle passé ainsi ? Combien de journées aurait-elle voulu passer de cette façon si sa meilleure amie n'avait pas menacé de venir la réveiller à l'aube pour qu'elle se nourrisse, se douche et s'habille pour aller au lycée ? Céleste ne préférait pas faire le compte !
N'ayant pas pu se montrer plus présente pour Demi, l'étudiante passa la soirée à occuper la chanteuse voulant la sortir de son état végétatif. Les filles avaient donc dîner avec la famille de Demi, la chanteuse avait prit une douche, elles avaient passé du temps à se coiffer. Tout était bon pour changer l'état d'esprit de Demi. Céleste avait été invitée à dormir, mais elle déclina, elle avait encore du travail à faire.
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En rentrant, Céleste ressentit d'un coup la fatigue qui l'envahissait. Sa journée avait été longue et n'était pas finie. Elle s'effondra sur son lit et la lassitude se fit sentir. Céleste ressentait le symptôme qui touchait ceux qui aidaient des personnes en se fermant totalement du monde quelques instants. Elle s'était totalement concentrée sur Demi et sa léthargie ; que l'étudiante avait finie par sombrer de nouveau pendant la soirée. Elle annula sa séance de travail du jour. Elle n'arriverait pas à se concentrer. Elle ne voulait plus rien faire.
Habituellement, l'étudiante ne fichait pas mal que quelqu'un se soucie d'elle, elle avait l'habitude de s'occuper d'elle. Or, si elle avait eu un ami ou une amie à ses côtés, elle ne serait pas en train de pleurer dans l'oreiller. Elle avait besoin de quelqu'un. Mais tout ce qu'elle avait était une ancienne photo d'elle et de sa Maman à côté de son lit.
CélesteAndAnAngel : Aider, revivre, sombrer à nouveau. Je ne pensais pas que cela faisait aussi mal.
Si Céleste avait pensé que la vie était un jeu vidéo, elle avait joué et perdu. Game Over. Elle s'endormit sans s'en apercevoir, les yeux gonflés et rouges. Merci d'avoir joué.
Sometimes in our lives
We all have pain
We all have sorrow
Lean On Me - Bill Withers.