Bus

Hippolyte

Tout n'était pas toujours parfait dans la vie. Tout n'était pas ordonné bien précisément. Aucune personne ne pouvait véritablement entrer dans une case précise, certains avaient l'espoir d'y être, d'avoir trouvé leur place, leur case... Mais tout pouvait basculer, nous n'étions que des Hommes, trop influençables​ pour réussir à garder notre case parfaite.

Parfois mes pensées étaient vraiment trop compliquées, surtout lorsque je me réveillais à sept heures du matin. Mais la douche me faisait toujours cet effet, si je comptais le nombre de fois où sous mon pommeau j'avais trouvé de nouvelles inspirations, je crois qu'on s'approcherait à peu près de l'infini. C'est pour cela que le plus souvent j'écoutais mes musiques favorites veillant à les chanter le mieux possible... Non en fait je ne veillais à rien du tout, seulement chanter, crier, pour éviter de tomber dans cette espèce de philosophie nostalgique. Aujourd'hui il était trop tôt pour faire du bruit, pour une fois que la maison était calme il fallait en profiter. Alors c'est sans ce tempo que mes idées avaient filé dans mon esprit. À peine cinq minutes sous l'eau et déjà je m'étais mis à réfléchir sur la classification de l'homme. Parfois vraiment, je me demandais d'où me venait cette attitude si étrange... Puis je passais à autre chose sans hésitation.

Une fois le corps lavé je pris une pomme en main, j'étais trop en retard pour prendre un déjeuner complet. Il me restait cinq minutes pour atteindre le bus. Il suffisait que je la mange dans le bus malgré l'interdiction : « Prière de ne pas manger dans ce transport » et je pouvais réussir à avoir un déjeuner et être en avance. De toute façon ce n'était pas un si grand crime de se nourrir dans un bus si ? Quoi qu'il en soit, mon sourire charmeur amadouerait la conductrice.

Chaussures enfilées, porte fermée​ à clé, je pouvais décoller. Je me mis alors à courir à grandes enjambées, pour une fois que mes grandes jambes me servaient à quelque chose. Même si après tout je n'avais pas besoin de me presser autant, aucun réel rendez-vous, juste une visite de future école. C'était déjà la dixième et pour le moment aucune ne me plaisait réellement. En même temps c'est sûr qu'avec aucune idée particulière il était beaucoup plus compliqué de trouver LA petite particularité qui me ferait tomber sous le charme d'une école.

Allez cours bêta au lieu de réfléchir. Même si je pouvais prendre le prochain celui de huit heures était mon premier objectif. En me couchant hier soir déjà, je savais que c'était lui et lui seul que j'allais prendre. Je m'étais fixé cet objectif et même s'il n'était pas grandiose je devais m'y tenir. C'était mon seul principe, me tenir à mes objectifs, sans jamais abandonner.

Arrivé. L'arrêt n'était pas vide, sept heures cinquante-neuf, c'est bon il n'était pas encore passé. J'allais pouvoir entamer ma pomme à présent... Ma main glissa dans ma poche et la seule chose qu'elle trouva fut le vide.

J'avais perdu ma pomme. Zut.